Renforcer la cohésion des collectifs par le jeu
Réalisations et projets - Publié le 07 mars 2024 - Modifié le 07 mars 2024
Cette TPE de 9 salariés propose des solutions innovantes pour optimiser la gestion des déchets urbains. Grâce à sa technologie, la collecte des déchets ne se réalise que si nécessaire, optimisant ainsi les ramassages par camions. Elle est structurée en services (informatique, commercial, gestion de projets, SAV) qui communiquent entre–eux, permettant alors de proposer des innovations de service. Intéressés pour diminuer leurs coûts de transport, ses clients sont des collectivités locales et des entreprises.
La demande
Les produits de la TPE répondent à des questions d’environnement (en limitant les transports) et d’économie (par des gains associés). Pour rester en conformité avec l’esprit d’innovation proposé aux clients, elle souhaite aussi s’inscrire dans la démarche du développement durable, particulièrement sous son aspect social (renforcement et partage de la cohésion interne, de l’esprit d’innovation). Sollicitée par la direction de la TPE pour un accompagnement dans ce projet, l’Aract Centre-Val de Loire propose une nouvelle animation collective et participative via un jeu qu’elle a développé : À l’Aract !
Une démarche ludique et collective
Avant de « jouer », l’Aract s’assure que certaines conditions sont réunies. Elle demande à la direction d’informer préalablement ses salariés pour qu’ils se rendent disponibles le jour fixé, car il faut anticiper une certaine organisation du jeu. Puis, juste avant le début de la partie, les règles sont clairement indiquées (temps de réponse, nombre de réponses, qui répond…), sinon il pourrait y avoir suspicion et les salariés-joueurs ne seraient plus en situation de confiance. Contribuer à la qualité de vie au travail signifie aussi de pouvoir s’exprimer en confiance, de ne pas porter de jugement sur les personnes, leurs connaissances, la pertinence de leurs réponses… Grâce à son statut paritaire, l’Aract Centre-Val de Loire assure l’équidistance direction/salariés et anime cette séance de jeu.
Pour favoriser le collectif et l’interactivité des joueurs, le plateau de jeu est d’un grand format afin de pouvoir jouer debout (ou assis) et en équipes. Les fonctions ont été mélangées et 3 équipes de 3 personnes se sont constituées (on peut jouer à une vingtaine de personnes en équipes). Rédigées par l’équipe de l’Aract Centre-Val de Loire, les quelque 400 questions sont regroupées en 8 thèmes : innovation, qualité de vie au travail, conduite de projet, reconnaissance, gestion des compétences, conception, pénibilité, risques psychosociaux, égalité professionnelle. Quatre catégories de questions : fermées (oui/non), choix multiples, multi-typologie (mimes, dessins, charades…) appellent les mêmes formats dans les réponses.
Ainsi, répondre par des mimes, des charades, des gestes… permet aux salariés de s’exprimer différemment et de voir ses collègues sous d’autres angles. Ceci apporte également de la convivialité et une certaine cohésion. Le jeu permet de partager ses propres connaissances, de les approfondir, de les confronter et de partager ou de découvrir les pratiques internes (souvent méconnues des collègues). Il s‘instaure alors des discussions entre eux pour rapprocher les points de vues.
Les salariés se sont rapidement pris au jeu et ce format les incite à le débuter et à le terminer pour savoir qui va gagner. S’inscrivant dans le processus de jeu, ils sont attentifs et demandeurs de questions pour avancer. Leur mobilisation peut alors se faire aisément pendant près de 2 heures. L’Aract ne se contente pas des réponses, mais elle anime en faisant réagir les joueurs (salariés et direction) par rapport à leur propre entreprise, plaçant ainsi le jeu comme un élément de dialogue entre eux.
Pourtant, malgré toutes ces précautions, la première séance n’a pas eu lieu et le jeu a failli ne pas se réaliser. Le terme de jeu étant connoté, «nous n’avons pas l’habitude de jouer au travail», les salariés ne se sont pas sentis impliqués, ils ont préféré se consacrer à leur travail et ne sont pas venus. Mais, une fois la démarche réexpliquée, ils étaient présents, trouvé alors la démarche intéressante et nouvelle.
Pendant le déroulement du jeu, les salariés et la direction prennent des notes, et questionnent l’Aract pour approfondir et aider à l’appropriation de certaines notions qui renvoient indirectement à l’amélioration de leurs conditions de travail.
Bilan
Le jeu permet de mobiliser tous les acteurs de cette entreprise car dans l’ensemble les gens aiment jouer. Sur le fond, en répondant aux diverses questions, il permet d’apprendre, de faire le point, de partager des notions de qualité de vie au travail, de reconnaissance, d’innovation… Par sa convivialité, il favorise le dialogue sur des questions que l’entreprise n’aborde pas ou peu. Sur la forme, il est important de coller à l’esprit d’innovation de cette entreprise innovante et le jeu s’y prête bien. D’ailleurs pour laisser une trace et valoriser en interne ce mode d’animation, des photos ont été prises. Enfin, divers publics peuvent se prêter au jeu : acteurs d’entreprises, partenaires sociaux, institutionnels, étudiants, consultants… avec différentes possibilités de s’exprimer : oral, dessin, mime… Mais dans tous les cas, des points sont essentiels : bien préparer l’organisation, fixer, partager et respecter les règles du jeu.