Charge de travail : halte aux idées reçues !
La charge de travail fait l'objet d’interprétations différentes et parfois même d'idées reçues. En discuter collectivement et convenir d'une définition commune est la première étape pour identifier des pistes d'action.
Actualité - Publié le 21 janvier 2025 - Modifié le 10 février 2025

La notion de charge de travail est utilisée pour traduire différents problèmes rencontrés dans le travail : « surcharge », « sous-charge » ou « variations de charge ».
Représentants du personnel, travailleurs, manageurs, responsables d’entreprise ont souvent des représentations diverses du sujet parfois éloignées. Ce qui peut rendre difficile l’évaluation, la planification et la régulation de la charge de travail. Certaines idées reçues méritent également d'être discutées.
Quelques idées reçues
Réponse : pas vraiment
Quand on parle charge de travail, certains vont penser en priorité à leur charge physique au travail, d'autres à la complexité des dossiers à traiter, d'autres encore aux nombre de pièces à produire. Pour pouvoir réguler la charge de travail, il est intéressant de s'accorder collectivement sur une définition et d'identifier ce qui contribue à la charge de travail.
Réponse : c'est une idée reçue !
Beaucoup en entreprise souhaiteraient pouvoir utiliser un outil de « mesure objective » pour estimer le bon calibrage de la charge de travail.
Mais le bon outil n'existe pas :
- Les outils de mesure de la charge physique (port de charges, déplacements, contraintes posturales, fréquence des contraintes) ne prennent pas en compte les autres dimensions de la charge (mentale, cognitive...).
- La complexité des activités rend dans tous les cas difficile une mesure objective : il est particulièrement difficile de mesurer les temps nécessaires aux coordinations formelles et informelles, ou encore la gestion des aléas et des imprévus.
- Une mesure à un moment donné correspond rarement à la réalité.
Plutôt que de chercher à mesurer la charge, il est préférable de chercher à l'évaluer en s'appuyant sur des indicateurs qui font du sens pour les salariés comme pour la direction (nombre de dossiers à traiter, qualité de la pièce à produire, délais, temps de coordination nécessaire... ), et d'en faire un objet de discussion régulier.
Réponse : c'est une idée reçue !
Plutôt que de demander aux personnes de limiter la surqualité pour ne pas se mettre en surcharge de travail, il est préférable de définir collectivement le niveau de qualité attendu : pour la direction, pour les clients, pour les salariés eux-mêmes. Il faut ensuite prendre le temps d'identifier ce que ces attendus impliquent dans l'activité.
Réponse : pas seulement.
Les managers jouent un rôle clé, mais ils sont eux-mêmes soumis à des contraintes et ne peuvent pas toujours ajuster la charge de travail des membres de leur équipe seul. La régulation de la charge peut nécessiter des temps de régulation collectif avec les collègues, entre services, ou à différents niveaux du management.
Réponse : pas uniquement.
Les situations de surcharge ne sont pas les seules à poser problème. Il faut également être attentif aux variations intenses de charge, aux éventuels sentiments d’inéquité au sein des équipes, ou encore aux phénomènes de sous-charge de travail - qui peuvent générer du désengagement et des atteintes à la santé.
Réponse : c'est une idée reçue !
L’introduction d’outils numériques est souvent vue comme un moyen de réduire la charge de travail, mais cela n'a rien d'immédiat ni d'automatique. La phase d'introduction d'un nouvel outil nécessite souvent davantage de temps pour se familariser avec l'outil, partager des pratiques et adapter le travail.
Réponse : c'est une idée reçue !
La surcharge de travail, comme la sous-charge, a des effets collectifs, tels que la dégradation des relations de travail et de la qualité de service. Une bonne régulation de la charge contribue à la prévention des risques et au bon fonctionnement des équipes.
Réponse : c'est une idée reçue !
Autonomie au travail ne signifie pas absence de gestion de la charge de travail. Des repères partagés, des échanges réguliers pour faire le point et réguler l'activité sont une condition pour permettre aux travailleurs de disposer d'autonomie dans la gestion de leur charge de travail.
La charge de travail : définition
La charge de travail résulte de la gestion des contraintes de l’entreprise par rapport aux moyens humains et opérationnels dont elle dispose. Elle se traduit quantitativement (surcharge, sous charge) mais aussi qualitativement (complexité ou appauvrissement du travail) pour les individus et pour les collectifs. Elle évolue dans le temps. Réguler la charge c’est donc rendre compatible les obligations et contraintes qui s’imposent aux personnes et les ressources dont elles disposent en moyens humains et opérationnels. Il s'agit d'obtenir un équilibre sans compromettre ni la santé des travailleurs ni la qualité du travail réalisé.
Kit Agir sur la charge de travail

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