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Amélioration de la qualité de vie au travail : conjuguer dialogue social et démarche participative

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Améliorer la qualité de vie au travail de l’ensemble des agents d’une collectivité territoriale… c’est là un projet qui semblerait défier le bon sens ! Car en effet, au vu de la diversité des métiers, on pourrait se demander de quels critères communs d’analyse puis d’évaluation procéderait une telle démarche. Pourtant, cela est possible si l’on se convainc que la qualité de vie au travail n’est pas une donnée générale et uniforme, ni un modèle-type, mais qu’elle est plutôt une construction collective qui prend corps dans un périmètre déterminé et une temporalité singulière.

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Qui ? 

Cette collectivité territoriale, ville de 155 000 habitants, emploie 4 000 agents répartis dans plus de 200 métiers. Chef lieu de département, elle est la troisième commune de la région Rhône-Alpes.

Quel était le problème à régler ?  

Fin 2010, la direction et les organisations syndicales de la ville décident de se lancer dans un projet d’amélioration de la qualité de vie au travail (QVT) des employés de la collectivité. Ce projet intervient dans un contexte de réorganisations multiples menées depuis le début des années 2000, avec en toile de fond la prégnance de la question des risques psychosociaux. La direction voit dans cette démarche une opportunité d'aborder cette problématique de façon plus constructive et d'instaurer un nouveau mode de dialogue social. Sa demande porte sur l'ingénierie et l'accompagnement du projet.

Qu’ont-ils fait ?  

Le dialogue social constitue la colonne vertébrale de ce projet d'amélioration de la QVT, avec deux temps forts qui viennent ponctuer le déroulement de la démarche : la signature d'un accord de méthode en janvier 2012 et la conclusion d'un accord cadre sur la mise en œuvre d'une politique pluriannuelle d'amélioration de la QVT, prévue pour janvier 2013.

Une première étape a consisté à faire s'accorder la direction et les organisations syndicales sur la mise en place d'une structure de pilotage et de conduite du projet: constitution d’un comité stratégique (avec des élus, le directeur général des services, le DGA RH), instance de pilotage qui instruit les propositions d’un groupe projet paritaire (20 personnes, élus de la ville, directeurs et chefs de service, organisations syndicales, experts internes sur le champ de la santé et de la prévention).

La phase d'élaboration de l'accord de méthode a permis aux acteurs de la ville de s'entendre sur les principes de la démarche, la méthode et les processus de travail, la définition du périmètre de la QVT, les enjeux et objectifs.

Les principes fondamentaux retenus sont les suivants : plus qu'un modèle type, la QVT doit être une construction propre à la ville. Elle vise conjointement la qualité du service public, l'efficience organisationnelle et managériale, la satisfaction professionnelle individuelle et collective. Elle articule démarche participative et dialogue social, mais également vision politique (niveau global) et ancrage dans la réalité du travail (niveau local). Elle doit déboucher sur des actions concrètes et s'inscrire dans une perspective de long terme.

Le périmètre de la QVT intègre cinq objectifs prioritaires : améliorer les processus et pratiques de conduite du changement, améliorer l’environnement et les espaces de travail, généraliser les bonnes pratiques de management, organiser les parcours professionnels, améliorer la prévention des risques et la santé au travail.

Au-delà de la construction d'une vision partagée de la politique QVT, l'accord de méthode précise les modalités d'élaboration de l'accord-cadre qui s'appuit, entre autres, sur la mise en place d'un baromètre social croisant des données qualitatives (réalisation d'une enquête QVT auprès du personnel, conception d'un dispositif de veille et d'alerte) et quantitatives (tableaux de bord croisant indicateurs sociaux et de santé).

Tous ces axes de travail sont actuellement en cours de finalisation. Ils ont été complétés par une réflexion sur les modalités de pilotage et de suivi du projet dans la phase de mise en œuvre post accord. La question de la politique de communication interne autour du projet a également été abordée. Une dernière étape, prévue en décembre 2012, devrait permettre une mise en cohérence de la vision politique (les cinq objectifs prioritaires) et des remontées du terrain via le baromètre social (ressenti du personnel et indicateurs QVT). Cette phase de synthèse doit permettre d'alimenter un accord-cadre en matière d'actions à réaliser ou de diagnostics complémentaires à mener sur le terrain.

Pour quels effets ?  

Il est sans doute trop tôt pour établir un bilan de la démarche. Elle a toutefois généré un premier effet positif : direction et organisations syndicales partagent aujourd'hui le sentiment d'avoir dans le cadre de ce projet engagé une autre forme de dialogue social, en décalage avec les habituelles pratiques des instances de représentation. De nouveaux espaces et modes de concertation se sont ouverts en amont des lieux de négociation, permettant d'aborder les questions relatives au travail sous un angle plus constructif car en marge des rapports de force et positionnements de principe. Il n'en demeure pas moins que les productions du groupe projet paritaire alimentent aujourd'hui le débat au sein de ces mêmes instances (signature d'accords, point QVT à chaque CHSCT). Sur ce plan, l'articulation dialogue sur le travail / dialogue social est sans doute une des composante bénéfique de la démarche QVT. Avec la création d'un service "prospective et qualité de vie", la ville se met aujourd'hui en ordre de marche sur le chemin de la QVT.

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