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Même avec des "petits trucs", on peut améliorer les conditions de travail en connaissance des causes
Publié le 21/09/2016

A propos
Publié le 21/09/2016
Cette entreprise de taille moyenne, renommée, produit et exporte des denrées périssables sur toute la zone européenne et sa périphérie.
Sensibilisé aux risques professionnels par son OPCA, le directeur de l’entreprise lance un vaste plan d’actions pour prévenir durablement les risques de troubles musculo-squelettiques au sein de tous les services de production. Il fait appel conjointement à l’OPCA et à l’Aract (à la demande de la première) pour l’aider à mener au mieux la phase de formation-action.
L’OPCA et l’Aract associent leur expertise à celle de la PME (direction, CHSCT, salariés, encadrants) pour tenter de réduire les risques professionnels dont les TMS au sein des différents services de production. Car en effet, des salariés souffrent déjà de leurs articulations, au niveau des membres supérieurs et inférieurs : coudes, canaux carpiens, épaules, dos, genoux, chevilles…
L’organisme de formation élabore et déploie un socle général de connaissances adapté au secteur d’activité et à ses métiers afférents portant tant sur l’hygiène (HACCP), la sécurité (SST, HE, CACES…), la qualité (CTIFL…), que sur la santé au travail (finalité de la santé au travail, rôles des préventeurs internes et externes, différents risques professionnels, outil DUERP…). L’Aract axe plus précisément son intervention sur la prévention des TMS associée à celle des risques psychosociaux à travers des formations-actions.
Une cinquantaine de salariés de production est volontaire pour participer à l’ensemble de ces modules de formation-action (80 heures dispensées au total par groupe), qu’ils soient permanents ou saisonniers, soit les trois quarts des effectifs de production. Ce sont essentiellement des femmes quadragénaires, ayant un niveau de formation initiale V/IV, affectées au tri, à la barquette, au conditionnement, au contrôle et au management d’équipe. Quatre groupes de travail hétérogènes sont constitués et sont engagés en période basse d’activité.
• La première phase de la « formation-action PTMS », basée sur une approche interactive et ludique, porte sur la définition des TMS, leurs caractéristiques, leur ampleur, leurs conséquences, leur reconnaissance en maladie professionnelle, les facteurs de risque, etc. Deux questionnaires sont complétés confidentiellement par les participants : celui de type nordique, évalue les potentiels risques TMS, et celui de R. KARASEK porte sur les situations stressantes au travail. Les résultats obtenus sont traités et discutés collectivement : il en ressort qu’une forte majorité de personnes souffre des membres supérieurs de manière régulière et qu’en même temps elle vit des situations stressantes (forte demande psychologique, faible latitude décisionnelle, soutien social fort ou faible selon les situations)…
• La deuxième phase se déroule au cœur même du service de production (exception faite pour un poste administratif). Après accord de toutes les parties prenantes, 19 postes de travail sont sélectionnés par les participants eux-mêmes pour être filmés. Les images sont ensuite analysées collectivement sous l’angle de la prévention des TMS : la gestuelle, les postures, les outils, l’environnement de travail, le rythme, la fréquence, l’amplitude, la répétitivité, les relations de travail… permettant d’identifier leurs éventuelles causes et conséquences pour le sujet, pour l’équipe et pour l’entreprise.
Des propositions d’amélioration des conditions de réalisation du travail sont formulées par les différents collectifs de travail. Ce sont souvent des trucs, des bouts de ficelle, peu coûteux : relecture de l’emplacement des stickeuses et de la localisation des poignets d’activation de la machine à plateau, achat privilégié de caisses de même dimension, recul spatial (sans incidence) de la position du premier poste, installation d’un système amovible — type morceau de bois plastifié — dirigeant les fruits abîmés dans le bassin d’eau vers le salarié qui les extrait, investissement dans des tapis anti-fatigue, etc.
Le résultat de cette formation-action et de l’ensemble des actions menées est présenté à la direction qui s’en empare dans l’intérêt de toutes et tous, salariés, direction, entreprise.