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La Fédération nationale de l’industrie et du commerce en gros des viandes (FNICGV) développe la culture de prévention au niveau de la filière

Cas FNICGV

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La Fédération nationale de l’industrie et du commerce en gros des viandes (FNICGV) a réussi à faire naître une culture de la prévention au niveau de la filière. Ce résultat est le fruit d'actions conduites depuis 2009 dans le cadre d'une convention de partenariat avec l’Anact et le soutien du Fonds pour l'amélioration des conditions de travail (Fact).

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Qui ? 

Quel était le problème à régler ?  

La Fédération nationale de l’industrie et du commerce en gros des viandes (FNICGV) représente 18 000 collaborateurs au sein de 280 entreprises. "Nous regroupons des entreprises de tailles très variées et travaillant toutes les espèces de viande, l’objectif initial étant de créer les conditions d’appropriation de la notion de prévention des risques, puis de réussir la montée en compétences de nos adhérents", avance Yannick Henry, directeur délégué aux affaires sociales et à la formation au sein de la fédération. Baptisée "CAP’ PREV", l’action collective s’est d’abord concentrée sur un panel de 16 entreprises volontaires. "Il a fallu construire un groupe cohérent pour couvrir l’intégralité des besoins et des problématiques", précise Yannick Henry.

Qu’ont-ils fait ?  

16 entreprises volontaires

Pour ce faire, des diagnostics ont été menés dans chacun des sites sur la situation de la prévention des risques. Les nombres d’accidents du travail déclarés et de reconnaissances de maladies professionnelles sont en hausse permanente dans les métiers de la viande depuis 2001. Réalisés par le cabinet Ayming (ex-Alma CG), les diagnostics ont identifié une vingtaine de sujets, allant de la "sensibilisation de la direction sur les enjeux et le déploiement d’une démarche de prévention" à la "démarche permettant de diagnostiquer les risques psychosociaux". Ces problématiques définies « à partir d’éléments concrets », la FNICGV a décidé d’élaborer 17 guides à l’usage de ses adhérents. Là encore, les entreprises ont été sollicitées. À partir des 16 entreprises volontaires, deux nouveaux groupes ont été mis sur pied, le premier pour construire ces documents, le second pour les tester.

Des outils qui évoluent

"À la fin de ce travail, nous avons réuni les entreprises pour définir les grandes orientations et valider les besoins et les priorités", indique Yannick Henry, se félicitant d’aboutir ainsi à "un constat partagé et à une orientation collective". Une fois ces guides mis en ligne sur le site de la fédération, se posait alors une nouvelle question : comment capitaliser et mutualiser ?

Une seconde convention est conclue en 2013 (courant jusqu’en 2016) avec l’Anact et le soutien du Fonds pour l'amélioration des conditions de travail (Fact). Objectif : poursuivre l’action collective, en s’appuyant cette fois sur la structure régionalisée de la fédération. "Nous avons créé des référents régionaux pour structurer la démarche et décidé d’organiser chaque semestre des réunions en région", explique Yannick Henry. L’ambition est de partager les bonnes pratiques, mais également de faire évoluer les outils. Une mallette de l’encadrement intermédiaire, qui donne aux managers les informations essentielles pour répondre à toutes les situations, a par exemple été éditée. "Il faut rendre les entreprises autonomes dans leur dynamique de prévention, afin qu’elles puissent avancer à leur propre rythme", affirme Yannick Henry. Au terme de cette nouvelle action, 35 entreprises supplémentaires auront mené un autodiagnostic. Il est prévu que chacune soit accompagnée une journée sur site pour définir les priorités d’action et programmer leur propre voie de montée en compétences.

Pour quels effets ?  

Une évaluation du projet a été réalisée par l'Anact. Les personnes rencontrées dans le cadre de cette évaluation ont fait état d’un changement de regard et de posture vis-à-vis de la prévention. Le sujet, vécu comme une contrainte (complexe, lourd,…) semble avoir perdu de son opacité pour devenir, très vite, un vecteur de performance. La fédération, confirme cette évolution. Elle estime que la démarche collaborative, déployée sur 5 ans, a permis la naissance d’une culture de la prévention dans les entreprises et plus largement de la qualité de vie au travail.

La prévention des risques serait aujourd’hui de plus en plus perçue comme un élément de performance globale de l’entreprise. Cette approche plus « stratégique » des questions relatives à la prévention des risques professionnels est également visible au niveau de la fédération et de son organisation. Le fait de disposer d’un site dédié à la démarche « Cap prev », d’avoir plus de temps d’échanges et de communications spécifiques sur le sujet de prévention (lors du congrès de la fédération par exemple), de pérenniser et de développer une offre de service au‐delà du financement du projet par le Fonds pour l'amélioration des conditions de travail (Fact) sont des signes tangibles de cette nouvelle approche.

Les entreprises ont, avec l’appui de consultants externes et le soutien de référents prévention, engagées des démarches de diagnostic afin d’identifier des pistes de progrès avec des actions plus ou moins ambitieuses allant de la mise en conformité avec des obligations réglementaires (document unique, formation sécurité,...) à des investissements matériels et des réorganisations contribuant à réduire la pénibilité et à améliorer les conditions de travail.

Lors des visites en entreprises nous avons, par exemple, pu observer des investissements matériels et des réaménagements de postes de travail pour faciliter, la découpe ou la manutention. Les référents prévention ont mis en avant le fait que les questions de prévention étaient aujourd’hui davantage discutées et pris en compte au sein des comités de direction. Certains ont fait état de la prise en compte des critères liés aux conditions de travail dans la conduite de projet (déménagement par exemple), d’autres nous ont signalé l’ouverture de commission sécurité au sein de leur entreprise. 

Documents réalisés dans le cadre de cette démarche

La FNICGV a réalisé des guides qui : 

  • répondent aux spécificités des adhérents (métiers et contexte social) ; 
  • permettent l’amélioration de la prévention des risques professionnels des métiers de la viande ;
  • accompagnent les adhérents à répondre à leurs obligations réglementaires ;
  • sont accessibles et réalistes pour des structures de petites tailles ;
  • ne nécessitent pas de ressources et de moyens supplémentaires hormis la volonté et le bon sens ; 
  • sont destinés à des non-experts ou des novices en matière de prévention.

L'ensemble des guides produits à destination des adhérents de la fédération sont disponibles sur le site fnicgv.fr

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