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Égalité professionnelle : les enjeux

Égalité professionnelle

Les analyses de l’Anact basées sur des interventions en entreprise, des études et des recherches, mettent en lumière des différences voire des inégalités entre les femmes et les hommes en matière de conditions de travail et de santé au travail. Voici quelques constats.

Des différences de conditions de travail entre femmes et hommes

Le sujet de l'égalité professionnelle entre les salariés femmes et hommes fait l'objet de dispositions légales. Cependant, l’égalité professionnelle est souvent réduite à l’égalité salariale, l’espérance de carrière, le temps partiel, sous l’angle de la discrimination directe et de l’emploi. Or, les inégalités entre les femmes et les hommes ne concernent pas seulement les conditions d’emploi mais aussi les situations et les conditions de travail.

Les femmes et les hommes sont exposés à des contraintes de travail différentes, compte tenu notamment :

  • de la ségrégation des emplois, avec d’un côté des métiers à prédominance féminine (sages-femmes, aides-soignantes, infirmières, etc.) et de l’autre, des métiers à prédominance masculine (agent du bâtiment, militaire, etc.) ;
  • de parcours professionnels différents pour les femmes et pour les hommes ;
  • des expositions différentes aux risques et à la pénibilité au travail avec une invisibilité de ces derniers plus marquée pour les secteurs à prédominance féminine ;
  • d’un cumul différencié des charges professionnelles et familiales en lien avec des contraintes de temps de travail différentes pour les femmes et pour les hommes ;
  • d’une invisibilité des pénibilités, risques et violences dans certains emplois ;
  • des pratiques RH (critères d'ancienneté, de disponibilité, etc.) qui freinent les parcours.

En effet, les femmes au travail sont autant exposées à la pénibilité physique et/ou mentale que les hommes, mais elle est souvent moins visible et donc moins prise en compte. Par exemple, une intervention du réseau Anact-Aract dans une imprimerie a révélé que les femmes dans les postes d’aide de finition portaient jusqu’à 11 tonnes par jour, en manipulant des paquets de cahiers qui pesaient 20 kilos chacun.

En conséquence, ces différences de conditions de travail ont un impact sur la santé au travail des femmes qui sont alors plus exposées aux troubles musculosquelettiques (TMS), aux risques psychosociaux (RPS), et à l’usure professionnelle. Elles ont également un impact sur l’activité de l’entreprise : plus d’absentéisme (arrêts de travail), de turn-over, baisse de performance, etc.

Santé au travail : les femmes sont de plus en plus exposées

D’après les données de la Cnamts sur les accidents du travail, les accidents de trajet et les maladies professionnelles, nous constatons entre 2001 et 2019 des différences d’évolution de la sinistralité au travail selon le sexe.

De nombreuses études comme les enquêtes Sumer et SIP révèlent que les femmes sont surexposées aux risques psychosociaux. Il existe aussi un déficit de reconnaissance de l’exposition à la tension au travail plus élevé pour les femmes que pour les hommes. Ce qui fait la plus grande différence entre les femmes et les hommes c’est le moindre niveau d’autonomie dont disposent les femmes dans leurs emplois.

En conséquence, les études faites en entreprise sur l’absentéisme, hors maternité, montrent que les femmes sont 30 à 40% plus absentes que les hommes.

Deux constats majeurs

Les chiffres issus des études de la Dares et des enquêtes Sumer amènent 2 constats :

  1. Une sous-évaluation de l’exposition aux risques et à l’usure professionnelle des femmes dans des emplois, métiers et secteurs à prédominance féminine (administratifs, services, soins, commerce…).

Ces métiers ont longtemps été considérés comme « légers » contrairement aux métiers dits « lourds » et à prédominance masculine (BTP, industrie, énergie…).

  1. Une prévention pas assez adaptée dans les emplois et les activités exposées dans lesquels les femmes travaillent ces dernières années.

La prévention des risques dans les secteurs à prédominance féminine s’est soit développée récemment soit elle n’est pas assez pertinente. En témoignent les évolutions de la sinistralité pour les femmes qui progressent plus vite que leur progression dans l’emploi et ce aussi bien pour les accidents de travail et de trajet que les maladies professionnelles.

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