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Coloplast Manufacturing réduit les facteurs de risque TMS en améliorant ses postes de travail

Coloplast cas entreprise

A propos

Secteur d'activité
Effectif
Plusieurs entreprises, surtout celles qui sont dans des secteurs de pointe et leaders au niveau international sont confrontées à l’optimisation permanente de la recherche et de l’outil de production. Et lorsque la fabrication de l’excellence est en partie manuelle, les risques professionnels sont souvent latents, avec leur lot de TMS et de RPS. Répondre à la demande, y compris dans des délais de plus en plus courts… tel est le quotidien des salariés de cette entreprise qui développent ces pathologies dont on sait que, pour les éradiquer, un plan de prévention ne peut réussir sans l’implication forte de tous les acteurs et sans une approche systémique des situations de travail.

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Qui ? 

Spécialiste de l'appareillage de l'incontinence ou pour stomisé, l’entreprise approfondit ses recherches sur la stomie (abouchement chirurgical temporaire ou permanent), la continence et les pansements hydrocellulaires. L’unité qui a bénéficié de ce FACT est organisée en deux sites de production de sondes urologiques réputées sûres, hygiéniques, d’utilisation facilement et offrant un risque minimal de micro-traumatismes urétraux. Organisée pour quatre types de fabrication (silicone, métal, latex et thermoplastique), elle développe un savoir-faire d’exception avec 3000 références regroupées en 500 familles de produits (par lots de 50 à 5000 unités) totalement stériles. Sa production couvre près de 80% du marché européen. La population salariée est vieillissante, avec une moyenne d’âge de 50 ans.

Quel était le problème à régler ?  

Depuis trois ans, la direction de l’entreprise a initié une démarche d’optimisation de ses processus de fabrication industrielle où les opérations manuelles sont omniprésentes. Par exemple, elle a mis en place un mode de production lean pour l’organisation des processus de fabrication en flux tiré, notamment sur l’implantation de la salle blanche (une cinquantaine de chantiers en cours de réalisation). Mais on note l’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) chez les salariés vieillissants, surtout ceux travaillant dans la zone thermoplastique où sont localisées 3 des 5 maladies professionnelles reconnues. Et ce, en dépit d’actions d’amélioration ergonomiques et de formation PARP sur site.

La direction sollicite l’expertise de consultants externes pour la réalisation d’un diagnostic approfondi de la situation et un accompagnement dans la mise en place d’une démarche de prévention durable des TMS.

Qu’ont-ils fait ?  

La composition des différents acteurs participant à cette intervention est révélatrice de la dynamique que les consultants entendent impulser:

- Comité de pilotage (groupe projet, comité de direction, membres du CHSCT et partenaires externes dont l’Aract, le médecin du travail et les ergonomes);

- comité de direction (un ou plusieurs représentants de la direction en capacité de décider du choix de l’investissement);

- groupe projet (chef de projet, infirmière et/ou responsable RH, et ergonomes);

- groupe de cinq stagiaires pour participer à la formation-action en vue d’une appropriation pérenne de la démarche de prévention.



Toutes ces instances de régulation et de suivi de la conduite du projet sont engagées dans diverses coopérations : séances de travail, réunions d’échanges et de confrontation, processus de simulations, d’amélioration… puis validation en interne au cours d’une assemblée représentative des personnels.



Car l’intervention ergonomique a des objectifs bien précis:

- analyser les données « santé » pour faire émerger les TMS latents et réaliser une projection de l’évolution potentielle;

- identifier et caractériser les expositions et les facteurs de risque des situations de travail de l’atelier thermoplastique en s’aidant de Muska (un logiciel qui permet, à partir de situations de travail filmées, d’évaluer le risque TMS et de simuler l’impact des transformations dans l’entreprise);

- proposer un diagnostic de la situation de travail et proposer des axes de transformation, puis accompagner la structuration et la conduite du projet de re-conception des postes de travail;

- enfin, construire les compétences d’analyse de premier niveau par une formation-action.



Un premier diagnostic de la situation mené avec la participation des salariés concernés (après études documentaire et entretiens avec les opérateurs, le management et l’infirmière du site) confirme la demande initiale de la direction d’une « re-conception » des postes de travail identifiés comme les plus critiques de la zone thermoplastique. L’étude des situations de travail est menée en modes nominal, transitoire et dégradé, avec une attention particulière sur les sources de variabilité et les régulations mises en œuvre (tant celles qui sont prescrites par le management que celles résultant des savoir-faire et autres « petits trucs » spécifiques à l’individu ou au collectif;



Cette première phase se termine par une restitution elle-même précédée d’un travail de sensibilisation de tous les acteurs pour faciliter la compréhension des déterminants du travail et des leviers de préventions liés aux facteurs de risques identifiés. Sont présentés un état des lieux des postes de la zone thermoplastique, une estimation des salariés atteints de TMS latents, l’identification des postes critiques et les propositions d’axes d’optimisation technique et organisationnelle.



La formation-action, fondée sur les vidéos des situations de travail porte sur trois points essentiels:

- la sensibilisation à la nécessaire approche systémique des situations de travail,

- la connaissance des concepts et outils indispensables à l’analyse des situations de travail,

- la compréhension des mécanismes et enjeux de l’intégration du facteur humain dans la mise en place d’une prévention pérenne.

Pour quels effets ?  

Préservation de la santé, réduction des facteurs de risques (TMS et RPS principalement) et non-exclusion des postes de travail… les effets attendus de cette intervention sont positifs. Plusieurs tests et modifications ont été faits autour des postes de travail identifiés comme les plus critiques. Par exemple, au niveau:

- des sondes à ballon thermoplastique : modification de la commande de nouveaux fauteuils (prévue pour 2012) afin de prendre en compte la gêne générée par le repause-pied intégré dans la chaise (circulaire) ; test du principe d'une machine écarteurs ballon — avec un pinceau pour bien humidifier les mâchoires à l'alcool — auprès de toutes les opératrices concernées et étudier les meilleurs solutions pour éviter les frottements (proposer des pistes d'évolutions pour améliorer les pinces avec un démultiplicateur mécanique voire pneumatique);

- de la découpe œil : installer un poste réglable en hauteur [modification du plan de travail (U, inclinaison de la machine, hauteur de la machine, hauteur de la table)], concevoir et installer un système anti-vibratoire et développer le port (en dernier recours) de protections auditives individuelles pour le personnel.

- 2 TH et Éléphants clipsage : augmentation et test de la hauteur de la servante de la 2 TH longue durée de la machine de la hauteur d’une demi cagette ; optimisation de la protection thermique sur la machine 2 de la 2 TH et adaptation des carters de la machine 2 pour améliorer la position assise du poste d'alimentation. Odeurs de cyclohexanone : réduction de la source des émanations en développant 1 distributeur de colle (similaire à celui du collage bitube) et révision de l’implantation du poste de clipsage afin que tous les composants (nombre à réduire, par ailleurs) soient à la portée des opérateurs.

 

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