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La gendarmerie nationale entreprend une démarche de prévention des risques psychosociaux (RPS) avec l’aide de l’Anact

Réalisations et projets - Publié le 01 juin 2015 - Modifié le 23 janvier 2024

Qui?

L’institution, comme toutes les grandes entreprises, devait s’adapter aux évolutions de la société, elle doit aujourd’hui relever de nouveaux défis dans un contexte de contraintes économiques et d’attente grandissante des personnels en matière de qualité de vie au travail », affirme le capitaine Grégory Clinchamps, psychologue du travail et des organisations, et secrétaire général de la Commission nationale de prévention (CNP). 

Quel était le problème à régler ?

Pour servir cette ambition, le directeur général de la gendarmerie nationale a décidé, en juillet 2013, de lancer une réflexion sur les risques psychosociaux. L’objectif : appliquer des mesures préventives adaptées pour supprimer ou réduire l’exposition des personnels aux RPS. « Il fallait une méthodologie adaptée à notre organisation territoriale, pour s’assurer que l’éventail des situations à risques soit identifié, et que tous les  personnels soient bien impliqués », relève le capitaine Clinchamps. Outre la présence du réseau Anact-Aract, une coordination et un accompagnement sont mis en place au niveau central par la CNP afin d’assurer la cohérence nationale de cette démarche.

Qu’ont-ils fait ?

Une réflexion menée sur les situations à risques présentes au sein de la gendarmerie nationale dessine une première cartographie : exposition des personnels à des situations à fort impact émotionnel (confrontation à la misère, à la détresse, à la mort), diversification des corps et statuts (enjeux d’intégration, craintes d’atteinte à l’identité professionnelle, sentiment d’inégalité de traitement et de reconnaissance...), conciliation vie privée/vie professionnelle (évolutions des attentes institutionnelles et sociétales).

Des comités de pilotage (Copil) paritaires et représentatifs ont été  constitués dans chacune des 52 formations et organisations de la gendarmerie pour piloter la démarche au niveau local et s’assurer de sa mise en place. « L’avantage de travailler avec l’Anact est qu’elle est constituée en réseau réparti sur l’ensemble du territoire et l’outremer, ce qui assure un accompagnement et un suivi locaux », indique le capitaine Clinchamps.

Former les agents

« Notre priorité s’est tout de suite axée sur de la formation-action afin que les personnels membres de Copil puissent devenir des acteurs de la démarche et participer activement à l’identifi cation des situations professionnelles fragilisantes », poursuit-il. Près de 300 personnes ont ainsi été formées à une méthodologie d’analyse collective des situations de travail. Parallèlement aux travaux engagés au niveau local, un questionnaire relatif à la « qualité de vie au travail » a été adressé à 25 000 agents en septembre dernier.

Le déploiement de la démarche en outre-mer

"Le fort taux de réponse au questionnaire sur les conditions de travail traduit une réelle implication des personnels. La charge de travail est ressentie ici comme plus lourde qu’en métropole, il existe des problématiques liées à l’insularité et l’éloignement familial, etc. L’idée est de partir de ce questionnaire pour que les personnes formées par l’Anact mènent ensuite des entretiens. Celles-ci étaient très demandeuses de formation, conscientes de l’importance de bien travailler sur la prévention des RPS. Les entretiens n’ont en aucun cas une visée thérapeutique. Il s’agit de recueillir les données sur le terrain, par la suite rendues anonymes, pour que les Copil traitent bien de problématiques collectives." - Lieutenant Vanessa Bosserelle, psychologue clinicienne du commandement de la gendarmerie outre-mer, coordonne le plan de prévention des RPS pour l’outre-mer

Pour quels effets ?

« Les résultats issus de cette enquête vont permettre d’orienter les travaux des Copil et de les conforter dans les premières réflexions amorçées au niveau local », soul igne le capitaine Clinchamps. 

L’état des lieux des RPS devrait être réalisé à la fin du second trimestre 2015 afin de pouvoir, à la fin de cette même année, proposer les plans d’action et les intégrer aux documents uniques. Ces instances de Copil sont pérennes. Elles assureront la mise en place et le suivi du plan de prévention des RPS sur le long terme.