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Le territoire, non pas une donnée immédiate mais une réalité complexe à construire et faire vivre

nouveau visuel générique des cas d'entreprises

A propos

Secteur d'activité
Effectif
Une envie de travailler ensemble sur un même sujet, partager une vision commune et se doter de moyens organisationnels et financiers pour agir… ce sont là des éléments de contexte nécessaires pour construire un territoire et lui imprimer une dynamique sur le court et long terme. Car il ne suffit pas d’être situés dans un même espace géographique pour se réclamer d’un même territoire. La volonté et l’action des hommes et des institutions sont indispensables pour récolter, chacun à la mesure de ses enjeux, les fruits d’une pareille coopération. Dans ce territoire, et pour contribuer à son attractivité, l’objet de cette motivation est le mode de gouvernance pour une action sur les RH.

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Qui ? 

Par son positionnement géographique frontalier, le territoire «Croissant fertile» est confronté à des problématiques communes de déséquilibre économique entre les secteurs d’activité, de fuite de compétences, d’engorgement des secteurs de la grande distribution et de l’immobilier. Il s’agit de concevoir un espace et un système politico- administratif commun qui franchit les frontières déjà établies. Le territoire est entendu aussi comme «dessiné» ou orienté par ses membres: habitants, travailleurs, décideurs, politiques… dans une stratégie et des actions pour son développement et la gestion de ses problématiques économiques et sociales. Dans le cas d’espèce, tout est à inventer…

Quel était le problème à régler ?  

Comme la complexité réside, entre autres, dans la coordination et l’organisation des acteurs de ce développement, les services de la région (économie, territoire, emploi - formation, ressources humaines RH) sollicitent l’Aract pour venir en appui à cette construction. Il s’agit de rendre les coopérations possibles pour que des actions cohérentes, concordantes et efficaces, face aux réels problèmes locaux, puissent s’enclencher. Il s’agit également de trouver un mode de gouvernance pour l’action sur les RH du territoire «Croissant fertile».

Les services s’engagent à réunir les animateurs (qu’ils financent totalement ou en partie) des 4 sous territoires impliqués dans le croissant.

Qu’ont-ils fait ?  

Le constat de l’Aract:
Les acteurs se sont réunis une fois avant la sollicitation de l’Aract. Pas d’échanges aisés entre les membres dont les rôles sont différents (animateurs de groupe de travail sur les enjeux sociaux, animateurs mettant en place des actions collectives pour les entreprises, responsables d’organismes, chargés de mission de la région). Les enjeux de pouvoir d’un organisme sur l’autre, de prégnance de l’économie ou de l’emploi et de pérennité des financements empêchent d’aborder les enjeux de coopération entre les sous-territoires. Les politiques voudraient ne «voir qu’une seule tête» et menacent de nommer un seul animateur sur les actions RH au lieu des 4 qui se répartissent l’action. La tension est forte.

Le choix de méthode:

Notre appui va consister à accompagner le mûrissement d’un groupe de 10 personnes jusqu’à ce qu’il soit en capacité de fonctionner de façon autonome et de produire des propositions concrètes, communes, organisationnelles pour eux et opérationnelles pour les entreprises, leurs dirigeants et salariés et pour les demandeurs d’emploi.

Puisque la gouvernance est complexe, justement, ne pas commencer par l’organisation ! Le sujet est brûlant et le doute n’est même pas exprimé: pourquoi travailler ensemble, se réunir, perdre du temps alors qu’il y a tant à faire chacun sur son terrain ? Seule la question des moyens financiers est exprimée: allons-nous garder notre poste ? Allons-nous fondre dans le «Croissant fertile» ? Il s’agit de commencer par bâtir de l’enjeu commun.

Les étapes de travail:

Nous appuyant sur l’indispensable rapprochement des intérêts économiques et sociaux pour construire une vision et une action territoriales dans le domaine des RH, trois réunions sont centrées sur le rapprochement entre l’économie et l’emploi. Par l’analyse d’un problème social — la fuite des compétences —, nous nommons les incidences concrètes pour les domaines de l’économie, du développement local, de la formation, des pratiques de RH dans les entreprises. Le même travail est fait sur le problème économique du commerce, déséquilibre entre les zones de chalandise périphériques et le vidage des centres-villes. L’analyse des effets permet une compréhension utile pour poursuivre le travail commun. Chacun voit l’intérêt de la contribution de tous autour d’un problème à résoudre.

Puis le groupe travaille sur les grands secteurs économiques. Ce que chaque sous-territoire analyse et comment il agit sur ce secteur, au service des RH, de l’emploi, de la formation est retranscrit dans un grand tableau informatique puis partagé sur des tableaux lisibles par tous. Nous produisons des fiches sectorielles du «Croissant fertile» qui vont jusqu’à décliner les enjeux des RH.

Le groupe est alors prêt à aborder les questions de répartition du travail, de complémentarité, d’organisation à proposer en plus haute instance.

Un schéma de gouvernance sur les RH est décliné jusqu’à la capacité du groupe de s’auto-animer dans ses temps collectifs, après l’appui de l’Aract. Les règles de travail sont formulées. Le groupe défend son projet devant les élus décideurs des financements.

• Et les résultats sont là…

Un projet commun à tout le « Croissant fertile » sur la fidélisation des salariés à construire dans les PME est proposé; une répartition de responsabilités par secteur est faite en fonction de leur poids dans chaque sous territoire; un rythme de travail est pris. Sont formalisées : l’accueil des futurs nouveaux animateurs, les relations et reportings entre les instances et ce groupe de travail.

Pour quels effets ?  

• …ainsi que les premiers effets:

Les 4 postes sont maintenus. Les élus reconnaissent la qualité du travail, acceptent les propositions, constituent un comité de pilotage avec les services régionaux et locaux et les responsables de structures, financent un demi poste réparti entre les animateurs pour réaliser l’action commune.

Un système modélisant : s’appuyant sur le constat que ce groupe a réussi à travailler ensemble, à produire du sens, de l’information, de l’action et de l’organisation, les administrateurs du « Croissant fertile » décident d’appliquer la méthode à tous leurs groupes de travail (urbanisme, stratégie, gouvernance globale, partenariat frontalier, etc.).

Les conditions de réussite de cette action sont nombreuses et reposent sur une méthode d’animation du «soutien mutuel»:

- Travailler d’abord sur ce qui fédère, trouver l’objet commun;

- «Ouvrir les valises» des mots qu’on use tous pour en partager le sens, éviter le phénomène d’écran qui paralyse toute action;

- Donner envie de travailler ensemble: prendre le temps de partager, discuter, apporter du matériau de chaque partie du territoire.

C’est aussi visualiser le cheminement commun: les grands panneaux de papier établis par secteur professionnel, couverts de post’it de toutes les couleurs selon un accord sur les règles d’usage, concrétisent la capacité de partage et le bagage commun à tous;

- La sollicitation à la contribution qui induit d’abord du refus, puis de la demande de contribution aux méthodes, puis produit l’apport.

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