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Le Groupement agricole d’exploitation en commun de La Fouant améliore les conditions de travail de ses salariés

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Repenser le travail pour améliorer la qualité et la productivité des équipes… Pour toute entreprise, cela ne relève pas de l’utopie. Par contre, pour réussir un tel projet la direction doit tirer le meilleur parti de la participation des salariés à chaque étape d’une démarche qu’ils auront eux-mêmes contribué à formaliser. De la sorte, les préconisations et les solutions finales sont plus facilement acceptées, les salariés devenant par ailleurs force de proposition et d’évaluation.

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Qui ? 

Le groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) a été créé en 1996. D’une centaine d’hectares, l’exploitation gère quatre types de productions : la culture de céréales de maïs et d’herbe pour l’atelier laitier, 55 vaches laitières pour un quota de 200 000 litres de lait, des semences de pommes de terre sur 8ha et, sur 15ha de serre ou plain champ, la culture de fruits rouges (fraises hors sol et pleine terre), des fraises de bois hors sol, des framboises, des myrtilles, des mûres, des groseilles… Si l’organisation a été modifiée avec l’investissement dans un robot de traite, l’activité fruits rouges nécessite toujours le recours à des salariés saisonniers principalement des polonais et des espagnols. Leur commercialisation en fruits de bouche oblige le groupement à une production de qualité irréprochable.

Quel était le problème à régler ?  

L’activité « fruits rouges » de ce groupement d’exploitation nécessite chaque année une cinquantaine de saisonniers venus de Pologne et d’Espagne. En fin de saison, tous les salariés sont fatigués et souffrent de froid ; en été, la chaleur oblige le responsable à jongler avec des organisations atypiques, et ce au détriment de la qualité de vie au travail et de la productivité.

Prise en permanence dans une gestion quotidienne des stratégies de fractionnement des tâches, et de répartition des catégories plus ou moins faciles, en début ou fin de journée et la reconnaissance des compétences acquises ou en cours d’acquisition, elle décide de se faire accompagner par un conseil en ergonomie pour une démarche globale d’amélioration des conditions de travail.

Qu’ont-ils fait ?  

Un groupe de pilotage composé des associés du GAEC et chargé de décider et valider les orientations. Un groupe projet impliqué dans l’analyse, la proposition et la mise en œuvre des préconisations du cabinet conseil. Les groupes de travail investis dans la consultation pour aider à comprendre le travail et anticiper les effets des projets sur les salariés. Ce sont là les trois instances d’animation de cette intervention qui présente cependant une spécificité notoire : les groupes de travail sont érigés en espaces de formation pour tous les membres qui les composent ; le but étant une montée en compétence dans:

- la prise en compte du travail dans le management, l’organisation, le recrutement, etc. ;

- la gestion de la santé et le management des équipes ;

- la maîtrise technique.



Ainsi, les entretiens avec les salariés seront menés de manière pédagogique, c’est-à-dire qu’ils seront des moments-clés pour les amener à:

- comprendre l’articulation système de production et travail prescrit (confrontation des points de vue et attentes) ;

- savoir observer les séquences de situation de travail décidées en groupe projet et réalisées avec l’appui de l’ergonome ;

- faire des relevés simples dans le but de développer leur capacité d’observation.



Le diagnostic, élargi à toutes les réalités de l’entreprise, ouvre sur des études de solutions très variées, comme : la modification d’outils (supports mobiles pour aménager les conditions de conditionnement, les supports de barquette dans les rangées, etc.), la modification des serres (implantation, hauteur, zone libre pour le conditionnement à l’abri…), la modification du mode de recrutement, des contrats de travail et de l’organisation (répartition du travail entre les salariés et dans la journée).



Les propositions de solutions ont porté également sur : le règlement intérieur, le livret d’accueil ou tout autre support trilingue, la signalétique, les règles de rétribution, les équipements de protection puis la formation. Toutes ces solutions possibles, instruites par les membres des différents groupes de travail et soumises à comparaison aux salariés, feront l’objet systématiquement de simulations quant à leurs incidences sur le travail et la santé des opérateurs. Ainsi, les solutions techniques retenues ne seront validées qu’après prototypage et tests ; de même, les préconisations organisations devront être soumises à des périodes d’essais.



L’intervention doit, in fine, apporter des réponses à des questions très concrètes identifiées à travers les entretiens avec les différents acteurs et les analyses des situations de travail : - Quelles (et combien de) rotations ou alternance de tâches dans la journée?

- Quelles situations justifient un (ré)-aménagement (récolte, conditionnement, traitement phyto-sanitaire, espace et poste de travail, organisation, etc.)?

- Comment aménager le poste de travail des salariés vieillissants?

- Comment améliorer la qualité de vie hors travail (en réalité vie collective dans les locaux mis à disposition aux saisonniers par le GAEC)?

- Comment, en dépit de la barrière de la langue, transmettre les consignes entre équipes?

- Comment et sur quels points accroître les compétences des salariés et, dans ce contexte, comment les recruter et les fidéliser ?

Pour quels effets ?  

Quelques points-clés et leçons à retenir de cette intervention:

- en objectivant la compétence des cueilleurs les plus performants, on a pu constater qu’ils allient vitesse, qualité et postures plus confortables;

- au niveau des organisations possibles des équipes, l’important est de bien identifier, comme nous l’avons fait ici, les fonctions nécessaires. L’adaptation de l’organisation s’effectue en fonction de la composition des équipes;

- le nombre de plateaux produits par personne et par jour est un indicateur, parmi d’autres, de l’activité réelle;

- une rémunération au temps passé doit s’accompagner d’une objectivation des traces de l’activité réelle qui produisent performances et qualité, sinon les cadences diminuent en cours de saison;

- un meilleur repérage dans l’espace, sécurise les personnes. La qualité des consignes en est améliorée et donc elles sont mieux respectées;

- que l’amélioration des conditions de travail par la réduction des gestes inutiles, de la fatigue, peut améliorer la qualité et la productivité de ses équipes.

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