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TMS : bien comprendre avant d’agir
Publié le 22/03/2005

A propos
Publié le 22/03/2005
L'entreprise appartient à un groupe, leader français du nettoyage industriel. Son secteur géographique couvre principalement la région de Besançon et la partie nord-est du Jura. Elle emploie 300 salariés pour environ 160 équivalents temps plein (ETP). Elle intervient auprès d’une très grande variété de clients.
Les cas de troubles musculosquelettiques sont en constante augmentation parmi les personnels de nettoyage de l'entreprise. Aussi, le comité d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail (CHSCT) a-t-il décidé, en 2002, d'alerter la direction qui, dans un premier temps, reste sans réaction. Le CHSCT sollicite alors l'inspection du travail qui notifie une mise en demeure à la direction.
Celle-ci se tourne alors vers l'ANACT et Franche-Comté amélioration des conditions de travail (FACT), afin d'engager une réflexion sur les moyens de mise en œuvre pour construire la prévention des TMS.
Compte tenu de la faiblesse du débat social dans l’établissement, il a semblé difficile d’instaurer des échanges. L’ANACT et FACT ont donc proposé de s’orienter vers le principe du " faire faire " : mettre en place une formation action. L’objectif est de permettre à un groupe d’acteurs pluridisciplinaires de l’entreprise de s’approprier la démarche pour pérenniser une action de prévention sur les TMS. Il s'agit également de susciter des échanges autour des conditions de travail dans un groupe " référent " sur les questions de santé au travail.
La solution retenue a été d’aider les acteurs de l’entreprise à faire leur propre diagnostic des situations de travail et de les accompagner dans la définition d’actions de prévention.
Le groupe de travail a été constitué d'acteurs pluridisciplinaires : le président et le secrétaire de CHSCT, un chef de zone, trois agents et deux médecins du travail.
Dans une première réunion, les intervenants du réseau ANACT leur ont apporté un certain nombre de connaissances sur les TMS et l'analyse ergonomique. Cela a permis d'homogénéiser la représentation des différents acteurs sur le sujet.
Dans un deuxième temps, l'ANACT a accompagné le groupe dans la construction du diagnostic et dans la recherche de pistes d'actions.
La vidéo a été ici un outil méthodologique et pédagogique essentiel car il a permis d'initier et de structurer les échanges autour d'une vision commune : le travail réel.
Ainsi, les acteurs du groupe ont pu décrire précisément les activités des agents. Chaque geste a été analysé à partir des séquences vidéos. Celles-ci avaient été réalisées par les intervenants lors de leur investigations préalables sur les situations de travail.
Tout l'enjeu est de comprendre pourquoi et comment chacun des gestes est réalisé.
Ces informations acquises, le groupe a cherché à identifier les situations à risques. Ce repérage permet de construire le diagnostic pour définir une politique de prévention appropriée.
Des solutions sont ainsi apportées à différents niveaux : de la modification des outils de travail à la négociation avec le donneur d'ordres sur la façon d'aborder la prévention des TMS et les risques professionnels.
Tous les acteurs du groupe se sont suffisamment bien approprié la démarche pour pouvoir la mettre en œuvre et améliorer la prévention des risques professionnels dans l’entreprise. Les médecins du travail ont pu, suite à cette démarche, faire un état des lieux de cette pathologie grâce à un questionnaire et à des entretiens approfondis lors des visites médicales annuelles : autant d'outils pour mieux conduire leur actions de prévention.
La démarche s’est construite pour que l’ensemble des représentations soit exploré et favoriser ainsi la confrontation des idées. Ce choix a déstabilisé, de prime abord, les différents acteurs du groupe, mais a permis finalement de faire converger les échanges vers un même objet : la prévention des TMS.