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L’égalité au cœur des parcours professionnels dans l’entreprise

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Dans le cadre du dispositif TEMPO, le programme dispensé au cours de cette action collective allie des apports théoriques sur les thématiques des séniors, de la pénibilité et de l’égalité professionnelle à l’appui méthodologique en se servant de deux outils-clés: la cartographie des pénibilités et l’analyse démographique des populations. <br> Comme c’est le cas dans ce type formation-action, une large place est laissée aux échanges d’expériences entre les représentants des différentes entreprises. <br> L’originalité de cette démarche réside dans la volonté de faire converger les 3 dimensions : séniors, pénibilité et égalité professionnelle.

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Qui ? 

Cette entreprise de PLV installée en limousin emploie 120 salariés. Son activité consiste à concevoir, imprimer, découper, assembler, livrer et implanter les présentoirs.

Quel était le problème à régler ?  

L’entreprise sollicite l’Aract afin d’être accompagnée dans l’élaboration d’un plan d’actions sur les questions d’égalité professionnelle et de pénibilité (Loi portant réforme des retraites du 9 novembre 2010 et le décret du 07 juillet 2011). Proposition lui est faire alors d’intégrer TEMPO, un dispositif initié par l’Anact et organisé avec le soutien financier du FSE. Animé par l’Aract, ce dispositif vise à accompagner collectivement un petit groupe d’entreprises (7 à 8) dans la préparation de leurs accords ou plans d’action.

Qu’ont-ils fait ?  

Le diagnostic:

TEMPO (Travail Emploi Population) vise à élaborer un diagnostic à partir de l’analyse démographique des populations au travail. L’Anact propose donc aux entreprises de travailler à partir de leurs données internes brutes RH auxquelles s’adjoignent des données santé et compétences. Des tableaux statistiques sont élaborés, à partir desquels sera réalisée une analyse partagée.

3 constats à l’origine du plan d’actions élaboré par la structure:

- Premier constat: la pyramide des âges fait apparaître une forte proportion de séniors notamment au service sérigraphie qui, outre, rencontre de grosses difficultés de recrutement et nécessite une formation longue au poste. La question de la transmission des savoirs d’expérience se pose réellement: d’ici à 10 ans, 47% des opérateurs devront être renouvelés.

- Second constat: l’entreprise constate un écart en matière de promotion des femmes. En investiguant plus précisément les services concernés, il s’avère qu’il s’agit « des finisseuses », service féminisé à 95%. Elles sont chargées d’assembler, monter et coller les présentoirs.

L’échange s’ouvre alors sur l’exposé des motivations de la demande: le binôme représentant l’entreprise nous explique que ce service a une histoire, que cette activité autrefois sous-traitée a conservé une place à part. Tout salarié intégrant l’entreprise fait ses premiers pas en finition. Les hommes passent; quant aux femmes, elles stagnent. Sur cet aspect précis du parcours professionnel en interne, les propos sont animés et pour le moins stéréotypés: les femmes, qui bénéficient notamment d’horaires modulables, d’une activité non soumise à cadence…, trouveraient-elles un intérêt à ne pas changer de poste ?

La question de la promotion interne est alors soulevée par le représentant des salariés qui évoque le possible manque de visibilité des postes ouverts en interne.

Enfin, troisième constat qui devient un enjeu fort, la promotion des femmes dans le service finition n’est pas qu’une question d’égalité, il s’agit aussi d’une question de santé: le métier est très répétitif, les matériaux manipulés sont encombrants et sollicitent beaucoup les membres supérieurs, l’encollage manuel exige une pression maintenue; le médecin a alerté sur une augmentation sensible des plaintes et d’une exposition avérée au risque TMS.

L’esprit constructif avec lequel les deux acteurs de l’entreprise ont élaboré leur diagnostic, l’appui sur des éléments chiffrés, objectifs, associés aux apports du groupe, ont probablement permis de faire partager cette action, forte de sens pour le binôme présent, avec l’ensemble des acteurs dans l’entreprise.

L’entreprise a donc intégré dans son plan d’action la mise en place de passerelles du service finition vers le service sérigraphie: il s’agit de favoriser la mobilité professionnelle et la transmission de savoir-faire des finisseuses notamment vers la sérigraphie, en agissant également sur les modalités de diffusion des offres internes.

Par ailleurs, cette mesure a été couplée à une autre: l’amélioration des conditions de travail notamment par des investissements matériels.

Pour quels effets ?  

Grâce à cette construction partagée, l’entreprise est parvenue à faire « d’une pierre trois coups »:

- élaborer une action qui solutionne en partie leur problématique « Âge et perte de compétences » sur le service sérigraphie: «agir avec les séniors» et transmettre les savoir-faire à des opérateurs internes;

- favoriser l’évolution d’une catégorie d’ouvriers particulièrement soumis au risque TMS (geste répétitif, appui maintenu…): agir sur la prévention de la pénibilité;

- une catégorie d’ouvriers qui se trouvent être des ouvrières… les finisseuses: agir sur l’égalité professionnelle.

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