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La Chambre de métiers et de l'artisanat de la Meuse améliore l’attractivité des métiers de la coiffure

Chambre de métiers et de l'artisanat de la Meuse

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Région
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Effectif
Le secteur de la coiffure n’est pas épargné par les évolutions des modes de consommation des Français. Et ceux qui y travaillent individuellement ou en salon sont préoccupés non seulement par la baisse de l’activité au niveau national mais aussi par le manque d’attractivité de ce métier. Pour dynamiser les professionnels de ce secteur, la chambre des métiers et de l’artisanat de la Meuse a organisé, à l’attention des professionnels des salons de coiffure de son territoire, une action collective dont l’objectif était de favoriser l’implication des employeurs et des salariés de ce secteur pour les mettre en capacité de diagnostiquer par eux-mêmes les situations qui posent problème, d’élaborer un plan d’action. Car les enjeux de la profession sont importants: prévention de la pénibilité et maintien dans l’emploi, fidélisation des salariés et recherche permanente des possibilités d’innovation.

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Qui ? 

Si les coiffeurs à domicile travaillent plutôt individuellement et opèrent surtout en milieu rural, la présente action collective concerne exclusivement les 129 salons de coiffure implantés dans 72 communes de la Meuse, particulièrement à proximité des zones urbaines à forte densité. Généralement composée de 2,3 salariés en moyenne, les entreprises de plus de 10 salariés résultent en réalité d’un groupement de plusieurs salons, la fiscalité et le droit les incitant à plutôt se maintenir en dessous de ce seuil.

La population dans ce secteur d’activité est à majorité féminine (80%) et âgée de plus de 55 ans. Ce qui a des effets conséquents en termes de rupture de contrat lorsque l’employée décide de jouir de son congé parental après son deuxième enfant. Sans oublier le turnover et le taux élevé d’absentéisme dus, entre autres, à une aggravation des TMS.

Quel était le problème à régler ?  

Dans le cadre de l’action collective relatée ici, la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) de la Meuse se préoccupe du maintien en bonne capacité de travail de la population — tout au long du parcours professionnel — des salons engagés dans le dispositif. Pour ce faire, elle souhaite installer une « démarche durable » pour la prévention des risques professionnels des salariés, repenser et adapter une organisation du travail (espaces, outils techniques, procédures, etc.), améliorer l’attractivité de la profession pour limiter autant que possible les décrochages pour cause de perte de compétences à l’occasion des ruptures de contrat de travail.

Qu’ont-ils fait ?  

Ce focus portera sur le mode d’accompagnement des TPE de la coiffure proposé par le cabinet de consultant dans le développement et la professionnalisation de leurs pratiques RH et managériales. La méthodologie est dite « d’approche globale de la TPE. En effet, le but poursuivi est d’aider les hommes et les équipes de chaque TPE à agir ensemble, d’organiser avec tous les acteurs les interfaces et espaces de compétences ainsi que les périmètres de responsabilités, de faciliter l’adaptation et l’appropriation des changements, et enfin de savoir gérer durablement les hommes et les compétences. Toute la démarche est donc conçue et structurée autour du projet d’entreprise.



Conduite sous l’animation du cabinet consultant et avec la participation d’un groupe-pilote constitué à cette occasion, l’action collective est structurée à travers une démarche en 4 étapes qui balisent le projet en termes d’actions à mener (ainsi que leur temporalité), de méthodologie utilisée et d’acteurs associés):

1) Information, mobilisation des entreprises et partenaires (Pôle emploi, service de santé au travail…) : à ce moment que sont identifiés les 8 à 12 salons-pilotes, volontaires pour faire l’objet d’investigations et sont menées les recherches bibliographiques relatives aux conditions de travail des salariés dans le milieu de la coiffure…

2) Investigations en salon et recherche de données locales: à partir de l’histoire, du contexte socio-économique spécifique à chacune structure (données populations sur les 5 dernières années, compétences, pratiques sociales, moyens matériels, etc.), une monographie est élaborée qui met l’accent sur les déterminants en lien avec les enjeux de fidélisation/rupture de parcours professionnels et réponses qui y ont été apportées. Des entretiens avec les salariés en salon, et des observations des situations concrètes de travail sont également mis en œuvre à cette fin.

3) Recherche/construction de données départementales: la structuration des données population, démographie, qualification, santé… au niveau territorial non seulement complètent les données terrain mais en plus permettent de dégager des tendances sur chacun de ces types de données et «tracer» les itinéraires professionnels pour chaque population dans l’emploi et hors emploi.

4) Construction de réponses appropriées: la restitution de l’ensemble des données recueillies sur le terrain avec la participation active des salariés et l’aide des partenaires (Pôle emploi, service de santé au travail…) font l’objet d’ateliers locaux au cours desquels les salariés s’approprient la méthodologie d’investigation, de repérage et de structuration quantitative et qualitative de toutes informations en vue de contribuer à l’élaboration de solutions adéquates qui seront validées en assemblée plénière.



C’est plus particulièrement autour de cette dernière étape que réside l’originalité de cette intervention. En effet, l’objectif poursuivi est l’appropriation par les salariés eux-mêmes de la méthodologie afin d’être en capacité d’abord de réaliser un autodiagnostic de leurs propres conditions de travail et de l’attractivité de leur profession, et ensuite de proposer des solutions à mettre en œuvre pour les améliorer.



Ensuite, cette action collective donne lieu à divers livrables: des plaquettes illustrées rapportant de nombreux témoignages pratiques, les appuis possibles et les moyens de les mobiliser. Pour démultiplier la méthodologie et les expériences des salons-pilotes, des pages internet sont annexées aux sites des différents partenaires.

Pour quels effets ?  

L’apprentissage a été identifié comme un des moments déterminants pour la suite de la vie professionnelle, particulièrement dans la coiffure. Un apprentissage vécu dans de bonnes conditions induirait des gestes professionnels de qualité ainsi qu’une capacité du salarié à se protéger de certaines pénibilités (bien se positionner lors de la coupe, bien connaître les différents produits utilisés et se protéger de leurs effets nocifs, etc.). Inversement, de mauvaises conditions d’apprentissage (hygiène, posture, geste …) induisent des difficultés et nécessitent des reprises avec les salariés, ce qui n’est pas sans surcoût pour l’entreprise.



L’action collective a mobilisé un volume d’action total de 62 jours répartis de la façon suivante:

- 36 jours faisant l’objet d’une demande de financement FACT pour les consultants: deux consultants – mobilisés chacun pour 18 jours - ont été sollicités pour disposer de compétences complémentaires (GRH, ergonomie, et démographie).

- 6 jours de contribution de la CMA sur fonds propres.

- 20 jours de contribution de l’Aract Lorraine (jours financés par l’État et la Région dans le cadre du CPER), répartis au travers des différentes phases de l’action.

Par ailleurs, la CMA de la Meuse met à disposition ses locaux (Bar-Le-Duc et Verdun) pour animer les 8 ateliers liés à la phase collective de l’action.

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