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Mieux échanger sur les pratiques, une mission possible

Mieux échanger sur les pratiques, une mission possible

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Confrontée à d’importants conflits internes, une structure d’accompagnement de jeunes a professionnalisé ses réunions et diminué la part des informations descendantes pour privilégier les temps d’échanges sur le travail.

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Qui ? 

Avant d’instaurer de nouveaux espaces de discussion, encore faut-il questionner les anciens. C’est le sens de la démarche menée par l’Aract Aquitaine auprès de la mission locale du Libournais. Créée en 1991, celle-ci emploie 25 salariés sur un territoire semi-urbain, qui induit un travail particulier avec les jeunes, notamment sur l’isolement en milieu rural et la capacité à définir un projet professionnel. « Le délégué du personnel m’a fait part de la nécessité d’engager une démarche face aux difficultés dans l’équipe, de communication et de relations professionnelles, déclare Denis Barbe, directeur de la mission locale. Il y avait une approche un peu clanique qui nous empêchait de bien travailler ensemble. On n’arrivait plus à avancer. » 

Quel était le problème à régler ?  

Un diagnostic sur les liens entre qualité de vie au travail et qualité du travail pour un meilleur service aux jeunes a fait ressortir la problématique des espaces de discussion. « Les gens ne voulaient plus participer à des réunions et mettaient au point des stratégies d’évitement », analyse Jean-Paul Bergouignan, chargé de mission à l’Aract Aquitaine. « Il y avait trop d’espaces de discussion qui n’en étaient pas vraiment », reconnaît Denis Barbe. Les réunions donnaient lieu à des conflits sur des pratiques professionnelles différentes d’un conseiller à l’autre, (modalités d’entretien, gestion des agendas). Faute de cadre de référence auquel se reporter, la régulation était difficile. Seules les réunions du service administratif débouchaient sur des décisions concrètes. 

Qu’ont-ils fait ?  

L’Aract a proposé deux axes de travail : les espaces de discussion et des fiches de poste. « Le fait de restituer ces constats a remis du dialogue », affirme Jean-Paul Bergouignan. « Le déclic a été de se dire qu’il y avait une responsabilité collective à aller mieux ensemble, enchaîne Denis Barbe. C’est l’intérêt de cette démarche par rapport à une approche plus clinique sur l’analyse du groupe : on est responsable de ce qu’on vit ensemble. »

Pour définir un plan d’action, la mission locale a fait appel au Fonds pour l'amélioration des conditions de travail (Fact), qui a permis de financer l’intervention d’un consultant. « Nous avons modifié les modalités d’animation des espaces de discussion, détaille Denis Barbe. Nous avons diminué la part des informations techniques et descendantes pour laisser plus de temps aux échanges, et nous avons mis sur pied des réunions spécifiques sur les pratiques professionnelles. »

Systématiquement, une personne du service administratif est aussi présente lors des réunions techniques. « Nous avons monté notre niveau d’exigence sur la qualité des espaces de discussion, en les professionnalisant davantage », ajoute Denis Barbe. Un ordre du jour est ainsi établi à l’avance et un compte rendu rédigé dans la foulée. Une charte dite « des bonnes pratiques » a en outre été mise au point. Le message principal ? La prise en compte de la parole de l’autre, que le directeur résume ainsi : « Chacun a le droit de ne pas être d’accord mais il faut laisser la possibilité aux personnes d’exprimer leur point de vue, ainsi nous pourrons construire ensemble ».

Pour quels effets ?  

« Le malaise était général, il fallait une intervention extérieure. J’ai insisté sur le fait que chaque salarié soit rencontré, je savais que des choses se diraient en dehors de ma présence. L’équipe a été surprise du diagnostic de l’Aract, qui correspondait à ce qu’elle vivait et ciblait bien les problématiques essentielles à changer. Les réunions d’équipe avec tous les salariés n’ont à mon sens pas beaucoup changé et comportent encore beaucoup d’informations descendantes. Les réunions-carrefours entre administratifs et entre conseillers techniques permettent en revanche d’échanger sur les pratiques. Il y a une plus grande liberté de parole et du mieux au sein de l’équipe, mais tout cela reste très fragile. Vu d’où l’on part, je pense qu’il faut se laisser du temps encore. » témoigne Marie Coudert, responsable du service formation, déléguée du personnel et déléguée syndicale Synami-CFDT.

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