Vous êtes ici
Laurent Berger : « la CFDT doit être proche des jeunes, des précaires et des TPE »
Publié le 28/10/2015
Pour sa première grande interview depuis son élection comme secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger s'est confié au journal Libération, le 29 novembre 2012. Il évoque les grands chantiers qui l'attendent et ses priorités.

Quelle orientation comptez-vous impulser à la CFDT ?
Mon ambition, c'est de construire une CFDT proche de tous les salariés. Et notamment des jeunes, des précaires, et ceux des très petites entreprises (TPE). Bref, d'appréhender le salariat tel qu'il est, et ne pas se focaliser seulement sur ceux qui sont habituellement sous le feu de la rampe. Pour renforcer cette proximité, la CFDT doit s'appuyer sur son formidable réseau de militants, en accompagnant et en soutenant nos équipes de terrain... Le fait que je sois le premier secrétaire général issu du secteur des services est aussi une marque d'adaptation au nouveau contexte et au monde qui change. Nous sommes face à un salariat qui bouge plus qu’avant, où la frange des précaires s'est accentuée. Les organisations syndicales qui ne comprendront pas cela ne s'en sortiront pas.
Cette démarche n'est pas totalement nouvelle... Elle commence à porter ses fruits en terme d'adhésion ?
La syndicalisation reste difficile. La CFDT, comme les autres centrales, a perdu de nombreux adhérents lors des plans sociaux. La courbe des adhésions augmente pourtant, mais moins vite qu'au début des années 2000. Mais là où nous sommes à l'écoute des salariés, par des enquêtes de terrain, notamment, nous réussissons à faire adhérer. Par ailleurs, le crédit d'impôt pour les salariés non imposables qui adhèrent, voté par le Sénat, peut nous aider. A condition qu'il soit confirmé par l'Assemblée et que proposer l’adhésion devienne un réflexe pour nos équipes.
Depuis hier, et jusqu'au 12 décembre, les salariés des Tpe peuvent procéder à un vote syndical. Une bonne nouvelle, justement, pour la syndicalisation ?
Certes, mais le problème, c'est qu’une partie du patronat n'a pas voulu que ce scrutin débouche sur des représentants des salariés, par exemple au sein de commissions territoriales. A l'époque du vote de la loi, les parlementaires UMP ont bloqué cette possibilité. Au final, les salariés des TPE voteront sur des sigles, et n'auront pas de représentants. Le seul intérêt, c'est que ce vote viendra renforcer la représentativité dans les branches professionnelles, où se négocient les conventions collectives.
Les sujets sociaux ne manquent pourtant pas dans les TPE ...
C’est dans les TPE qu'il y a proportionnellement le plus de salariés au Smic. Pour la CFDT, il faut donc agir sur les rémunérations, via les conventions collectives. Il faudra aussi créer des espaces de représentation, pas forcément comme dans les grandes entreprises, mais de manière géographique et professionnelle, par exemple, où peuvent être abordées les conditions de travail. Nous avons déjà montré, par le biais d'accords dans certains bassins d'emplois, que l'on pouvait faire des choses pour les salariés des TPE. Ce sont des expériences qu'il faut généraliser.
Lire la suite de l'interview sur libération.fr / sur cfdt.fr
Video. Laurent Berger présente ses priorités
Lors de son premier discours en tant secrétaire général de la CFDT, le 29 novembre 2012, Laurent Berger a précisé les grandes priorités de la CFDT.
Pour aller plus loin ...
- Accès au site de la CFDT
- Laurent Berger sur wikipédia
Crédit photo : CFDT