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Négocier en connaissance de causes… les conditions d’un dialogue social efficace

Cas entreprise Mecabourg

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La qualité du climat social dans une entreprise ne dépend pas seulement de la bonne volonté des uns et des autres. En effet, si tous les acteurs, indépendamment de leurs intérêts respectifs, sont conviés à écrire et jouer ensemble la partition du dialogue social, il importe que chacun soit informé et éclairé des données quantitatives et qualitatives de la structure dans laquelle ils produisent des richesses. Et, lorsque surviennent des moments-clés comme des négociations en vue de la signature d’accords, l’information de tous les salariés ou la formation de leurs représentants aux méthodes d’appréhension des réalités économiques sont souvent le gage d’un dialogue social en vue de solutions concrètes et partagées.

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Qui ? 

Cet établissement appartient à un groupe familial de transport et logistique ; il emploie 270 salariés. Confrontée aux obligations légales de négociation sur les thèmes de la prévention de la pénibilité, de l’égalité professionnelle et de l’emploi des seniors, la direction charge le DRH de mener à bien le projet. Conscient de la complexité et du temps nécessaire pour faire de ces obligations une véritable opportunité pour renforcer la qualité du dialogue social dans l’entreprise, le DRH souhaite être accompagné dans sa démarche. Le syndicat patronal l’informe de l’existence d’une action collective d’accompagnement à la préparation de la négociation animée par l’Aract Nord — Pas-de-Calais.

Quel était le problème à régler ?  

L’entreprise souhaite se faire accompagner par un tiers pour structurer le travail collectif nécessaire pour répondre aux obligations légales sur des thèmes aussi complexes que la pénibilité et l’égalité professionnelle ou l’emploi des seniors.

L’Aract propose un cadre paritaire d’accompagnement en animant une action collective associant pour chaque entreprise un binôme composé d’un représentant de la direction et d’un représentant des salariés. Durant cinq jours répartis sur six mois, entrecoupés d’intersessions au cours desquelles sont impliqués d’autres membres de l’entreprise, la démarche vise à favoriser l’émergence de pistes d’action propices à la signature d’un accord d’entreprise.

Qu’ont-ils fait ?  

Dans le cadre du dispositif TEMPO (Travail EMploi Population) animé par le réseau Anact, l’Aract apporte sa connaissance et son expertise sur ces questions de prévention de la pénibilité, de l’égalité professionnelle et de l’emploi des seniors; elle met à disposition des démarches et des outils pratiques, et s'appuie sur les échanges d’expériences entre participants pour aider à entreprendre et à finaliser les négociations.

Les échanges d’expériences jouent particulièrement un rôle important pour les participants. Non seulement elles permettent aux entreprises d’élargir leur champ de réflexion grâce à un benchmark efficace, mais de plus ils sont l’occasion, pour les représentants d’entreprises, d’être valorisés dans leurs contributions intellectuelles. A ce propos, le DRH nous signifiait que pour les IRP de l’entreprise qui sont des manutentionnaires ou chauffeurs, les thèmes de négociation sont certes complexes, mais que la confrontation avec d’autres situations d’entreprises permet d’en relativiser la difficulté.

La démarche proposée s’articule autour de 3 grandes étapes:

1)- La première phase consistant à réaliser un état des lieux global de l’entreprise à partir de données diverses (absentéisme, ou turnover, santé, performance…). Cet état des lieux, enrichi de la démographie du travail, s’intéresse à toute l’entreprise et permet d’instruire globalement les thématiques pénibilité, égalité et emploi des seniors, car le regard est porté sur l’ensemble de la population salariée en analysant les données selon le genre, l’âge, l’ancienneté et le parcours. Les participants peuvent alors repérer les situations de travail à risque, les populations cibles relativement aux différents enjeux de l’entreprise : recrutement, maintien de compétences-clés, usure et de maintien en emploi… L’Aract apporte les outils et démarches pour faciliter ce travail.

L’analyse peut être rétrospective pour mieux comprendre les parcours et leurs conséquences en matière de parcours, d’employabilité et de performance. L’analyse peut aussi être prospective et permet d’anticiper les liens entre les évolutions de l’entreprise et celle de l’effectif.

2)- La deuxième étape correspond au repérage des enjeux propres à l’entreprise. À partir des données collectées, traitées et analysées, les binômes d’entreprise échangent et instruisent les différentes pistes de travail émergentes.C’est alors que, à l’occasion des inter-sessions, les binômes représentant l’entreprise peuvent mobiliser d’autres acteurs de l’entreprise pour mettre au débat les enjeux qui ont été caractérisés dans l’état des lieux. L’objectif principal étant de définir les enjeux spécifiques à l’entreprise, sa population et son évolution, dans une démarche globale de prévention.


L’entreprise a ainsi associé, dans cette phase d’analyse, certains de ses membres comme les managers ou le responsable d’exploitation qui ont fructueusement élargi leur angle de vue sur son fonctionnement. Cet échange autour des enjeux est primordial car il doit permettre une meilleure mobilisation dans la mise en œuvre des futures actions; il permet aussi d’inclure les questions d’organisation du travail, levier essentiel et pourtant si souvent absent de nombreux accords.

3)- La troisième étape du travail collectif concerne la recherche de pistes d’actions qui répondent aux enjeux de l’entreprise. Là aussi, les échanges inter-entreprises puis avec les autres membres de l’entreprise lors de l’intersession permettent de construire des pistes d’actions au plus près du travail et des salariés.

Pour quels effets ?  

Pour le DRH, cette participation à l’action collective est très satisfaisante en matière de mobilisation des acteurs de l’entreprise pour l’écriture à venir des accords d’entreprise et, bien sûr, pour la mise en œuvre des actions. C’est le cadre et les outils proposés par l’Aract ainsi que les échanges inter et intra entreprises qui ont permis cette mobilisation interne.
Cet apprentissage, les outils et démarches progressivement maîtrisés permettront de bonifier les acteurs de la démarches de prévention et de répondre au mieux aux obligations légales en dépassant la juste mise en conformité grâce à une vision élargie des questions de prévention.
Autre satisfaction du DRH, les relations avec les IRP se sont améliorées à travers ce travail réalisé en «côte à côte» et non en «face à face».
S’il est vrai que les données collectées existaient préalablement dans l’entreprise, leur traitement et leur analyse collective ont incontestablement permis de faire évoluer l’approche de l’usure professionnelle et celle du lien avec les parcours professionnels et la pénibilité.

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