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Un travail sain dans un espace sain

nouveau visuel générique des cas d'entreprises

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On a tendance à croire que les exigences de propreté, d’ambiances physiques assainies, d’agencements normalisés des postes de travail… ne valent que pour certains secteurs d’activité comme la recherche, l’hôpital ou la restauration. Or les conseils externes qui, à l’occasion de la mise en place de plans de prévention, viennent en soutien à des entreprises de toutes sortes sont souvent surpris par des espaces de travail complètement inappropriés, hors normes et non sécurisés. C’est dire combien les conditions matérielles et organisationnelles de travail sont déterminantes dans la survenue ou l’évitement des certaines pathologies.

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Qui ? 

L’entreprise assure les transports d’écoliers et autres voyageurs sur le département de l’Aube. Afin de remplir l’ensemble de ses missions, elle dispose d’un atelier de maintenance chargé de l’entretien, des révisions et de la remise en état de l’ensemble du parc véhicules. Le rez-de-chaussée du bâtiment est réservé au travail de mécanique, électricité, carrosserie et réfection des pneumatiques. La plateforme qui surplombe l’atelier est dédiée au stockage et à la réfection des sièges (sellerie).

Quel était le problème à régler ?  

Les activités de maintenance de cars génèrent des risques bien identifiés dans la profession. Dans le cadre d’une démarche de prévention, des mesures ont été engagées sur un certain nombre de sujets. La problématique santé, induite par une allergie avérée chez un salarié de l’atelier sellerie a eu pour effet de renforcer l’inquiétude des partenaires sociaux au sujet des conditions de réalisation du travail. L’entreprise a sollicité l’Aract Champagne-Ardenne pour obtenir des éléments de compréhension des situations de travail et l’accompagner dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de prévention.

Qu’ont-ils fait ?  

Une première demande de diagnostic court adressée à l’Aract n’avait pu être acceptée en l’état : il s’agissait d’une problématique individuelle de maintien dans l’emploi et sans lien de causalité apparent avec les conditions de travail. L’intervenant de l’Aract a été par la suite convié à une réunion du CHSCT en présence du technicien conseil de la CARSAT. Les partenaires sociaux y ont présenté un projet de mise en place d’une véranda destinée à isoler l’activité sellerie du reste de la maintenance. La solution proposée a suscité quelques débats sur l’efficacité d’un tel dispositif, son impact global sur la situation de travail et son interaction avec les autres activités. Est-il nécessaire de se déplacer? Comment les sièges et la matière première sont-ils approvisionnés et stockés? Une climatisation est-elle prévue ?

Convaincus de la complexité de la question, une deuxième réunion d’échange et une visite de l’atelier ont été organisées dans le cadre d’un comité identique au premier en associant le médecin du travail et l’IPRP Ergonome de la médecine du travail. Cette analyse collective de la demande a permis de la reformuler et de l’élargir suffisamment afin d’apporter des éléments de compréhension du/des phénomènes ainsi que des pistes d’action.

Les préventeurs ont proposé une action concertée interinstitutionnelle associant l’Aract, la médecine du travail et la Carsat. Il s’agissait d’une démarche exploratoire qui devait se réaliser en mariant les trois approches : organisationnelle, technique et santé. L’objectif était d’apporter des éléments de compréhension des situations susceptibles d’altérer à plus ou moins long terme la santé des salariés. Un sujet pour lequel, à ce jour, les préventeurs manquent de recul et d’outillages opérationnels et transférables.

Les actions menées conjointement ont permis d’établir quelques constats:

- Pour réaliser les différentes étapes de la réfection des sièges, l’opérateur est contraint de se déplacer et de travailler dans plusieurs zones d’activité : par exemple, les opérations de démontage et de remontage des sièges dans les cars, celles qui concernent également les réparations de structures au rez-de-chaussée et à l’étage en face.

- Ensuite, le travail sur tissus, à proximité de stockages et dans un milieu empoussiéré, favorise le développement des acariens connus pour leurs effets allergènes.


- Autre élément, la production et la mise en suspension de particules ultrafines générées par les activités de maintenance constituent des nuages d’éléments dont les effets restent incertains. Le troisième point concerne la configuration de l’atelier sellerie qui expose le salarié aux retombées de fumées de combustion et de soudage dont certaines se réalisent juste en bas.

- Enfin, la peinture des composants qui se réalise à même le sol au moyen de bombes aérosols et d’un simple masque à poussières contrairement aux préconisations.

Pour quels effets ?  

L’intervention a permis d’éviter de gros écueils et d’avancer sur le sujet. La thématique pouvait au prime abord apparaître surtout « technique » et connotée « santé », mais les interactions entre les différentes activités ne laissaient aucun doute sur la nécessité de l’aborder également sous l’angle « organisationnel ». Certaines actions avaient pour finalité l’identification des sources émettrices, ou ré-émettrices d’éléments ultrafins susceptibles de s’avérer nocifs.

D’autres portaient sur le repérage de situations de travail sources (génératrices) ou exposantes, le transfert vers les opérateurs s’effectuant par inhalation et/ou par voie cutanée, et/ou par absorption. Les entretiens, les observations des activités de travail, l’analyse des matériels, un recueil d’informations et la restitution aux partenaires sociaux et institutionnels ont permis d’aboutir à des constats partagés. Après intervention, l’entreprise s’est engagée, avec l’appui de la médecine du travail, sur un certain nombre de sujets avec une feuille de route déjà bien remplie.

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