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Inégalités hommes/femmes dans l’accès à la QVT : une explication des différences dans les taux d'absentéisme

Inégalités hommes/femmes dans l'accès à la QVT : une explication des différences dans les taux d'absentéisme
Feuilleter
Nombre de pages
9
0
Auteur(s)
  • Margaux Vignet
  • Florence Chappert
  • Philippe Sarnin

La réflexion proposée dans cet article se fonde sur le cas d’une intervention-recherche menée dans une grande entreprise à propos des différences de taux d’absentéisme constatées entre les hommes et les femmes. Cet écart est important (plus de 30%) et s’explique, en partie, par des contraintes organisationnelles qui s’appliquent avec des effets différenciés selon le genre des personnes au travail. L’absentéisme au « prisme » du genre interroge ainsi l’organisation du travail, normée et standardisée, qui s’impose à toutes et tous, peu importe les situations et les lieux de travail. Alors que les causes de l’absentéisme supplémentaire des femmes sont habituellement expliquées par des différences biologiques irréductibles ou des comportements sociaux stéréotypés, sans preuve scientifique vraiment établie, le diagnostic a permis de découvrir que les règles de l’organisation, s’appliquant ici à toutes et tous, pouvaient en fait éterminer des impacts différenciés concernant l’égalité d’accès des femmes et des hommes aux bons postes, aux congés d’été, à des matériels adaptés… et, in fine, à l’égalité d’accès à la qualité de vie au travail. Dans cette entreprise, pourtant très égalitaire au regard des indicateurs de salaire et de carrière, on découvre que les règles collectives de travail créent de fortes inégalités de santé entre femmes et hommes. En fait, la féminisation des métiers ne s’est pas accompagnée d’une transformation suffisante des systèmes de travail (poste, outils, etc.) et des règles organisationnelles. La question de la justice organisationnelle sera également convoquée pour expliquer cette situation.

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