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L’AURAD Aquitaine implique ses salariés pour concevoir ses nouvelles installations

Réalisations et projets - Publié le 20 janvier 2014 - Modifié le 23 janvier 2024

Qui?

Certifiée par la Haute autorité de santé dans la région de Poitou-Charentes, cette association a pour buts de promouvoir, d’organiser et de gérer dans la région Poitou-Charentes le traitement extra hospitalier par dialyse des patients atteints d’insuffisance rénale chronique (IRC). Sous contrat avec l’ARS de ladite région, l’ASPIC prend actuellement en charge 230 patients dans les différentes modalités de dialyse (autodialyse, dialyse médicalisée, dialyse péritonéale simple ou automatisée à domicile).

Pour faire face à des besoins de plus en plus nombreux, l’association décide de construire de nouvelles installations en privilégiant le confort des personnes accueillies et leur sécurité grâce à la proximité du centre de repli du CHRU et d’une polyclinique.

Quel était le problème à régler ?

Pour la construction de son nouveau complexe, l’association, soucieuse d’en respecter l’implantation architecturale dans le site préexistant, souhaite repenser son organisation et son fonctionnement intra (organisation des soins, aménagement des bureaux, accès aux ressources informatiques, déplacement des personnels et des patients, manipulation de charges, etc.) et inter services. En effet, elle compte structurer au mieux la cohabitation d’activités médicales, techniques, pharmaceutiques, logistiques et administratives. Et, à l’occasion du déménagement vers les nouveaux locaux, l’enjeu est de mener une réflexion globale pour optimiser les conditions de travail des salariés.

Elle sollicite un financement FACT dans le cadre du projet régional «Conception, performance et conditions de travail». 40 salariés seront impactés par cette opération. L’accompagnement du cabinet conseil est estimé à 15 jours.

Qu’ont-ils fait ?

Autour d’un comité de pilotage rassemblant des représentants de tous les acteurs internes et externes, une réflexion est menée avec l’aide d’un consultant sur le type de conduite de projet envisagée. Certes, le parti-pris d’une intervention ergonomique est vite validé, principalement en s’aidant de la simulation des futures conditions de travail comme d’un outil de prévision, d’évaluation et de définition des situations de travail. Le tout dans un esprit de respect de l’environnement et de recherche de performances énergétiques.



Mais avant tout, le consultant procède à une construction sociale de l’intervention qui consiste à clairement identifier un interlocuteur principal (en la personne du directeur de l’association, en même temps chef du projet), un groupe projet regroupant le directeur, les responsables de chaque service, un ou deux représentants du personnel, et l’architecte. L’Aract est associée au déroulement de l’intervention à travers sa participation aux réunions de présentation du diagnostic e de synthèse ainsi qu’aux temps de simulation. Les opérateurs, eux, seront associés aux différentes étapes du projet dans le cadre des groupes de travail. Avec une temporalité en trois étapes, guidée par les contraintes inhérentes à un projet architectural: 1)- diagnostic fonctionnel du projet, 2)- définition et simulation du fonctionnement futur, et 3)- ajustements éventuels.



• Première étape : diagnostic fonctionnel du projet

Elle est faite d’entretiens avec les opérateurs, d’observations des activités et de simulations sur plans pour analyser la fonctionnalité du bâtiment, les flux, les circulations extérieures et des surfaces prévues. Les différents moments sont ponctués de réunions de coordination avec le soutien de l’Aract.



• Deuxième étape : définition et simulation du fonctionnement futur

Pour chaque thématique validée dans le diagnostic fonctionnel, il s’agit ici de faire s’exprimer en groupe de travail les opérateurs spécifiquement concernés : organisation des soins, organisation des stockages, aménagement de l’accueil, etc. Lesdits opérateurs ont pour mission d’exprimer collectivement les besoins liés aux situations de travail validées en première phase afin d’indiquer des repères de conception utiles pour la rédaction du cahiers des charges, de participer à la conception et à l’instruction des divers scénarios d’organisation. Ces évaluations se font à partir des simulations sur plans ou à l’échelle 1 pour peser avantages et inconvénients, et surtout pour apporter des améliorations. Les échanges avec l’architecte sont nombreux à ce stade du projet.

C’est sur la base des repères fournis par les groupes de travail spécifiques que la direction indiquera ses arbitrages et ses choix de solutions que l’équipe de maîtrise d’œuvre (architecte, fournisseurs et ressources internes) proposera des solutions. A l’issue de cette phase, l’équipe projet se réunit pour présenter les différents choix proposés par les groupes de travail.



• Troisième étape : ajustements éventuels

Tout au long de la phase réalisation, c’est-à-dire de la confrontation des solutions mises en œuvre à la réalité factuelle, des ajustements ponctuels peuvent être apportés pour corriger ou préciser des dispositifs techniques, des process… ou pour pallier tel ou tel aléa survenu dans la mise en œuvre.

Pour quels effets ?

Du diagnostic environnemental à la démarche HQE, le projet a visé pas moins de 14 cibles qui ont été identifiés comme ayant un impact direct sur les conditions de travail des salariés et le cadre environnemental de soins pour les patients. C’est dans ce cadre qu’il a été piloté et mis en œuvre. Les nouveaux dispositifs et process induisent nécessairement des formations appropriées pour les salariés, par exemple dans les services de la logistique, de l’informatique, de la pharmacie, etc.

La méthodologie proposée et les outils de simulation ont permis de mettre en place une démarche participative rendant « acteur » les salariés mobilisés et facilitant l’appropriation de ces nouveaux espaces de travail. Et les effets attendus sont réels:

- diminution des postures difficiles;

- diminution de la pénibilité;

- diminution des manutentions manuelles tant pour les services soins, logistiques et techniques;

- optimisation de la fonctionnalité des circuits.