Objectifs
- Appréhender de façon concrète le rôle, les missions et les...
Publié le 22/03/2005
Publié le 22/03/2005
L'entreprise répartit sa production sur deux sites spécialisés dans deux grandes gammes de produits différents : la conserverie, les confitures et condiments, d’une part, les produits déshydratés, d’autre part. Elle emploie 110 salariés.
La direction a souhaité se positionner en acteur solide sur le marché local mais aussi sur la zone Océan Indien. Consciente du manque de fiabilité de ses installations, de la faible rentabilité de ses lignes de production, de l'exiguïté et de l'inadéquation des bâtiments, elle a pris la décision d'investir dans une nouvelle unité et de concentrer ses activités sur un seul site.
La direction a sollicité ARVISE (ARACT de La Réunion) pour l’accompagner dans la phase d’étude du projet, avec le souci notamment de couvrir les dimensions organisationnelles et techniques mais aussi humaines.
Les enjeux sont forts, tant en termes de risques professionnels que de gestion des ressources humaines.
Arvise a conduit un diagnostic au sein de l’entreprise, sur la base d’entretiens et d’observations de situations de travail. L’objectif a été de prendre en compte la situation existante dans sa globalité : dimension technico-économique, questions de santé au travail, caractéristiques du personnel de l’entreprise.
Il s’agissait également de définir des axes d'amélioration concernant la performance et les conditions de réalisation du travail, après identification des dysfonctionnements organisationnels.
Le diagnostic a eu pour objectif d’outiller l’entreprise pour anticiper les conditions de réalisation du travail dans la future unité de production (dont les conditions de sécurité, l'organisation) en amont de la rédaction des cahiers des charges des nouvelles installations.
Il a ainsi précisé les contraintes de l'activité de conduite des installations : le besoin de contrôle visuel, l'ajustement des paramètres, le contrôle des activités amont ainsi que la régulation du débit de la ligne de fabrication.
Les agents de maîtrise doivent souvent gérer des aléas : les opérateurs les sollicitent régulièrement sur les défauts constatés. Mobilisés sur des tâches correctives, ils ne disposent que de peu de temps pour animer les équipes.
L’inadaptation des équipements actuels est compensée par des opérations humaines pénibles et coûteuses en main d'œuvre. Ainsi, au poste de préparation de la pulpe, il faut deux personnes au lieu d'une, pour effectuer l’opération : la première introduit le produit pendant que la deuxième fait pression sur le fruit et ajoute de l'eau pour faciliter le broyage. Cette dernière doit se placer debout sur une caisse dans une posture inconfortable, avec des risques de chute, lombalgies et douleurs articulaires.
L'inadaptation des moyens a des conséquences sur la pénibilité et l'exposition aux risques. Ainsi, en raison d'un manque de stabilité des paniers à grains, une opératrice doit compenser le déséquilibre du panier en le maintenant, tout en tenant le boîtier de commande d'un palan. Elle est exposée à des risques de brûlure et de blessure par heurt.
Les résultats d'analyse ont été validés par le personnel. Ce sont devenus des objectifs d’amélioration pour le projet d'investissement, grâce à un travail en étroite collaboration avec le responsable du projet.
Le diagnostic a également permis à l'entreprise de repérer les savoir-faire actuels et les écarts par rapport aux nouveaux besoins. Cela lui a permis de définir son plan de formation. Des méthodes pédagogiques adaptées aux adultes de bas niveau de qualification ont été déterminées. Le diagnostic a mis l’accent sur la nécessité de former des collectifs de travail.
Grâce aux éléments de diagnostic, l'entreprise a pris immédiatement des mesures pour prévenir les risques de brûlures et les lombalgies : canalisations isolées, aménagement du poste de parage.
Le contrat de prévention défini et financé par la CGSS (caisse régionale d’assurance maladie) sur la base du diagnostic court réalisé a été l'occasion d'une réflexion systématique sur l'activité future et sur les risques correspondants. Ce projet industriel a permis de fixer des objectifs d'amélioration de la sécurité et des conditions de travail, de limiter les corrections a posteriori.
Le plan de formation tient compte non seulement des évolutions des équipements mais aussi des évolutions du contenu des activités (moins de traitement des aléas, plus d'animation d'équipe pour l'encadrement), du changement organisationnel et du fonctionnement des collectifs.