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Publié le 17/07/2012
Publié le 17/07/2012
Avec un effectif de 51,25 ETP complété de 20 CDD pour suppléer aux remplacements des salariés absents et de vacataires, cet EHPAD dispose de 92 lits. Il accueille des résidents présentant une autonomie variable et des pathologies diverses. L’établissement est structuré en trois secteurs : les soins, la restauration et l’administration. Les résidents sont pris en charge par une équipe médicale (infirmiers, aides médico-psychologiques, aides-soignants et agents de soins) encadrée par un médecin et une infirmière coordinateurs, avec la présence d’un psychologue. L’entretien et la restauration sont assurés par des agents hôteliers et des cuisiniers, sous la responsabilité respective d’un référent hôtelier et d’un chef cuisinier. Le pôle administration est composé d’un animateur et d’un ouvrier d’entretien.
Ces trois dernières années, la direction de cet EHPAD est confrontée à une recrudescence de l’absentéisme. Une première analyse de ce phénomène révèle un nombre élevé d’accidents du travail dus à des manutentions lourdes et, dans une moindre mesure, à des chutes et accidents de plain-pied. De plus, l’analyse de l’activité révèle un risque réel de développement des TMS. 14 AT sont déclarés, mais 7 non reconnus. Néanmoins, les conséquences sur la santé des salariés et l’organisation du travail sont perceptibles. Et, parce que l’absentéisme (particulièrement les arrêts maladie inférieurs à 10 jours) est un indicateur pertinent dans le repérage des risques psychosociaux, la direction décide de s’engager dans un plan de prévention spécifique.
Avec l’appui financier du FACT, l’entreprise se fait accompagner par un cabinet conseil dans l’élaboration d’un plan de prévention spécifique.
L’objectif affiché est clair et ambitieux : impulser dans l’entreprise une dynamique pérenne de lutte contre les TMS en partant d’une investigation sur les origines biomécaniques et organisationnelles des TMS, sans oublier le vécu des salariés.
La particularité du diagnostic et de la méthodologie conforte la posture adoptée par les consultants : être des « animateurs d’une réflexion en interne » plutôt qu’« apporteurs de solutions » toutes faites. Le but étant de rendre l’établissement autonome dans sa démarche de prévention.
1)- Le diagnostic : à partir d’entretiens de groupe et individuels, de recherches bibliographiques adaptées à la situation de l’établissement et d’observations globales de terrain, l’analyse ergonomique identifie les points sensibles de l’activité de travail des agents concernés. Ce volet ergonomique est complété par une évaluation des risques psychosociaux encourus par ces salariés, les facteurs de risque pouvant à terme évoluer vers le stress, le mal-être ou de l’usure professionnelle.
2)- La démarche est une mise en dynamique d’une construction participative du plan d’action de prévention. Le groupe de travail s’emploiera à :
- définir des actions de prévention à mettre en place;
- positionner des actions choisies par rapport aux autres projets de prévention des risques professionnels et des projets d’établissement (démarche qualité, accréditation…);
- engager une réflexion sur l’avenir professionnel des agents déjà touchés par des TMS (prévention secondaire ou tertiaire);
- cartographier les caractéristiques des postes permettant polyvalence et/ou reconversion.
3)- La méthodologie d’intervention : fondée sur la mobilisation des acteurs (« s’accorder pour agir ensemble »), elle met en œuvre des méthodes d’investigation qui permettent d’étudier l’activité et de définir des recommandations pour accompagner le changement. Comprendre le travail et ses déterminants (variabilité, gestion, régulations…), cela n’est possible que par une appropriation des méthodes par les acteurs eux-mêmes pour le réinterroger sans cesse. En outre, cette implication des salariés est nécessaire dans la production d’indicateurs pertinents permettant de qualifier avec précision les mécanismes qui sont sources d’exposition des agents aux risques psychosociaux.
ZOOM SUR LE DIAGNOSTIC :
Le repérage et la compréhension des facteurs de risque TMS a fait apparaître, chez les aides-soignants et les agents hôteliers un taux d’accidents du travail en forte croissance, et dont l’origine principale est la manutention.
Pour chaque situation de travail, une analyse particulière est menée pour identifier au plus près de l’activité les contraintes biomécaniques et organisationnelles sources de TMS. En effet, il apparaît que les professionnels ciblés par le diagnostic présentent des facteurs de risques TMS significatifs lors de la réalisation de tâches récurrentes et apparemment anodines. Les salariés concernés n’ont pas développé de comportement de prudence dans ces situations-là, probablement en lien avec des difficultés pour les identifier comme pénalisantes.
De même, la configuration architecturale de l’établissement et l’aménagement de l’espace de travail exposent les salariés à des risques psychosociaux par :
- un isolement par rapport aux autres salariés, surtout la nuit;
- des difficultés pour s’octroyer des temps de décompression, faute d’espace dédié;
- un stress lié au dispositif actuel de « sonnettes » (qui ne permet plus une prise en charge de qualité des résidents) et d’une organisation du travail très contrainte qui nourrit par ailleurs un sentiment de non-reconnaissance.
Sont proposées :
- Les solutions techniques : renforcement de la politique d’équipement (impliquer les salariés dans le choix du matériel et systématiser leur formation à l’utilisation des nouveaux équipements).
- La formation de tous les personnels à l’identification des risques auxquels ils sont exposés, et la formation d’un salarié volontaire pour devenir animateur-relais de prévention des risques liés à l’activité physique (PRAP), dont la mission serait de contribuer à la pérennisation de la démarche de prévention et d’être référent de ces questions auprès de la direction.
- Les leviers organisationnels insistant sur la participation des salariés à la définition des options organisationnelles et leurs modifications : en favorisant le travail collaboratif (en binôme, par exemple), pour abaisser la pénibilité du travail lors de manutentions de charges lourdes (particulièrement lors des transferts des patients grabataires), tant chez les soignants que chez les hôteliers, en mettant en place une organisation du travail plus fluide et mieux répartie, avec des interactions entre salariés de l’unité protégée et ceux du reste de la structure…