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L’action collective, une opportunité pour sensibiliser et former les acteurs de l’entreprise

Cas entreprise Mecabourg

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Les TMS sont des pathologies de long terme. En effet, on sait d’expérience que lorsqu’ils sont constatés et déclarés, cela est le signe manifeste de situations qui duraient depuis un certain temps chez l’individu, qui ont évolué en sourdine ou que le salarié lui-même a minimisées ou cachées en développant des stratégies. Pour ce dernier, les conséquences sont diverses qui vont de l’incapacité à l’invalidité. Pour l’entreprise, les coûts sont réels en termes de gestion des ressources humaines et de performance. C’est pourquoi l’engagement dans des formations-actions d’aide à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques de prévention est soutenu par les collectivités territoriales.

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Qui ? 

Cette entreprise de l'agro-alimentaire, créée en juin 1998 sur son site actuel, emploie 42 personnes. Elle fabrique et commercialise des beignets fourrés surgelés. La production s'effectue sur une ligne automatisée; les produits finis sont conditionnés manuellement en "vrac" ou en alvéoles, dans des cartons palettisés et stockés en chambre froide avant expédition.

Quel était le problème à régler ?  

Le Centre de la Bretagne est un territoire particulièrement touché par les troubles musculosquelettiques (TMS). Pour agir contre cette pathologie, une action collective a été engagée pour la préservation de la santé au travail des salariés, de la qualité de l’emploi et de la performance des entreprises. A cet effet, tous les acteurs de la prévention ont été mobilisés pour accompagner des entreprises de l’agroalimentaire ce projet.

Participer à ce projet territoriale est une opportunité Pour la direction de cette entreprise qui n'a pas encore de cas de TMS déclaré, participer à cette action collective est une opportunité pour sensibiliser et former les acteurs internes de la prévention et, in fine, anticiper la survenue de ce type de maladie professionnelle. C'est dans ce cadre que l'Aract Bretagne accompagne cette pâtisserie industrielle.

Qu’ont-ils fait ?  

Le premier comité de pilotage de l’intervention a permis d'identifier les attentes et les besoins de l'entreprise sur la problématique des TMS. Il ressort 2 axes de travail:

1. Aider à structurer et soutenir sa politique de prévention dans la durée.

2. Accompagner le projet de transformation du secteur emballage.

1. Aider l'entreprise à structurer et soutenir sa prévention dans la durée

L'analyse par l'intervenant de l'Aract des diverses données de l'entreprise (historique, nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles, actions de prévention passées ou projetées…) permet se formaliser une représentation de la stratégie de l'entreprise en matière de prévention. Le contrôleur CARSAT et le médecin du travail ont été associés pour contribuer à l'enrichissement de cet état des lieux. Cet historique met en évidence l'implication de la direction, dès la création de la pâtisserie, dans des actions de prévention.; il permet toutefois d'identifier un besoin d'enrichissement de l'analyse de l'exposition des salariés au risque TMS. Sur ce volet, l'Aract Bretagne propose un appui via un questionnaire TMS à destination des salariés qui leur offre la possibilité de décrire et de qualifier l'importance des plaintes et douleurs périarticulaires en relation avec le travail réalisé.

Le questionnaire a été présenté en comité de pilotage, et contextualisé pour les secteurs d'activité et les catégories d'emploi, afin qu'il soit au plus proche des réalités de l'entreprise. Les modalités de transmission et le courrier d'accompagnement ont également été définis en comité de pilotage. Le taux de retour en a été de 80%.

Les résultats de ce questionnaire font apparaître trois points saillants:

a)- ils montrent l'expression de douleurs gênantes dans le travail et qui donnent lieu à des consultations diverses (médecins, kinésithérapeutes, ostéopathes). Les régions anatomiques les plus touchées sont le dos et l'épaule;

b)- ils mettent l’accent sur les contraintes du travail: l'intensité des efforts, l'interruption de tâches ainsi que la dépendance de l'organisation;

c)- ils révèlent en même temps des éléments de satisfaction des salariés notamment la reconnaissance du travail réalisé et le soutien par le collectif et la hiérarchie.

2. Accompagner le projet de transformation du secteur emballage


Parallèlement, l'entreprise mène un projet de modernisation de son secteur emballage/ conditionnement. Le choix de ce secteur est le fruit d'une réflexion interne à laquelle a été associé l'ensemble des opérateurs, et dont objectif était de concourir à l'amélioration du fonctionnement de l'entreprise. Un premier travail d'étude technique et de pronostic des flux a été réalisé par l'entreprise. La contribution des salariés pour la suite du projet est souhaitée et encouragée par la direction.

Le comité de pilotage a suggéré à l'entreprise d'associer un consultant ergonome pour soutenir sa démarche participative et enrichir la conduite du projet sur les aspects conditions de travail, dans le but de faire le lien avec la démarche de prévention et les projets de l'entreprise.

Cette intervention conseil a été financée par le FACT (Fonds pour l'amélioration des conditions de travail). L'Aract Bretagne a assisté l'entreprise à définir et à préciser les objectifs, les points de vigilance de l'intervention (modes de coopération, méthodologie, livrables…), et à structurer son dossier de demande d'aide.

Pour quels effets ?  

Finalement, avec des contraintes de travail avérées et des effets sur la santé constatés, les résultats de cette enquête font ressortir des indicateurs de TMS chez les salariés. Cependant, l'organisation du travail présente aussi des aspects positifs pour la santé, l'état de santé des opérateurs n'étant pas tant un capital à préserver qu'une ressource à développer.

De plus, l’analyse des résultats confirme la pertinence du projet de réorganisation du secteur emballage-conditionnement afin de diminuer les contraintes physiques du travail. Ce secteur est en effet le plus exposé aux sollicitations biomécaniques (posture, intensité, densité gestuelle) avec des contraintes de travail aggravantes (précision, manutention/manipulation, produits froids). Le projet vise aussi à préserver les aspects positifs de l'organisation et du soutien social identifiés dans la configuration initiale.

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