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Projet d'investissement en entreprise, une opportunité pour replacer les conditions de travail au cœur du dispositif.

Cas entreprise Mecabourg

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Secteur d'activité
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À quelles conditions un projet d'investissement dans une entreprise de l'agroalimentaire peut-il être un succès et le gage d'une meilleure performance de l'entreprise ? Lorsqu'il associe amélioration des conditions de travail et réduction des risques de contamination… C’est en tout cas la réponse qui rejaillit au terme de l'intervention relatée ci-après; elle a été menée selon la méthode concertée et paritaire proposée par l'Aract des Pays de la Loire et le Centre technique de la conservation des produits agricole (CTCPA) autour de la problématique "Hygiène et ergoconception".

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Qui ? 

Depuis près d'un siècle, cette entreprise agricole s'organise autour de la production, de la transformation et de la commercialisation de produits agricoles et de ses dérivés. Installée dans un village à la campagne, elle s'est industrialisée au fil du temps, un certain nombre d'opérations ayant été mécanisées. De ce fait, la partie purement industrielle de transformation fonctionne avec une part minime des 35 salariés de l'entreprise.

Le souci de développer l'efficacité et la qualité d'une part, conjugué avec l'augmentation des volumes de produits traités par l'entreprise d'autre part, conduisent l’entreprise à procéder à une nouvelle extension de ses locaux de production.

Quel était le problème à régler ?  

Les investissements évoqués ci-dessus constituent un enjeu important pour l'entreprise.. En particulier le nouveau procédé envisagé constitue une inconnue pour laquelle celle-ci souhaite un accompagnement extérieur afin de sécuriser la conception et de l'aider à rédiger le cahier des charges du nouveau matériel.

L'entreprise a ainsi fait appel à un centre technique sur l'hygiène alimentaire avec lequel elle avait déjà travaillé par le passé. Elle s’est vu proposer, dans le cadre d'une action collective, un appui technique en partenariat avec l'Aract. L'entreprise a rapidement accepté d'élargir son projet à l'ergonomie, convaincue que les salariés doivent se sentir bien pour bien produire.

Qu’ont-ils fait ?  

Plusieurs projets : bâtiment, matériel, aménagement. Avec plusieurs intervenants extérieurs : architecte, fabricant de machine, centre technique et Aract. Première étape: interroger l'entreprise sur sa demande pour préciser ses attentes, le rôle des acteurs et le périmètre d'intervention, et faire entrer les salariés dans la boucle. Cette phase se concrétise par la tenue d'un premier comité de pilotage associant les salariés du secteur concerné. Il en ressort des objectifs et des enjeux partagés.
• Un tour général sur le procédé est attendu pour valider l'implantation générale des activités. Un double regard sur la logique de flux et sur les conditions de travail doit permettre de gagner en efficacité et en sécurité. À ce stade, ce sont les aspects de manutention qui sont principalement mis en avant.
• L'identification de deux espaces particuliers : la zone qui accueillera le nouveau matériel et l'activité autour de celui-ci ; et une zone dont l'entreprise veut renforcer la vocation de « salle blanche » pour laquelle subsistent quelques problèmes: difficulté à faire respecter le port des tenues vestimentaires appropriées, passage de personnes extérieures à l'activité, portails et fenêtres qui restent ouverts, etc.

Pour le déroulement de la démarche, l'Aract sur l'aspect ergonomie et conditions de travail, et le CTCPA sur l'aspect hygiène alimentaire, collaborent directement dans l'intervention. L'entreprise se charge de l'interface avec l'architecte et le fabricant de machines.

L'Aract et le CTCPA mettent en œuvre l'étape de diagnostic. Certaines observations de terrain sont menées en commun. L'Aract approfondit de son côté le diagnostic en ayant recours à des entretiens individuels.
Les points mis en évidence dans le diagnostic et les pistes de solutions sont débattues dans l'entreprise de deux manières : 1)- lors de revues de plan auxquelles participe aussi le centre technique, et à la suite desquelles les salariés sont informés ou consultés sur les points qui les concernent par leur responsable, 2)- au sein d'un groupe de travail participatif qui balaye l'ensemble des points qui se rapportent aux conditions de travail.
Le centre technique pose comme fondement la définition de deux zones, une zone blanche où l'aspect hygiène est renforcé, et une zone grise dans laquelle le produit n'est pas directement exposé à son environnement.
Puis l'Aract fait travailler l'entreprise sur les différentes salles à l'intérieur de chacune de ces grandes zones : ce qui y entre, ce qui en sort, les activités qui y sont réalisées, les besoins de matériels ou d'informations...

Entre autres équipements proposés (un deuxième poste informatique, par exemple), il a été convenu qu'un des espaces serait considéré tantôt comme zone grise, tantôt comme zone blanche suivant l'activité qui y sera réalisée, ceci afin d'éviter la contrainte de changements de tenue trop fréquents sur une opération qui nécessite beaucoup de déplacement entre deux pièces. Le fait d'avoir réfléchi aux conditions de port des tenues de salle propre, et cherché des solutions organisationnelles pour prévenir les cas où elles deviendraient source de contrainte trop forte, favorise leur acceptation par les salariés.

D’autres solutions techniques et pratiques, des plus simples aux plus complexes, ont été imaginées et mises en œuvre (par ex. : la fermeture des portes et fenêtres en zone blanche pour une meilleure régulation thermique du local).

Au final, tous les éléments de diagnostic et de solutions ont été étudiés du double point de vue de l’ergonomie et de l’hygiène. Un dernier comité de pilotage a permis de faire la synthèse de l'ensemble de la démarche menée dans cette entreprise.

Pour quels effets ?  

Concevoir et investir dans de nouveaux locaux et équipements constitue une étape normale et plus ou moins fréquente de la vie de l'entreprise. Bien souvent les considérations financières et techniques prédominent. Des conditions nécessaires à la réussite d'un projet. Cependant elles ne sont pas suffisantes. C'est ce qu'a bien compris cette entreprise, en intégrant pleinement à son projet une réflexion sur les conditions de travail.
• A quelles conditions les futurs équipements seront-ils le plus efficacement utilisés? Comment concevoir le bâtiment pour qu'il favorise l'activité?

• Quels aménagements, quelle organisation permettront d'assurer la sécurité des salariés et de respecter les objectifs fixés, sans surcoût ultérieur ni perte de temps?

• Comment ne pas transposer dans le futur ce qui ne fonctionne pas aujourd'hui?

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