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Alim'Innov. Étude relative aux conditions de travail des travailleurs agricoles de la filière viande en lien avec les modèles émergents

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Alim'Innov. Étude relative aux conditions de travail des travailleurs agricoles de la filière viande en lien avec les modèles émergents
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Les Français s’interrogent de plus en plus sur la qualité de leur alimentation, tant en termes de santé que d’impact sur l’environnement ou sur le respect des animaux. Et leurs pratiques de consommation évoluent : moins de viande, rejet des œufs de poules en batterie, plus de bio ou d’achats en circuits courts … Parallèlement, la baisse continue des prix de vente à la production et la concentration des outils de transformation (notamment les abattoirs de boucherie) met en péril l’élevage dans certains territoires (montagnes, régions méditerranéennes …), avec les conséquences économiques, sociales, démographiques, mais aussi écologiques que cela comporte.

Pour faire face à ces défis, des acteurs de ces territoires (éleveurs, abattoirs, collectivités locales, chambres d’agriculture, associations, parcs naturels, lycées professionnels, etc.) travaillent ensemble pour construire des projets de circuits de proximité : élever, abattre, transformer et vendre localement, à un prix qui rémunère équitablement le travail de chacun.

En 2018, dans le cadre d’une étude pour le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’Anact a accompagné 12 projets de circuits de proximité au moyen d’un dispositif d’innovation collaborative. Ces travaux ont mis en évidence que ces projets sont tous traversés par la nécessité de refonder le travail sur l’ensemble de la filière (de l’élevage à la distribution).

  • L’étape de l’abattage constitue un maillon essentiel de la filière sur les territoires, mais ce maillon est aujourd’hui fragilisé par un contexte de pression sur les prix qui se traduit par la fermeture de petits abattoirs, des conditions de travail souvent peu attractives, des modèles d’abattoirs « alternatifs » qui reposent sur beaucoup de bénévolat, etc. 
  • Les initiatives pour développer des projets des circuits de proximité viennent souvent de l’amont de la filière (éleveurs, abattoirs), et nécessitent une forte mobilisation des porteurs de projets, pour réaliser les multiples tâches de coordination, gestion, et souvent apprendre de nouveaux savoir-faire (abattage, découpe, transformation, vente, élaboration d’un Plan de Maîtrise Sanitaire, etc.) ;
    • Malgré l’investissement exigé, ces projets sont porteurs de sens et de satisfaction pour ceux qui s’y mobilisent car c’est l’occasion de : 
    • Développer des solutions qui leur permettent de vivre d’un travail porteur de sens (notamment dans la relation aux animaux pour les éleveurs), 
    • Avoir les moyens de choisir de leur façon de travailler (mode d’élevage, d’abattage et de distribution, rythmes de travail, etc.)  
    • Avoir la satisfaction de voir la qualité de leur travail reconnue par les consommateurs,
    • Sortir de l’isolement.
  • Les projets se construisent collectivement, en y associant différentes parties-prenantes (éleveurs, abattoirs, collectivités locales, consommateurs, etc.) ; cette dimension collective peut être parfois perçue comme une difficulté dans le lancement ou le développement des projets ; mais c’est aussi souvent une ressource pour ceux qui y participent car les échanges permettent de trouver de nouvelles solutions et de sortir de l’isolement. 
  • De par leur caractère innovant, ces projets rencontrent parfois des difficultés pour répondre à certains critères institutionnels (secteur, régime d’assurance, statut juridique, etc.), et leur développement - ou le bénéfice de certains dispositifs d’aide - peut en être entravé.

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