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Prévention des risques : pérenniser les groupes de travail dédiés dans les entreprises

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Une action d’amélioration des conditions de réalisation du travail des salariés ne peut être réellement efficace que si elle est inscrite dans un projet de prévention porté par la direction et l’ensemble des acteurs d’une entreprise. Et sur du long terme… Car l’appropriation par les membres de ces groupes-projets des éléments de méthodes et des outils pour concevoir, mettre en œuvre, suivre les actions décidées est un véritable investissement à la fois matériel et immatériel dont il importe d’évaluer l’impact.

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Qui ? 

Cette entreprise industrielle appartient à un groupe multinational, leader mondial en produits pour toiture et cheminées. Le groupe compte environ 10000 collaborateurs répartis sur 155 sites. L’action menée par le réseau Aract s’est effectuée sur l’un des plus grands sites de production français, en Charente, employant environ 250 salariés.

Quel était le problème à régler ?  

Cette entreprise a sollicité le réseau Aract à la suite d’une réunion nationale avec les organisations syndicales et la direction sur la thématique des risques psychosociaux. Bien que le sujet ne soit pas considéré comme urgent, l’ensemble des acteurs s’est fixé comme objectif de le traiter sous l’angle de l’évaluation des risques professionnels.

L’entreprise a donc été accompagnée par le réseau Anact dans sa démarche d’inscription des risques psychosociaux (RPS) dans le Document Unique, au niveau du site de Charente.

Qu’ont-ils fait ?  

Différents acteurs ont été impliqués dans cette démarche:

• deux porteurs de projet: le référent ressources humaines sur le site et l’animateur sécurité (en charge du Document Unique);

• un comité de pilotage: le directeur opérationnel et ressources humaines national, le directeur du site, le directeur commercial, le représentant des cadres, le représentant du CHSCT, le médecin du travail et les 2 porteurs du projet;

• un groupe de travail: 2 porteurs de projet, 2 chefs d’équipe, 1 chargé de la maintenance, 1 chargé du parc logistique et 2 opérateurs de production. Deux personnes de ce groupe de travail sont également membres du CHSCT.

L’ensemble de la démarche s’est déroulé sur une période de 9 mois:

• 1er comité de pilotage: pour lancer la démarche, constituer le groupe de travail, valider les objectifs et la démarche de travail;

• une formation: 2 jours de formation pour tous les membres du groupe de travail afin qu’ils s’approprient les outils, la démarche et la méthodologie d’inscription des risques psychosociaux dans le Document Unique. Celle-ci s’appuie à la fois sur l’identification des situations de travail qui révèlent un problème, facteurs de RPS et leur évaluation;

• une phase de « recueil terrain »: prise en charge par les membres du groupe à partir d’une grille de questionnement et avec l’appui technique de l’intervenant et des porteurs de projet;
• 1er travail en groupe: 1 jour pour exploiter les résultats des entretiens et évaluer puis sélectionner les situations-problème à analyser par la suite;

• 2e comité de pilotage pour valider la représentativité des personnes interrogées, acter les choix d’évaluation du groupe de travail et valider les situations-problème à analyser;

• 2e travail en groupe: 1,5 jour pour analyser les situations-problème et passer d’une approche individuelle à une vision plus collective, et identifier ainsi les situations à risques psychosociaux à inscrire dans le Document Unique;

• 3e travail en groupe: 1 jour pour travailler sur les pistes d’actions d’amélioration relatives à chaque situation à risques psychosociaux et établir un plan d’actions à intégrer dans le programme annuel de prévention;

• 3e comité de pilotage de clôture pour valider le travail effectué et les pistes d’actions proposées.

Cette démarche a nécessité un travail régulier de communication:

• Avant le 1er comité de pilotage:

- auprès du CHSCT pour désigner un représentant au comité de pilotage et pour communiquer sur l’appel à volontariat pour le groupe de travail;

- auprès des salariés, par les porteurs de projet, pour proposer aux salariés d’intégrer le groupe de travail.

• Après le 1er comité de pilotage:

- auprès de l’encadrement pour l’informer de la démarche et des différents acteurs impliqués dans le projet;

- auprès des salariés via des points mensuels pour les informer de la démarche, notamment la phase de « recueil terrain ».

• Après le 3e comité de pilotage:

- auprès du CHSCT pour informer ses membres des résultats obtenus;

- auprès de l’encadrement et des salariés pour les informer des actions d’amélioration retenues.

Pour quels effets ?  

Les 42 personnes interrogées ont fait remonter 132 situations ou problèmes. Lesquelles ont été regroupées en 18 «situations RPS», évaluées par le groupe de travail selon les critères de classement existants dans le DU.

Le second comité de pilotage a demandé d’analyser plus particulièrement 7 situations: différends dans une équipe et entre services, confusion des rôles et missions de chacun, manque d’entraide, surcharge de travail, outils de travail vieillissants, problèmes de communication. Le travail d’analyse a fait ressortir les liens et facteurs de risques communs entre toutes ces situations à risques.

Ceci a permis au groupe de travail de proposer au comité de pilotage un tableau de synthèse d’actions d’amélioration axées sur: la gestion des astreintes, le positionnement du personnel hiérarchique intermédiaire, les relations inter-services, les relations des équipes et des circuits d’information.

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