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Si “l'énergie humaine se nourrit de changement”, alors le partage d’expérience y contribue sûrement…

Cas entreprise Mecabourg

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L’intérêt d’une action collective, c’est de faire se rencontrer différents acteurs d’entreprises pour s’instruire et échanger sur leurs expériences respectives autour d’une problématique donnée. Il réside aussi dans le fait que les personnes “déléguées pour participer à ce dispositif en reviennent avec des acquis méthodologiques qui leur permettent de mieux appréhender les situations de travail et d’aider à l’élaboration de solutions spécifiques à leur entreprise.<br> Dans ce cas précis d’un “cluster” portant sur l’égalité des femmes et des hommes, les participants de cette entreprise n'ont pas seulement aidé à changer en interne les représentations sur certains métiers; ils ont également proposé des initiatives dans des domaines non investis habituellement par les PME dans le cadre des accords Égalité professionnelle.

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Qui ? 

L'entreprise, formée de deux entités distinctes, appartient à un groupe de fabrication industrielle et de commercialisation de menuiseries d'ouvertures extérieures (portails, portes d'entrée, fenêtres…) pour pavillons.

Les deux entités ont une gestion et un management dédiés et seuls les cadres de direction ont une fonction partagée entre les deux sites. L'entreprise compte 87 salariés dont 72% d'hommes et 28% de femmes. 62% des salariés sont des ouvriers, 30% des ETAM ((Employé – Technicien – Agent de Maîtrise) et 8% des cadres.

Quel était le problème à régler ?  

L'Aract Bretagne a créé et proposé aux entreprises bretonnes, pour une durée de six mois, un accompagnement collectif appelé "Clusters Égalité" pour agir en faveur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

L'entreprise a participé à ce dispositif qui a concerné au total 19 PME. Elle souhaitait en effet mettre en place des actions cohérentes avec son histoire, ses contraintes économiques et ses enjeux. Elle voulait également acquérir de la méthode avec une approche plus large que l’égalité salariale et bénéficier aussi de l'expérience des autres entreprises participant aux « Clusters Égalité ».

Qu’ont-ils fait ?  

L'entreprise était représentée par un binôme: la directrice des ressources humaines et par un titulaire de la Délégation unique du personnel (DUP).

Une première journée de formation collective a permis au binôme de partager avec les autres participants ses représentations sur l’égalité professionnelle Femmes/Hommes, d’acquérir des connaissances sur ce thème et de s’approprier le modèle d'analyse des inégalités entre les femmes et les hommes au travail ainsi que les outils développés par le réseau Anact-Aract, nécessaires à la réalisation d'un diagnostic de situation.

À l’issue de ce premier temps collectif le binôme devait mobiliser un groupe de travail en interne et collecter les données sociales sur un outil spécifique. Le groupe de travail regroupait le binôme et le directeur général.

Une fois les données collectées, l’Aract Bretagne est intervenue individuellement dans l’entreprise durant une demi-journée auprès du groupe de travail. Ce temps d’accompagnement avait pour objectif d’initier le diagnostic, prendre en compte le travail réel des femmes et des hommes dans l’entreprise et organiser les travaux à mener en interne. Une autre demi-journée d’appui de l’Aract auprès du binôme a permis de finaliser les travaux d’analyse des indicateurs et de diagnostic de situation comparée entre les femmes et les hommes.

Le groupe de travail a ainsi mis en évidence des causes structurelles des inégalités entre les femmes et les hommes dans plusieurs ordres : un faible taux de mixité expliqué par des représentations des métiers nourries par des stéréotypes dans l’entreprise et chez les clients; des expositions différenciées aux risques professionnels des femmes et des hommes avec certaines conditions de travail qui freinent l’accès des femmes à certains postes; l’existence d’un phénomène de plafond de verre qui pénalise les parcours des femmes. Les investigations ont également montré des inégalités dans des niveaux de classification à la défaveur des femmes, notamment chez les ouvriers. Le constat a été fait également que les compétences techniques détenues par les hommes étaient mieux valorisées que celles des femmes dans les métiers d'un service.

Le deuxième temps collectif avait pour objectif de faire travailler les participants sur les enjeux de l’égalité professionnelle, leur donner une méthodologie qui puisse leur permettre de trouver des actions cohérentes avec les écarts des situations diagnostiqués ainsi qu’avec les enjeux de l’entreprise et les différentes parties prenantes (les femmes, les hommes, la direction, les IRP, territoire).

Les enjeux pour l’entreprise étaient de lutter contre les stéréotypes afin de favoriser la mixité, réduire la pénibilité de certains postes de travail en production pour faciliter leur accès aux femmes, et enfin favoriser le dialogue social, l’investissement des salarié-e-s et la qualité des produits.

Après ce deuxième temps collectif, l’Aract a animé une séance de créativité au sein de l’entreprise auprès du groupe de travail interne pour faire émerger des pistes d’actions innovantes. Un dernier appui individualisé du binôme a permis de terminer les travaux avec notamment la prise en main d’un outillage permettant de structurer chaque action et de trouver les indicateurs de suivi d’actions pertinents. Le binôme a pu restituer lors du dernier temps collectif son expérience et proposer des actions dans un document d'un format commun à toutes les entreprises participant aux "Clusters Égalité". Un accord d’entreprise sur le renforcement de la mixité et de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes » a été négocié à partir des travaux ainsi formalisés.

Pour quels effets ?  

La participation de la Direction Générale au groupe de travail a été "facilitante".

Le dialogue social a été également renforcé, faisant du travail des femmes et des hommes un sujet de discussion dans les ateliers.

Des actions ont été mis en place dans des domaines habituellement non investie dans les PME dans les accords égalité professionnelle F/H.

La méthodologie a permis à l'entreprise d’expérimenter une autre façon de travailler pour conduire des projets en ressources humaines. Les outils utilisés ont par ailleurs enrichi le système d’information et vont être utilisés pour d’autres thématiques. Les tableaux de bords construits pourront également alimenter les prochaines réflexions sur la base de données uniques.

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