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Lundi 10 septembre 2012, journée mondiale de la prévention du suicide

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Le 10 septembre marque la journée mondiale de la prévention du suicide organisée par l'OMS. Face à une situation préoccupante en France, des spécialistes de la santé lancent un appel à la mise en place d'un observatoire. Sur la spécificité des suicides d'origine professionnelle, Bernard Salengro, secrétaire national de la CFE-CGC, est intervenu lors d'un colloque organisé en février au Sénat.

En 2009, 10.500 décès par suicide ont été enregistrés en France selon des chiffres de l'INVS. Le nombre total de tentatives de suicide est lui estimé entre 200.000 et 220.000, alors qu'une projection permet d'estimer à plus de 2 millions le nombre de personnes qui auraient songé à mettre fin à leur vie.

Face à l'ampleur du phénomène - plus important en France que dans d'autres pays comparables -, une quarantaine de spécialistes de la santé, de la recherche, des syndicalistes ou intellectuels, ont lancé en mai 2011 un appel pour la création d'un observatoire. Une initiative soutenue depuis par la CGC, FO, le SNJ, l'UNSA, la CFDT, le CJD et l'ANDRH.

Impliqué dans la mise en oeuvre de cet observatoire, le cabinet Technologia organisait le 11 février 2012 au Sénat un colloque "Face à la crise, solitaire ou solidaires ?". Réunissant 300 personnes, celui-ci avait pour objectif de faire le point sur données disponibles et les pratiques de prévention du suicide. Parmis les intervenants, Bernard Salengro, médecin du travail et secrétaire national de la CFE-CGC, s'est exprimé plus spécifiquement sur les suicides d'origine professionnelle.

La charge de travail couplée à la perte de sens

Il rappelle d'abord que pour son syndicat, le suicide n'est pas un problème individuel mais un symptome de dysfonctionnment du groupe, de dysfonctionnment du "système socio-technique". Il indique également que le niveau de stress chez les cadres produit par le baromètre de la CFE-CGC a atteint un sommet en 2011.

Selon lui, ce n'est pas la charge de travail mais la charge quand elle est couplée à la perte de sens qui pose problème. Les travaux de Durkheim mettant en évidence deux grands facteurs, la perte de sens et l'isolement des gens, sont évoqués.

Pour Bernard Salengro, les modes de managements actuels - et notamment les modes d'évaluation - sont à réinterroger. Les conditions de travail psychiques doivent être prises en compte par les organisations : " la place dans le groupe, l'organigramme, la communication, sont des conditions de travail comme les autres".

Toujours lors de ce colloque, des présentations ont concerné la situation de professions particulèrement exposées, comme les personnels soignants, les policiers, les agriculteurs ou encore les enseignants .

 

Pour aller plus loin :

- toutes les vidéos du colloque du 11 février
- le site pour la promotion d'un observatoire des suicides
- le site de l'OMS

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