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Impliquer les acteurs de l’entreprise et des partenaires du territoire dans un projet de prévention des risques: un pari gagnant

Provence-Alpes-Côte d'Azur

A propos

Secteur d'activité
Effectif
À une certaine échelle, un plan de prévention des risques et de promotion de la santé est un projet si complexe qu’il serait dommageable de ne pas s’assurer la coopération de l’ensemble des acteurs susceptibles d’y concourir dans et autour de l’entreprise. Dans le cas de cet établissement d’enseignement supérieur, non seulement la direction est réellement impliquée auprès des instances représentatives du personnel et de certains salariés dans le comité de pilotage et autres groupes de travail, mais de plus elle soutient et favorise les coopérations nécessaires avec les préventeurs externes et divers acteurs du territoire, partenaires et/ou financeurs du projet. Et le résultat est à la mesure des efforts nourris : la démarche, fondée sur des échanges collectifs, est déployée dans son intégralité… jusqu’au plan d’action, et appropriée pas les acteurs internes.

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Qui ? 

Cet établissement d’enseignement supérieur composé de 5 campus (3 en France et 2 à l’étranger) propose des programmes de formation initiale et continue dans divers domaines couvrant les besoins des entreprises nationales et internationales.

Le campus situé en région PACA réunit 150 salariés : professionnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, personnels en charge de fonctions supports, administratives et techniques (service technique, système d’information, communication et marketing, bibliothèque, reprographie, service pédagogique, relations internationales, etc.).

L’établissement existe depuis plus de 100 ans. Son évolution vers une dimension internationale a induit de profonds changements dans le contenu des métiers et dans l’organisation du travail.

Quel était le problème à régler ?  

La direction du campus souhaite initier une démarche de prévention des risques psychosociaux à travers la mise en place d’un groupe de travail pluridisciplinaire coordonné avec les instances représentatives du personnel. Ce projet fait suite à une sensibilisation des membres du CHSCT menée avec le service de santé au travail. Il s’agit d’une démarche pilote qui a vocation à être déployée dans les autres établissements nationaux.

Il est proposé à cette structure de prendre part à la formation–action « Les ateliers de la prévention des RPS» mise en place dans le département des Alpes Maritimes à l’initiative du comité départemental de prévention des RPS, pilotée par la DIRECCTE et en partenariat avec ACT Méditerranée, OPCALIA, et mobilisant les fonds IRIS du conseil régional et le un cabinet de consulting privé.

Qu’ont-ils fait ?  

ACT Méditerranée a mis en place un dispositif de formation-action, les« ateliers de la prévention des RPS » visant à accompagner jusqu’à 8 entreprises de secteurs variés dans la structuration d’une démarche de prévention des RPS. Une alternance de 4 temps collectifs et quatre temps individuels permet d’atteindre les objectifs suivants :

• Repérer et analyser des indicateurs pertinents

• Analyser les facteurs de risques d’une situation-problème

• Analyser l’organisation du travail pour une approche centrée sur la prévention primaire

• Aider à l’élaboration d’un plan d’action RPS sur la situation de travail étudiée

• Permettre à des personnes en interne de poursuivre la démarche sur d’autres unités de travail (pérenniser la démarche de prévention).



La participation de l’établissement à ce dispositif a permis de mettre en place un comité de pilotage composé de représentants de la Direction (DG et RH) et de représentants de salariés représentatifs des différents métiers de la structure (professorat, système d’information, service logistique, bibliothèque, scolarité).

Dans un souci de coordination entre les instances, les membres du comité de pilotage sont également membres des différentes instances de représentation du personnel (CHSCT, CE, CEE). Pour favoriser l’association de tous les personnels concernés, les réunions du comité de pilotage sont ouvertes aux salariés concernés en fonction des problématiques évoquées.



La méthodologie proposée comporte plusieurs phases :

- une première phase a permis aux membres du comité de pilotage de partager un regard sur les facteurs de RPS à travers un pré-diagnostic partagé à partir des six grandes familles de facteurs de risques mises en évidence dans le rapport d’expertise de Gollac (2011).

- Dans un second temps, il a été proposé au comité de pilotage de réaliser l’analyse de situations de travail à partir du modèle C2R (contraintes-ressources-régulations) du réseau Anact-Aract. La première situation étudiée concernait une problématique de surcharge de travail au sein du service « Relations internationales » en charge de l’accompagnement des étudiants étrangers. Les personnes concernées par cette situation ont été associées aux travaux du comité de pilotage en participant aux deux réunions au cours desquelles le sujet a été abordé.

- La troisième étape de l’accompagnement concerne la construction d’un plan d’action issu de cette analyse (définition de procédures, retro planning, amélioration de la coordination entre services grâce à la mise en commun de bases de données et l’organisation de réunions interservices).

- À l’issue de l’accompagnement individuel, le comité de pilotage a été invité à formaliser les modalités de prolongement du projet et de communication à l’ensemble des salariés (poursuite de l’analyse, diffusion du plan d’action, déploiement auprès des autres sites).



Les quatre journées collectives ont permis à deux référents paritaires (DRH et assistante) d’acquérir les compétences nécessaires pour poursuivre le pilotage de la démarche et d’échanger avec les autres structures participantes sur les difficultés rencontrées et les bonnes pratiques identifiées (coordination entre les instances représentatives, modalités de communication sur le projet, intégration du travail réalisé dans le DUER…).

Pour quels effets ?  

La démarche de prévention des RPS a pu être déployée dans son intégralité au sein de cette structure. L’engagement du directeur général au sein du comité de pilotage a joué un rôle central dans l’implication de chacun et la légitimité du travail réalisé. De même, une réflexion préalable sur la relation entre le comité de pilotage et le CHSCT et la communication sur les objectifs et complémentarités de ces instances  sont des facteurs de réussite de la démarche.

 

Le service de santé au travail interprofessionnel auquel adhère la structure, est partenaire du projet, du fait de son implication dans le comité départemental de prévention des RPS. La participation de la psychologue du travail, IPRP, dans les temps collectifs et les temps individuels représente également un facteur de réussite dans la mesure où elle permet d’assurer une continuité dans l’accompagnement de cette structure à travers la coordination de différents préventeurs externes.

 

 

Pour terminer, l’intérêt du dispositif est indissociable de sa dimension collective. En  privilégiant les échanges entre participants, les temps collectifs permettent à chaque structure de bénéficier des retours d’expériences des autres participants et d’enrichir leurs propres pratiques de prévention.

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