Vous êtes ici

Working Expedition : deux sociétés, des expertises croisées

Accompagner de concert deux sociétés aux profils différents pour résoudre une problématique com- mune de QVT ? C’est le principe de la « Working Expedition », méthode coconçue par l’agence de design Plausible Possible et l’Anact.

Entreprise ligérienne de mécanique générale de précision en activité depuis plus de 50 ans, Comefor a 55 salariés qui travaillent sur un unique site, suivant une hiérarchie pyramidale. 1D Lab est une start-up stéphanoise du secteur de la culture et du numérique avec une forte dispersion territoriale de ses 25 employés. « Le projet les réunissant s’est déroulé sur trois mois. Il combinait des temps dans les entreprises et trois sessions de trois jours dans un tiers lieu pour expérimenter », indique Mélanie Burlet, chargée de mission à l’Anact. Les deux entreprises souhaitaient renforcer la coopération et la participation de leurs salariés pour résoudre des problèmes opérationnels. 1D Lab, pour améliorer le partage de l’information entre ses sites distants. Comefor, pour réduire les temps de réglage et le volume de rebuts sur son secteur d’usinage cinq axes.

Tester rapidement des solutions

Les temps collectifs de la Working Expedition ont eu lieu dans la Pré-Fabrique de l’Innovation à Saint-Étienne. L’équipe d’opérationnels de Comefor, rejointe à deux reprises par la direction pour travailler sur les solutions proposées, comprenait un programmeur et deux opérateurs, dont un représentant du personnel. Pour accompagner la démarche, en plus du croisement de l’expertise de l’Anact et des méthodes du design, des ingénieurs en alternance de l’Institut supérieur des techniques de la performance (ISTP) de Saint-Étienne et des sociologues de Lyon 2 ont participé à la deuxième journée de chaque session. Un dispositif « gagnant-gagnant » : les entreprises bénéficiaient d’un regard extérieur, progressaient en reformulant leurs problématiques, tandis que les étudiants apprenaient à accompagner des entreprises dans une démarche d’amélioration de qualité de vie au travail (QVT). Entre chaque session, des tests étaient réalisés dans les entreprises pour construire des solutions adaptées aux pratiques de travail. « L’un des points forts de la démarche a été la fabrication d’outils en temps réel par les designers, dont un plateau de jeu permettant aux équipes et à la direction de confronter leurs représentations sur le fonctionnement de l’entreprise », précise Mélanie Burlet.

Nouvelles orientations pour Comefor

Finalement, la réflexion conduite par l’équipe Comefor a dépassé le cadre des problématiques initiales pour aborder des questions portant sur l’organisation et l’outillage. Les pratiques de management en place ont aussi été évoquées pour permettre à la hiérarchie de soutenir leurs équipes et aux opérationnels de prendre en charge collectivement certaines questions liées à la QVT. « Nous avons vécu une expérience à la fois inédite et enrichissante », confie Géraldine Aubry, directrice du pôle Défense de Comefor. « Le plan d’action a traduit la nécessité de renforcer le dialogue, tant avec la hiérarchie qu’entre collègues. L’accent a aussi été mis sur la formation via un système de tutorat par les salariés plus anciens. De nouvelles mesures ont déjà été prises concernant le passage de consignes et nous comptons à l’avenir organiser davantage de moments de convivialité réunissant tous nos salariés.»

"Nous avons bénéficié d’un encadrement qui nous a aidés à préciser nos approches"

"C’était pour nous une grande nouveauté de voir deux sociétés issues de mondes complètement différents réfléchir à leurs problématiques de travail. Qui plus est, avec le concours d’étudiants. La démarche n’était a priori pas évidente, mais nous avons bénéficié d’un encadrement très professionnel qui nous a aidés à préciser nos approches. Même si toutes n’ont pas été retenues en l’état dans le plan d’action final, nous avons pu soumettre au total une dizaine de propositions." DAVID GASSMANN, programmeur chez Comefor

close