Quatre experts du droit, des RH, du dialogue social et de la médecine du travail sont venus partager leur expertise :
- Raphaël Bordier - avocat associé de CMS Bureau Francis Lefebvre - intervient et accompagne dans la gestion des contentieux sociaux sur le droit du travail et la protection sociale.
- Laurence Breton-Kueny - DRH du Groupe Afnor, présidente ANDRH Seine-Saint-Denis et membre du bureau national de l’ANDRH.
- Hervé Lanouzière - Directeur général de l’Anact
- Jean Phan-Van - médecin du travail dans le secteur nucléaire ; membre de l’équipe projet national Evrest.
Le sujet des risques psychosociaux interpelle de plus en plus les DRH, la médecine du travail, les Dirrecte et les juges prud’hommes qui sont appelés à statuer sur des conflits entre employeurs et salariés. La question centrale de cette matinale, posée par le cabinet en RH, se voulait volontairement provocante « l’entreprise victime ou bourreau ? ».
A cette occasion, Hervé Lanouzière est intervenu pour témoigner de l’évolution des conditions de travail et de son impact sur les salariés.
Raphaël Bordier rappelle que le phénomène de burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel a fait son apparition dans les entreprises il y a une quinzaine d’années. Il s’inscrit dans le prolongement du harcèlement moral et dans le cadre plus général de l’émergence des risques psychosociaux, plus connus en entreprise.
A ce jour, l’évolution des contentieux concernant le burn out ne cesse de progresser, confirme M. Bordier. Malgré cette progression, il pécise qu’il n’y a pas de règlement spécifique en matière de droit du travail sur le burn out : aucune définition juridique n’est présente dans le Code du Travail même si sur le plan médical, les symptômes sont maintenant clairement identifiés. Ce problème rappelé par M. Bordier évoque donc le débat sur la reconnaissance au sens juridique des situations de burn out en tant que maladie professionnelle (indemnisations des salariés ou sanctions à la charge des entreprises responsables de ces situations).
Lors de son intervention, Hervé Lanouzière rappelle l’approche de l’Anact qui se focalise sur la compréhension des déterminants de la santé au travail et non sur les symptômes. L’Anact souhaite mettre la qualité de vie au travail au centre de l’accompagnement des évolutions de l’organisation.