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QVT et numérique à l’hôpital : comment faire baisser la tension

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Ce centre hospitalier a introduit l’outil numérique dans les pratiques de soins et de gestion et réorganisé successivement ses différents services. Si côté soins, cet outil est porteur de grands progrès, côté gestion, il a rendu plus complexes les activités liées au suivi budgétaire, administratif et médical. Une démarche QVT a permis une clarification des process et des fonctions respectives.

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Qui ? 

Cette structure d’aide aux enfants et adolescents en difficulté et leurs familles a déjà connu plusieurs fusions qui ont donné lieu à l’augmentation des effectifs et des lieux d’accueil. Avec des réorganisations successives. L’effectif est actuellement de 155 salarié.e.s. Divers dispositifs permettent de prendre en charge les enfants de 6 à 18 ans. Les principaux financements proviennent du département et les subventions sont à la baisse.

Quel était le problème à régler ?  

Après de premières actions menées sur l’égalité professionnelle, l’entreprise souhaite mettre en place  une nouvelle organisation du travail pour optimiser ses différents coûts. Il s’agit d’anticiper les futures orientations de l’aide sociale à l’enfance.  L’Aract propose  d’accompagner un lieu d’accueil afin de travailler sur les impacts des changements initiés aussi bien sur le fonctionnement du lieu que sur les métiers.

Qu’ont-ils fait ?  

Le projet est de faire évoluer le poste de maitresse de maison. Le métier  incarne la permanence et la stabilité dans les établissements : intendance, entretien des locaux, accompagnement des enfants pour les achats de vêtements. L’orientation est d’intégrer les maîtresses de maison à l’animation des temps collectifs en binôme avec un.e  moniteur.trice-éducateur.trice ou éducateur.trice spécialisé.e.  Pour répondre à cet accroissement d’activité, ce poste doit être doublé. Le choix  est de recruter des maîtres de maison afin de former un binôme mixte incarnant des repères solides pour des enfants qui manquent de cadre familial. Le site accompagné a déjà un binôme mixte intégré à l’équipe éducative notamment sur les temps collectifs. Un groupe de travail représentatif des différents métiers du site et de la fondation est constitué pour évaluer de manière pragmatique les effets de ces changements sur les activités. Plusieurs séances collectives sont nécessaires pour mettre à plat l’organisation et les rôles de chacun.e. Au départ, il y a eu un centrage sur les nouvelles activités des éducateur.trice.s spécialisé.e.s et des moniteur.trice.s-éducateur.trice.s : coordination d’équipe et référence éducative pour les éducateurs.trices, centrage sur l’animation du quotidien pour les  moniteur.trice.s. En réalité, ce n’est pas un changement mais plutôt un recentrage sur le cœur de métier, jusqu’alors les frontières étaient floues concernant les missions des éducateur.trice.s et des moniteur.trice.s.

La transformation organisationnelle impacte davantage la maîtresse de maison. Celle-ci avec son homologue masculin va devoir prendre en charge des activités éducatives lors des soirées et des week-ends, ce qui implique de pouvoir faire face à un groupe d’enfants et à l’expression possible de la violence. Ce changement crée une autre posture : appartenance à l’équipe éducative, autres relations avec le public. Plusieurs leviers sont identifiés pour sécuriser l’ensemble des professionnels :

  • Organisation du temps de travail : identifier les temps nécessaires pour la conduite du projet éducatif et l’animation du quotidien. Construction des plannings en concertation avec les professionnels afin d’adapter au mieux les équipes (présence de moniteur.trice avec maitre.sse de maison par exemple)
  • Moyens : lieu pour rédiger les écrits professionnels et les tâches administratives (pouvoir s’isoler notamment pour l’éducateur.trice), agenda partagé pour rendre visibles les taches des uns et des autres (des rendez-vous extérieurs sont programmés pour la santé, des visites aux familles, l’équipe dispose alors de moins de salarié.e.s sur site) .
  • Pour les nouvelles maîtresses et nouveaux maîtres de maison : parcours d’intégration et tutorat.
  • Actions de professionnalisation pour l’ensemble des professionnels : coordination pour les éducateurs.trices, prévention et traitement de la violence pour les maître.esse.s de maison et moniteurs.trices…

Ces recommandations sont présentées en comité de pilotage, des échanges ont lieu sur les améliorations souhaitables et il est reconnu que le changement d’organisation n’a pas été envisagé dans toutes ces dimensions. La direction a validéune partie des recommandations, notamment le tutorat et les moyens matériels nécessaires. Il a été convenu que les maîtresses et maîtres de maison ne seraient pas soumis.e.s aux astreintes qui peuvent être difficiles selon la nature de l’intervention : un épisode violent par exemple.

L’objectif était aussi d’aider l’entreprise à se saisir d’une méthode pour évaluer ses futurs projets dans un secteur d’activité soumis à de multiples évolutions. L’animation du groupe de travail a été confiée à deux salarié.e.s  pour une véritable appropriation de la méthodologie. Il s’agit de permettre aux salarié.e.s de s’exprimer et d’agir sur leur travail, ce qui est au cœur d’une démarche qualité de vie au travail. Après un temps en binôme avec les chargées de mission de l’Aract, chacun a pris sa place et est en mesure de dupliquer la démarche. Même si la nouvelle organisation doit être démultipliée, des nuances, des points de vigilance, des contraintes de travail diverses sont à prendre en compte afin de l’adapter au mieux. C’est pourquoi cet accompagnement que l’on nomme « évaluation embarquée »  pourra être mobilisé au sein d’autres sites.

Pour quels effets ?  

Le démarrage sur l’égalité professionnelle a permis d’élargir à la qualité de vie au travail. La mise en place de nouvelles activités et de la mixité a permis une réflexion plus globale sur l’organisation et le contenu du travail. Cependant, demeurent quelques interrogations : l’image du métier, l’appellation qui ne semble pas attractive pour les maîtres de maison (des difficultés de recrutement), la question de l’entretien des locaux (qui le fait ?), les stéréotypes sont encore bien présents à travers les remarques des uns et des autres. La réalité est plus positive car les binômes maîtresse/maître de maison n’ont pas une répartition sexuée des tâches et c’est essentiel vis-à-vis du public des enfants, une autre vision se dessine peu à peu. Aujourd’hui, la structure attend le résultat d’appels à projets pour poursuivre dans d’autres lieux la mise en œuvre  de l’organisation. Pour le site expérimental, le retour est positif pour les équipes, notamment pour une des maîtresses de maison, réfractaire aux changements imposés, elle s’est appuyée sur ses collègues, a intégré l’équipe éducative et se sent en capacité d’animer les temps collectifs. Elle estime que son métier est davantage valorisé et reconnu et exprime de la satisfaction vis-à-vis de l’évolution de son travail.

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