Prévenir les violences sexistes et sexuelles au travail. Cinq démarches à la loupe
Cinq entreprises se sont engagées dans la prévention des VSST. Retours sur la méthode suivie, les actions mises en place et les premiers résultats obtenus.
Informations
Ces cinq retours d'expérience illustrent les trois niveaux de prévention sur lesquels agir pour prévenir les VSST.
Prévention primaire : c'est à dire limiter l'exposition aux facteurs de risques de VSST
- La démarche de Linevia : une démarche amont pour ne plus véhiculer les VSST
Bretagne, Transport routier de voyageurs, 215 personnes.
Prévention secondaire : par exemple apprendre à reconnaître et qualifier les situations de VSST
- La démarche de Forbo : les vertus de la prévention portée pas à pas
Grand Est, production de sols PVC et de dalles de moquette, 372 personnes (site de Reims).
- La démarche de GRDF : la culture de la prévention comme point d’ancrage
Centre-Ouest, exploitation du réseau de distribution de gaz, 1 200 personnes sur le périmètre Centre-Ouest.
Prévention tertiaire : par exemple créer un dispositif de traitement des cas de VSST
- La démarche d'Asimat : création d'un dispositif d’alerte signé et porté par la direction générale
Grand Est, association de soins infirmiers et de services à domicile, 948 personnes.
- La démarche de Sergic : direction et management en première ligne pour déloger les VSST
Hauts-de-France, services immobiliers, 700 personnes en France.
Quatre de ces cinq entreprises ont été accompagnées dans leur démarche par l'Agence régionale pour l'amélioration des conditions de travail de leur région.
Des atouts à entretenir et des freins à travailler
Ces 5 expériences soulignent ce qui, dans l'entreprise, peut favoriser ou au contraire freiner la mise en place d'actions de prévention des VSST :
- Atouts : une direction engagée sur le sujet, un dialogue social mature, un accord ou un plan égalité professionnelle signé, un plan de formation interne installé, présence de référents VSST en soutien et coopération, des process internes et des rôles clairs, la possibilité de recourir à un accompagnement externe...
- Freins : persistance de tabous sur les VSST, manque de moyens, complexité de la posture du référent, réticences managériales, insuffisances dans la communication interne…
Le rôle des référents VSST
Ces démarches d'entreprises montrent également le rôle du référent désigné par le comité social et économique et, dans les entreprises de plus de 250 salariés, le référent désigné par l'employeur, voire encore des cellules ou commissions internes dédiées aux VSST.
Certaines conditions d'emploi et de travail peuvent être porteuses de risques de VSST
L’Anact recense 5 grandes catégories de conditions d'emploi et de travail qui peuvent présenter des facteurs de risques de VSST :
- Faible degré de mixité du personnel : au niveau du secteur, de l'entreprise, du service, du métier.
- Conditions d’emploi précaires : CDD, intérim, stagiaire, alternant, situation de mobilité, période d'essai, espoir de promotion
- Conditions de travail : poste isolé, travail sous pression, manque d'autonomie, relations avec du public extérieur...
- Relations de travail : très ou très peu hiérarchisées, management directif ou laxiste, travail en grande proximité, moments de convivialité...
- Temps de travail : horaires atypiques, astreintes, déplacements fréquents...
La réalisation de ces monographies a été soutenue et co-financée par le secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes.