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Une formation-action pour apprendre à construire ensemble des solutions adaptées

Cas entreprise Mecabourg

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La plupart des participants à cette action collective abordent la problématique des risques professionnels avec une approche de la prévention presque exclusivement axée sur le « poste », l’individu et son comportement. Une vision pour le moins restrictive… C’est donc progressivement qu’ils bénéficient d’éléments de connaissances, d’outils et de méthodes qui leur permettent de faire le pas vers la notion de « situation de travail », plus complexe mais plus large. À l’issue de ce processus de formation-action et grâce à cette nouvelle approche, ils sont désormais capables de construire, à partir du cas de leur propre entreprise, un diagnostic partagé et des solutions concrètes.

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Qui ? 

Cette entreprise artisanale est spécialisée dans la fabrication, la commercialisation et la pose de fenêtres et portes-fenêtres en PVC. Créée il y a une vingtaine d'années, elle s'est fortement développée et compte aujourd'hui, en plus de son site de production, plus de 15 agences couvrant un territoire allant de la Bretagne à l'Ile-de-France. Son effectif est de 400 salariés dont 20% sont basés sur le site de production, 20% de conseillers commerciaux et une moitié de poseurs éparpillés dans les agences.

Quel était le problème à régler ?  

Si l’activité de pose des fenêtres expose les salariés concernés « naturellement » à de la pénibilité (port de charges lourdes) et à des risques pour leur sécurité (chutes de hauteur, coupures…), il semble que la sinistralité est plus importante dans cette entreprise que dans les autres du même secteur. L’inspection du travail s’est d’ailleurs appuyée sur cet élément pour pousser l’entreprise à agir et intégrer cette problématique dans son plan de formation. L'entreprise avait déjà sollicité l’Aract par le passé sur des problématiques de conception et de prévention de la pénibilité. Cette fois-ci, elle la sollicite de nouveau pour une expertise et un accompagnement dans l'élaboration d'une politique de prévention des risques.

Qu’ont-ils fait ?  

La demande exprimée par l’entreprise laissait entrevoir une approche de la prévention des risques très axée sur l’individu et son comportement. « Si les accidents de travail sont nombreux et leur gravité parfois conséquente, cela est lié aux salariés qui ne portent pas les équipements de protection individuelle (EPI) pourtant mis à leur disposition ». L’attente de la direction de l’entreprise est bien avant tout une aide pour faire prendre conscience aux salariés et aux managers (chefs d’agences, conducteurs de travaux, responsables de production) de l’importance du port des EPI et du message à faire passer aux salariés du terrain.

Afin de répondre aux enjeux de l’entreprise et l’aider à prévenir les risques professionnels, l’Aract a donc proposé à l’entreprise de mettre en place une formation/action, décomposée en 3 temps :



• Un temps collectif rassemblant les chefs d’agences, des représentants conducteurs de travaux, le responsable de production du site de fabrication et les membres du CHSCT. Ce temps avait pour but de présenter des éléments de cadrage sur la prévention des risques professionnels (statistiques AT/MP, évolutions réglementaires, les principes généraux de prévention, notions de « danger » et « risque »…) afin que les stagiaires partagent une vision et un langage communs sur le sujet. C'est aussi l’occasion de brasser des populations qui ne se connaissaient pas forcément et qui n’étaient donc pas identifiées, les membres du CHSCT principalement.

Cette journée a aussi été l’occasion de présenter les données internes à l’entreprise traitées sous un autre angle que celui habituellement choisi (taux d’absentéisme global, moyenne d’âge globale…). L’idée était ici de faire prendre conscience à l’entreprise et notamment aux managers que les données à suivre ne se limitent pas aux données commerciales mais aussi aux données sociales, à condition de savoir les traiter.



• Le second temps de la formation s’est déroulé sur 2 journées, entrecoupées d'un travail d’investigation en inter-session. Ces journées se sont centrées sur les membres du CHSCT et des représentants des conducteurs de travaux/métreurs. Toutes ces personnes ayant participé par ailleurs à la première journée de sensibilisation. L’objectif de cette deuxième phase était d’aider les interlocuteurs à mieux s’ancrer sur les "problématiques terrain" pour proposer des réponses pertinentes. Pour ce faire, les participants ont bénéficié d'apports théoriques pour les aider à dépasser l’approche trop souvent centrée sur le seul poste de travail et de penser désormais « situation de travail », une notion certes plus large et plus complexe à appréhender. Ils ont ensuite été sensibilisés à une méthodologie d’analyse des situations de travail « à risques », basée sur la méthode du Diagnostic photo. Cette méthode consiste à proposer aux acteurs de l’entreprise (membres du CHSCT, salariés, préventeurs internes, encadrement) de photographier ce qui représente pour chacun d’eux des situations à risques et leurs déterminants. L’objectif étant ensuite de partager les clichés en groupes de travail pour se construire une représentation partagée et élaborer un diagnostic commun.



• Le troisième temps a consisté à construire une démarche-type à mettre en œuvre par le CHSCT, à partir du travail effectué lors de la phase précédente et d’un questionnaire de positionnement spécifique pour les CHSCT permettant de travailler sur les écarts de représentation entre les membres du CHSCT et leur direction sur son fonctionnement.

Pour quels effets ?  

À la fin de cette formation/action mise en place par l’Aract, il ressort que la méthodologie proposée et les éléments issus du travail des stagiaires ont permis de décaler la représentation des différents acteurs de l’entreprise et notamment la direction, axée sur le comportement de ses salariés et la problématique du port des EPI.

En effet, cette action a permis de réaliser un diagnostic partagé à partir d’une meilleure connaissance des situations réelles de travail et des conditions d’exposition aux différents risques professionnels (couvrant des questions de sécurité, pénibilité, voire de stress au travail).

Ce diagnostic a particulièrement insisté sur les dysfonctionnements organisationnels et les moyens mis à disposition du CHSCT et des autres acteurs de l’entreprise (du salarié poseur ou fabricant au responsable d’agence en passant par les conducteurs de travaux) pour réellement faire de la prévention primaire, le plus en amont possible, et non pas sur des problématiques liées exclusivement à des comportements à risques.

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