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Risques psychosociaux : les enjeux

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Stress au travail

Depuis un peu plus de 10 ans, le stress et les risques psychosociaux (RPS) sont apparus comme un sujet majeur de la vie au travail. Des effets médiatiques l’ont porté sur le devant de la scène. Mais, au-delà de cet emballement, la question de la santé mentale au travail reste fortement présente dans les préoccupations des acteurs des entreprises compte tenu des transformations continues des organisations du travail et des tensions qui s’y développent.

Les tensions au travail toujours à un niveau élevé

Les résultats de l'enquête Sumer 2017 sur l’évolution des conditions de travail pointent toujours une intensité du travail à un niveau élevé et une augmentation de la proportion de salariés en situation de “tension” au travail. Même l’autonomie qui avait progressé ces dernières années semble se stabiliser voire régresser pour certaines catégories de salariés. Ainsi, l’organisation du travail porte de plus en plus de facteurs de contraintes rendant difficile la possibilité de réaliser dans de bonnes conditions, un travail de qualité porteur de sens, même si le maintien du soutien social à un niveau élevé atténue cette tendance.

Des transformations continues du travail

Les évolutions des entreprises sont incessantes avec de fréquentes réorganisations du travail. Ces dernières sont souvent appuyées par des modèles de productivité qui tendent à enfermer les conditions de réalisation du travail dans des formes de néo-taylorisme ou dans des injonctions multiples et contradictoires. Il en résulte, pour les salariés, de forts contextes d’incertitude professionnelle alors que leur engagement psychique est de plus en plus sollicité dans les activités nouvelles qui se développent, notamment dans les relations de service.

Des enjeux pour l'approche de la prévention

Sur les questions des RPS, le risque est d’en rester à une approche qui mette en avant des causes dans la vie personnelle des salariés et qui se limite à entendre la souffrance. Les transformations majeures du travail montrent qu’il convient de porter prioritairement l’accent sur les conditions de l’organisation du travail qui provoquent des contradictions et des actions empêchées dans le travail.

Prévenir les risques psychosociaux c’est donc, en priorité, analyser les conditions concrètes de réalisation du travail, les tensions en jeu et favoriser les régulations nécessaires dans les collectifs de travail, le travail de l’encadrement. C’est au final soutenir de nouvelles ressources :

  • individuelles : formation, parcours professionnel…
  • collectives : organisation du travail collectif, régulation de la charge…
  • organisationnelles : rôle du management, politiques RH, moyens de travail…

Ces ressources permettent de “bien” travailler et de se reconnaître dans son travail. La prévention des risques psychosociaux, c’est aussi agir contre l’usure professionnelle et les risques de désinsertion professionnelle, dans un contexte d’allongement des durées de vies professionnelles.

Des enjeux pour l'engagement des salariés et la performance

Au delà des coûts directs liés à l’absentéisme, aux risques de gestion de situations d’inaptitude, les contextes dégradés de RPS, c’est aussi la démobilisation des personnels, des difficultés à conduire des changements, des conflits qui se multiplient. La question de l’engagement professionnel des salariés est donc vraiment en cause au travers de la question des risques psychosociaux au moment où les organisations sollicitent davantage leur implication. Les RPS ont aussi une relation étroite avec d’autres expositions comme les troubles musculosquelettiques (TMS). Agir pour leur prévention exige alors à une approche globale de leur analyse et articulée avec les autres expositions.

Un politique de prévention pérenne

Compte tenu des caractéristiques des risques psychosociaux et des enjeux économiques et sociaux qui s’y rattachent, la prévention des RPS exige une action continue de l’entreprise, de sa direction et de son management (cf. rapport Lachmann, Larose, Penicaud, 2010) et cela au-delà de son obligation légale d’évaluer les risques professionnels.

Les pouvoirs publics en font aussi une priorité : la prévention des risques psychosociaux demeure un axe fort du Plan Santé au Travail (2016-2020) qui mobilise les acteurs de la prévention aux côtés des entreprises pour des actions de prévention prioritairement de nature collective et organisationnelle.

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