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Sécurisation des parcours professionnels dans le spectacle vivant : une mise en scène à construire avec tous les acteurs

Cas entreprise Mecabourg

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Pour assurer la représentation d’un spectacle, divers métiers et "segments" sont en interaction grâce aux compétences et savoir-faire d’expérience d’agents engagés sous des contrats et statuts d’acteurs variés.<br> Or la profession du spectacle vivant est aujourd’hui confrontée à d’importants défis. Face aux effets de la crise mondiale qui modifient inéluctablement le paysage concurrentiel, les professionnels doivent donc repenser leurs modèles économiques et leurs stratégies. Comment, dans ce contexte de mutation marqué par la baisse continue des subventions publiques et la crise de l’industrie du disque, trouver d’autres relais de croissance, et surtout sécuriser les parcours des professionnels de ce secteur ?

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Qui ? 

Cette association créée en 1997 par 5 grandes fédérations de l’éducation populaire, est une scène conventionnée multisites, labellisée « Lorraine en scène » par le conseil régional de Lorraine. Elle œuvre pour le développement culturel des territoires ruraux en accompagnant la création et la diffusion de spectacles. Très petite structure avec seulement 4 salariés et 2 jeunes en service civique, l’association n’a pas de salle de spectacle en propre. Elle intervient en milieu rural dans des lieux divers et variés : granges, salles des fêtes, églises… Les spectacles sont montés à partir d’une analyse de la demande locale et intègrent la formation technique des bénévoles sur place. Si l’organisation du travail de la technique est en grande partie la résultante du spectacle à réaliser, les lieux et les équipes à former ont un impact fort sur les conditions de réalisation.

Quel était le problème à régler ?  

Le régisseur général travaille sans équipe technique fixe. Il prépare le travail en amont, réalise le montage, le démontage et le transport du matériel pour chaque spectacle, aidé par des bénévoles et des intermittents.

En situation de spectacle, ces journées se rallongent. Sa situation n’est pas exceptionnelle. En effet, le métier de technicien du spectacle vivant est un métier de compromis. Ses difficultés sont connues: pénibilité physique, conciliation vie privée/vie professionnelle de plus en plus compliquée… les carrières ne se déroulent pas comme un long fleuve tranquille. Le directeur et le régisseur général de cette association ont donc décidé de participer à l’action collective menée en Lorraine sur la sécurisation des parcours professionnels des techniciens afin de contribuer à la réflexion et trouver des solutions concrètes pour l’association

Qu’ont-ils fait ?  

L’Aract Lorraine, en partenariat avec un établissement public de coopération culturelle en Lorraine et une association professionnelle des responsables techniques du spectacle, avec l’appui de deux consultantes, a proposé d’accompagner neuf entreprises du secteur du spectacle vivant dans la recherche de leviers d’action pertinents de construction des parcours professionnels et de qualité de vie au travail pour les métiers de technicien.

L’association contribue aux 3 étapes de cette action collective:

• Réalisation du diagnostic : en recevant l’une des consultantes sur le montage d’un spectacle, l’association témoigne du quotidien de son travail dévoilant difficultés, réussites, imprévus… Directeur, régisseur général et aussi bénévoles, jeunes en service civique, technicien de la compagnie accueillie, tous acceptent de parler de leur métier et expliquent leur parcours professionnel Ces éléments viennent enrichir les données recueillies dans les autres entreprises engagées dans l’action collective. Le diagnostic posé (individuel et global) ainsi que les thèmes d’atelier se définissent collectivement.

• Quatre ateliers collectifs sont organisés : le directeur et le régisseur participent aux ateliers dans lesquels interviennent des experts de la formation, de la santé, de l’emploi. En voici les thèmes :

- manager les parcours : la formation continue

- organisation : du projet à sa réalisation

- la santé au travail et la prévention des risques

- bilan des travaux collectifs

• Diffusion des résultats : un premier travail de partage des résultats est engagé individuellement dans chaque entreprise. C’est l’occasion pour l’association de mieux appréhender les pistes suggérées avec la consultante. Le régisseur général et les deux jeunes en service civique contribuent à la réalisation du Web documentaire, outil informatique interactif intitulé « Ma vie de technicien du spectacle vivant ». Le directeur est présent à l’une des tables rondes de la conférence de clôture du projet au cours de laquelle le plan d’actions est transmis, sous forme de livre blanc, à l’ensemble des partenaires institutionnels et à la commission régionale des professions du spectacle en Lorraine (à l’origine du projet).

Pour quels effets ?  

Cette initiative régionale est grandement saluée par la profession des techniciens du spectacle vivant car elle permet de mettre en mots, et en images, la réalité du travail mais surtout, d’apporter des réponses très concrètes dont la mise en œuvre est déjà engagée sur certaines actions.


Pour l’association, cette participation active à l’ensemble du projet lui permet une prise de recul quasi immédiate sur ses pratiques au quotidien. Au fil du projet, le régisseur général a commencé à apporter des changements à l’organisation du travail, par exemple, en prévoyant les montages la veille, optimisant ainsi l’amplitude de travail. Tout ce travail et les changements apportés par le régisseur sont révélateurs pour les élus de l’association qui prennent pleinement conscience de la nécessité des améliorations. C’est donc un bilan très positif qui se décline sur deux niveaux :

• Pour le groupe d’entreprises : des groupes de travail et des échanges de pratiques permettant la construction commune d’un plan d’action, et une contribution effective à la réalisation d’une première action (une session de formation inter-entreprises). Cette dynamique est remarquable car elle démontre la volonté de la part de ces entreprises, à l’image de cette association, de progresser dans l’amélioration de leurs conditions de travail.

• Pour l’association : des réponses concrètes immédiates (amélioration technique, embauche d’un technicien) et l’amélioration du dialogue interne.

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