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Le 8 mars, c’est aussi la santé au travail ! - PRST4 Auvergne-Rhône-Alpes

Prendre en compte la santé au travail des femmes et des hommes pour mieux agir en prévention

Actualité - Publié le 25 février 2025 - Modifié le 12 mars 2025

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homme femme assis sur un chantier BTP

Chaque 8 mars, la journée internationale des droits des femmes est l’occasion d’aborder la question de l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans le monde du travail, tout le monde a aujourd’hui en tête les inégalités persistantes en matière de salaires, de parcours ou encore d’articulation des temps de vie. Mais qu’en est-il en matière de santé au travail ? 

Depuis la loi de 2014 sur l’Égalité réelle, les entreprises doivent évaluer les risques professionnels en « tenant compte de l’impact différencié de l’exposition aux risques en fonction du sexe » (article L. 4121-3 du code du travail). Cette obligation est encore trop peu connue. En quoi se justifie-t-elle ?

Les données de santé au travail montrent des différences importantes entre les femmes et les hommes. Ces derniers sont, par exemple, surreprésentés dans les accidents du travail : 64% de ces accidents concernent des hommes alors que ceux-ci forment 53% de l’emploi salarié. Les femmes sont, quant à elles, surreprésentées dans les maladies professionnelles, notamment les TMS (troubles musculosquelettiques) : elles représentent 54% des TMS, mais seulement 47% de l’emploi salarié (Rapport annuel 2023 de l'Assurance maladie - Risques professionnels)

Comment expliquer ces différences de sinistralité ? Elles sont en partie liées à la faible mixité des métiers et, dans les métiers mixtes, à une répartition sexuée des tâches. Femmes et hommes ne sont donc pas exposé-es aux mêmes risques professionnels. Par ailleurs, les femmes connaissent une moindre évolution dans leurs parcours professionnels et sont, de ce fait, davantage exposées durablement aux mêmes risques et plus concernées par les phénomènes d’usure professionnelle, y compris dans les postes mixtes. Dans l’industrie, par exemple, les femmes occupent très souvent des postes de conditionnement et y restent : elles sont, pour cette raison, surexposées au risque de survenue de TMS. En Auvergne-Rhône-Alpes, les femmes représentent 56% des inscriptions à France Travail suite à licenciement pour inaptitude pour 48% de l’effectif salarié (Inaptitudes en Auvergne-Rhône-Alpes : des données pour agir).

Ces différences sont aussi liées à une moindre prévention des risques pour les postes où sont concentrées majoritairement des femmes (voir à ce sujet les enquêtes Conditions de travail : Dares Analyses, n°028, juin 2019). D’une part, les risques et les pénibilités afférant à ces postes sont souvent invisibilisés. Par exemple, le port de charges de faible poids, mais pouvant représenter en cumul plusieurs tonnes par jour, est bien moins identifié que le port occasionnel de charges lourdes et fait moins souvent l’objet d’actions de prévention. Karen Messing évoque à ce sujet « le travail léger qui pèse lourd » (voir son dernier ouvrage : Le deuxième corps, Montréal, Éditions Écosociété, 2022). D’autre part, les équipements de protection ne sont pas toujours adaptés à toutes les morphologies ni à toutes les activités de travail. Il est ainsi difficile de trouver des masques convenant aux visages fins en cas d’exposition aux risques chimiques.

Tout cela concourt à ce que le lien entre santé et travail soit moins fait pour les femmes que pour les hommes. Cela explique sans doute la moindre reconnaissance en maladie professionnelle des demandes des salariées. En Auvergne-Rhône-Alpes, le taux d’acception global de ces demandes est de 64%, il est de 66% pour les hommes et de 62% pour les femmes (Demandes de reconnaissance en maladie professionnelle en Auvergne-Rhône-Alpes).

Pour toutes ces raisons, les partenaires sociaux d’Auvergne-Rhône-Alpes ont fait du développement d’une approche « grand angle » de la prévention, aussi bien pour les femmes que pour les hommes, une des priorités du Plan régional santé au travail (PRST4).

C’est l’objectif que s’est donné le groupe de travail « Santé au travail des femmes et des hommes et démarches de prévention des risques professionnels » du PRST4. Ce groupe réunit : la DREETS, la DRDFE, l’Aract, 4 services de prévention et de santé au travail inter-entreprises (AST BTP Ain, BTP Santé au travail Rhône, Presantis, Promeom), la Capeb, le Medef et la fédération régionale des CIDFF.

Il travaille sur plusieurs sujets :

  • Les données régionales sexuées en santé au travail, en lien avec le groupe « Connaissances et données »
  • Les obligations légales en matière d’égalité professionnelle et de santé au travail
  • L’évaluation différenciée des risques professionnels
  • La prévention de certains risques : risques chimiques, TMS, RPS dont les violences sexistes et sexuelles au travail
  • Les points de repères pour la prévention dans les processus de mixité des métiers
  • L’intégration de la dimension femmes-hommes dans la fiche d’entreprise

Il publiera fin 2025 un guide pratique destiné aux préventeurs et préventrices sur ces différents sujets.