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Dans cette entreprise, la culture de la prévention est un bon cru…

Cas entreprise

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Il est prouvé aujourd’hui que l’usage incontrôlé des produits phytosanitaires est nuisible pour l’environnement et la santé des salariés. Mais là où certains entrepreneurs, privilégiant le rendement coûte que coûte, feignent d’ignorer la gravité des risques encourus par les salariés, d’autres au contraire s’engagent dans une véritable culture de la prévention qu'ils inscrivent dans le long terme et au-delà du seul périmètre des parcelles, particulièrement dans la relation avec les différents métiers connexes et les clients.

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Qui ? 

Créée en 2000, l’entreprise est spécialisée dans la sous-traitance de travaux de la vigne au service des vignerons, elle réalise un CA de près d’un million d’euros. Elle compte cinq salariés permanents et emploie également chaque année environ cinq saisonniers. Deux métiers principaux :

- les « tractoristes», chargés du travail mécanisé et des traitements phytosanitaires ;

- les « manuels », chargés des travaux de la vigne réalisés manuellement.

Quel était le problème à régler ?  

L’intervention concerne une demande d’aide à la gestion des risques chimiques et plus particulièrement cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR), liés principalement à l’utilisation de produits phytosanitaires.



L’entreprise a réalisé toutes les mises aux normes en matière de dotation en matériel de ses salariés et en modernisation de ses infrastructures. Cependant, le dirigeant souhaite aller plus loin dans la prévention des risques chimiques dans son entreprise, jugeant que certaines phases de l’activité comportent des situations d’expositions aux produits pour lesquels il n’a actuellement pas de solution. Sa demande comporte plusieurs volets :

- Avoir une meilleure connaissance des risques réels.

- Porter un regard extérieur sur la gestion de la prévention dans son entreprise.

- Rechercher des solutions efficaces d’amélioration des situations de travail.

- Permettre aux métiers de la vigne d’avancer dans la gestion de la prévention et dans l’image qu’elle renvoie aux consommateurs.

Qu’ont-ils fait ?  

L’entreprise possède déjà un système de prévention particulièrement élaboré pour une structure de cette taille : existence de procédures formalisées, possibilités d’échanges sur les risques, bonne connaissance des molécules reconnues CMR, mobilisation fréquente de la MSA pour être conseillée, Document Unique tenu à jour annuellement et co-construit avec les salariés…



À l’issue d’une première phase d’entretiens et d’analyse des documents internes, deux axes de travail principaux sont choisis avec le dirigeant et le conseiller MSA :

- l’identification des phases d’exposition aux substances CMR pour différentes situations de travail ;

- l’étude de la construction sociale dans une perspective systémique, notamment l’étude du lien au client en situation de sous-traitance et son influence sur la prévention réalisée dans l’entreprise.



Une seconde phase a consisté en la réalisation d’observations ouvertes en lien avec les hypothèses établies précédemment, plus particulièrement lors du traitement phytosanitaire pour les phases de traitement des vignes à l’enjambeur (tracteur permettant d’enjamber les vignes sans les endommager) et au chenillard (véhicule ouvert équipé de chenilles motrices permettant d’accéder aux parcelles escarpées).



Parmi les produits chimiques utilisés dans l’entreprise, 40% sont identifiés comme CMR ainsi que d’autres sources telles que les fumées d’échappement, l’exposition au soleil, le gasoil ou les poussières.

De même, plusieurs phases de l’activité ont été mises en évidence comme susceptibles d’être exposantes et pour lesquelles aucune solution préventive efficace n’était en place. On compte notamment parmi ces phases celles intermédiaires au traitement phytosanitaire (transport, préparation des produits…).



Également, la posture de sous-traitance semble avoir un effet positif sur la prévention en ce que les phases exposantes sont mieux organisées et structurées car réalisées à plus grande échelle.

Pour quels effets ?  

L’intervention a permis à l’entreprise de mettre en évidence des sources d’exposition ainsi que d’orienter les actions d’amélioration à mener.

On compte parmi les actions possibles l’optimisation des véhicules de transport ainsi que la réflexion sur les procédures de réalisation des phases de préparation, de nettoyage et de transport.

Cependant, pour nombre de phases d’exposition, aucune solution préventive n’existe à l’heure actuelle. La gestion des EPI par exemple, s’avère plus que complexe : les actions liées à leur manipulation représentent une grande partie de l’activité et ils sont vecteurs de contamination, en l’absence de possibilité d’avoir des infrastructures adaptées à leur utilisation en milieu extérieur.



La réalisation d’actions d’amélioration devra se faire à deux niveaux : à la fois, une optimisation des dimensions techniques et organisationnelles en interne mais également à des niveaux externes à l’entreprise, l’amélioration de la prévention nécessitant l’engagement des industriels fournisseurs de produits, d’engins agricoles ou encore d’équipements de protection…

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