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Giffard prévient les violences sexistes et sexuelles au travail

Réalisations et projets - Publié le 18 juillet 2024 - Modifié le 17 septembre 2024

Giffard - fiche entreprise

« La prévention est essentiel car on peut toutes et tous être concernés »

Giffard est une entreprise familiale créée en 1885 par Emile Giffard, un pharmacien avec le goût des expériences de breuvages à base de plantes qui a décidé d’ouvrir sa distillerie après avoir inventé ce qui deviendra le produit phare de l’entreprise : la Menthe Pastille.

Aujourd’hui dirigée par la 5e génération, l’entreprise a fait le choix de former l’ensemble des salariés à la prévention aux violences sexistes et sexuelles au travail, par l’Aract Pays de la Loire.

Emilie Lasseux, chargé de marketing sur la partie France, élue CSE et référente harcèlement et agissements sexistes, nous en parle.

Quels sont les principaux atouts de l’entreprise Giffard ?

Giffard est une entreprise familiale indépendante, ce qui n’est plus si courant aujourd’hui. Malgré sa croissance exponentielle avec la création d’une troisième usine, l’entreprise réussie à conserver les valeurs fondatrices qui la composent : humaines, environnementales mais aussi sociales, avec la nomination d’une référente pour prendre en charge cette mission de formation par rapport aux agissements sexistes dans l’entreprise. 

"Il y a encore peu de référents en entreprises, j’espère que ce sera le cas bientôt."

Pourquoi avoir décidé de travailler le sujet des violences sexistes & sexuelles au travail ? Quels étaient les enjeux ?

C’est tout d’abord parti d’une envie d’être à la page avec ce qu’il se passe dans l’actualité. Depuis quelques années, on assiste à de nombreux mouvements et à une forte prévention dans la vie publique. Il paraissait essentiel que ce soit également le cas dans la vie professionnelle. 

Une prise de conscience de la direction : l’entreprise a également eu la volonté de ne pas attendre d’être face à un événement dommageable, mais plutôt de prévenir un maximum en formant tout le personnel à l’aide d’une formation et d’animations organisées par l’Aract Pays de la Loire.

Quels étaient vos attentes et vos objectifs ?

Partager des éléments sur les enjeux et les risques encourus en cas de harcèlement ou d’agissement sexiste : 

Il était important de sensibiliser aux risques que cela peut engendrer car tant qu’on est pas concerné, on a toujours l’impression que c’est lointain et que ça ne concerne que les affaires publiques. Or, en entreprise, les chiffres sont assez parlants et concernent un grand nombre de femmes donc c’était important d’éveiller les consciences, d’informer sur la marche à suivre et sur les personnes qui sont à l’écoute au niveau des ressources humaines et de la direction, dans le cas où l’un des collaborateurs serait victime ou témoin de harcèlement ou d’agissements. 

Partager des clés pour décrypter des situations de harcèlement sexiste : 

En fonction des générations, les curseurs ne sont pas toujours les mêmes en ce qui concerne les agissements sexiste au travail. Les temps ont évolué et ce qui pouvait être de l’ordre de l’acceptable ne l’est plus forcément aujourd’hui et il était essentiel de poser des bases communes.

Pourquoi avoir fait le choix de mobiliser l’ensemble des salariés ?

Dans un premier temps, l’entreprise avait fait le choix de former l’équipe CSE et les managers. Puis finalement, après discussion avec la direction, il est apparu évident qu’il fallait que tout le monde soit formé puisque tout le monde peut être concerné de près ou de loin, que ce soit les commerciaux sur le terrain, les personnes dans les bureaux ou dans les usines. 

De plus, la croissance de l’entreprise amène de nouveaux recrutements en cours et à venir, ce qui augmente potentiellement les risques de voir ce type de situation apparaître. Notre ambition est donc de former tout le monde, dès leur arrivée dans l’entreprise. Notamment par le biais du jeu Sexisme Sans Façon de l’Anact.

Avez-vous évalué les effets de ces sensibilisations ?

Ces sensibilisations ont permis d’ouvrir des sujets de discussion entre certains collaborateurs, mais cela a permis à d’autres de s’auto-questionner sur leur façon de s’exprimer au sein de l’entreprise. Ça a également soulevé des questions sur des comportements en entreprise ou dans la vie de tous les jours qui n’étaient pas considérés comme problématiques de prime abord mais qui, suite à la formation, pouvaient potentiellement correspondre à des agissements sexistes par exemple.

Des évolutions à prévoir ?

Dans un premier temps, nous souhaiterions faire l’acquisition du jeu de l’Anact Sexisme Sans Façon pour pouvoir former les nouveaux arrivants, mais aussi pour disposer de chiffres et d’informations que nous pourrons diffuser régulièrement sur le site internet CSE. 

Puis dans un second temps, l’idéal serait de nommer une deuxième personne référente harcèlements et agissements sexistes pour que nous puissions fonctionner en binôme et faciliter la mise en place de nos ambitions.

Qu’avez-vous appris à travers ces actions ?

Il y a une forte prise de conscience de la part des managers et de la direction. 

"Chacun a son rôle à jouer et doit être vigilant sur ce qu’il se passe autour de lui."

On a aussi eu des retours de personnes qui pensaient voir apparaître la notion de harcèlement moral au sein de la formation. Cela nous a donc amené à former les RH et le reste de l’équipe sur les risques psycho-sociaux. 

On accueille aussi beaucoup plus de jeunes au sein de l’équipe, ce qui nous a permis de se rendre compte du fossé générationnel. Certains demandent même lors de l’entretien d’embauche si l’entreprise est impliquée dans des démarches de prévention aux harcèlements.

Un conseil à partager ?

« Ça n’apporte que du positif, et même si d’autres sujets semblent parfois plus important à traiter, ce n’est pas de la perte de temps. Prévenir c’est limité le risque. Il ne faut pas attendre qu’une situation de harcèlement se produise pour mettre en place une prévention et s’informer sur les démarches car une fois qu’une enquête s’ouvre, tout doit aller très vite et c’est beaucoup plus simple si tout a été préparé en amont. »

Emilie Lasseux, chargé de marketing sur la partie France, élue CSE et référente harcèlement

L’accompagnement de l’Aract Pays de la Loire

Former l’ensemble des salariés a demandé l’animation par l’Aract Pays de la Loire sur plusieurs demi-journées. Ces temps permettent d’aborder les éléments de définitions, de contextes, les conséquences du sexisme et du harcèlement sexuel au travail. Un temps est dédié pour apprendre à déceler en situation de travail avec notamment le support ludo-pédagogique Sexisme sans Façon. Un focus est réalisé en fin de session pour un rappel de la procédure interne, des contacts et les dispositifs d’aide de l’entreprise et à l’externe.

La thématique vous intéresse ?

Vous souhaitez évoquer la thématique du Sexisme au travail et/ou mettre en place des sensibilisations pour vos équipes, votre CSE ? Avoir des supports de communication à ce sujet ? Avoir accès à des kits et les ressources ?

Atelier gratuit, financé par des fonds Etat / Région

Contact

Aract Pays de la Loire

10 rue de la Treillerie

49071 Beaucouzé

Tél : 02 41 73 00 22

paysdelaloire@anact.fr