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Donner du sens à l’action de prévention des risques professionnels

Cas entreprise Mecabourg

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Les établissements de soins disposent en grande partie de ressources et compétences pour s’emparer des questions de RPS (services de santé au travail, psychologues, gestionnaires des risques, chargés des conditions de travail). Or l’expérience montre qu’il leur faut une direction engagée et qui soutienne les équipes en charge du pilotage des divers projets. Mais au-delà, ils ont besoin d’accompagnement dans la structuration des projets spécifiques comme l’élaboration d’un plan de prévention des risques professionnels. Car dans ces projets, il est important de donner du sens à la démarche et aux différentes actions, notamment en les mettant en cohérence avec le projet de l’établissement.<br> L’intervention relatée ci-après illustre bien l’intérêt d’une telle dynamique pour la réussite d’un projet de cette nature.

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Qui ? 

Ouvert en 1965, cet hôpital est un site de l’AP-HP qui appartient à un CHU : 472 lits et 5 places en hôpital de jour, sur un pôle d’activité unique, celui de la gériatrie, Une offre de service adaptée : médecine, soins de longue durée, soins de suite et de réadaptation, et soins de longue durée. Mais cette structure se caractérise également par ses orientations spécifiques:

- Orientation neurologique et prise en charge des accidents vasculaires cérébraux

- Gériatrie aiguë et nutrition de la personne âgée

- Diagnostic et prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées

- Unité de soins palliatifs

- Équipe mobile douleur et soins palliatifs – orientation moteur du sujet âgé

Quel était le problème à régler ?  

La direction de cet hôpital est consciente des enjeux de qualité de vie au travail et de leur lien avec la qualité des soins. Confronté à un absentéisme et à des difficultés de recrutement, l’établissement a récemment enregistré le signalement d’un danger grave et imminent. La psychologue du travail instaure des réunions d’étage régulières pour identifier les difficultés ressenties. Toutes les catégories de personnel sont conviées.

La direction, qui avait participé à un atelier de sensibilisation inter-entreprises dans les locaux de l’Aract, décide de s’engager dans une démarche de prévention des RPS. Elle met en place un comité de pilotage avec comme axes d’amélioration : la communication interne, la valorisation des activités moins « phares », le respect du travail des aides-soignantes par les Infirmières, l’amélioration de la formation continue et le rappel régulier des procédures internes.

Qu’ont-ils fait ?  

Le centre hospitalier a intégré une action collective d’accompagnement à la conduite d’un projet RPS. Il s’agit d’une formation action construite à la demande de l’Agence régionale de santé (ARS) pour aider les établissements de soins franciliens à aller plus loin dans la démarche de prévention des RPS à la suite du premier niveau de sensibilisation.

La formation-action :

Pour un groupe de 5 entreprises avec un binôme (porteur de projet représentant de la direction + préventeur), par l’alternance de journées collectives (3) et de temps de suivi individuels (4), cette action permet un accompagnement spécifique pour un micro-projet de prévention RPS. Les entreprises sont guidées et conseillées sur :

- l’analyse stratégique du projet ;

- la mise en perspective du projet dans l’objectif d’évolution de l’entreprise ;

- l’identification des attendus opérationnels du projet ;

- la définition du périmètre du projet ;

- l’association des acteurs au bon moment ;

- la communication tout au long de leur projet ;

- la réalisation d’un état des lieux RPS ;

- la formulation des hypothèses sur les causes des « situations-problème » et les modalités pour les confronter sur le terrain ;

- l’élaboration d’un plan de travail pour un groupe de travail ;

- la dissociation entre le projet ponctuel accompagné et l’objectif poursuivi plus large d’installation d’une démarche pérenne ;

- l’élaboration d’un plan de prévention.

L’offre de service comporte aussi une sensibilisation en intra pour le groupe projet RPS.

• Le cheminement de l’hôpital:

Lors de son entrée dans l’action collective, cet établissement avait comme projet la mise en place d’une démarche de prévention des RPS telle que proposée par le réseau Anact/Aract, ce qui lui apparaissait comme un vaste chantier. La mise en place de leur comité de pilotage RPS est concomitante et celui-ci s’enlise dans la recherche d’indicateurs. L’Aract dispense donc en intra, aux membres de ce comité de pilotage, une formation d’une journée qui leur permet de prendre du recul et de s’interroger sur les informations recherchées mais surtout sur celles existantes. Ils prennent conscience qu’ils dispose déjà d’un matériau précieux à partir duquel ils peuvent faire un état des lieux ; en l’occurrence, il s’agit du matériau recueilli par la psychologue lors de ses réunions d’étages.

Le passage à l’action :

La psychologue prépare alors un document de travail sous forme de synthèse que le comité de pilotage étudie. Il dégage 6 thèmes de travail :

- organisation des unités, communication et motivation des personnels ;

- postes aménagés, intérimaires, remplacement de congés annuels ;

- équipe de nuit ;

- animation ;

- chambre mortuaire ;

- prise en charge des familles, du patient, transmissions, formations et procédures.

Les six groupes de travail ensuite constitués ont pour commande de fournir des propositions d’action et des préconisations aux agents.

Pour quels effets ?  

En 4 mois, le pilotage, la dynamique collective et la structuration ont été installées dans cet hôpital. En 12 mois, un plan d’action de prévention des RPS a été élaboré. Cela a été possible grâce à l’élaboration d’une méthode d’action partagée par l’ensemble des acteurs. Car en effet, sans méthode, la prévention des RPS est un sujet difficile à s’emparer (risque de stigmatisation sur les cadres, d’individualisation des situations, de personnalisation des problèmes, désaccord d’analyse des situations problème). La méthode du réseau Anact/Aract est structurante. La gageure est de rassurer les entreprises devant l’ampleur du sujet et de les aider à choisir leur angle d’attaque. En les amenant à objectiver et en les guidant, avec comme point de départ ne serait-ce qu’une petite initiative locale de niveau tertiaire, il est possible de les faire grandir vers l’installation d’une démarche pérenne.

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