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Investir dans la richesse immatérielle : un enjeu majeur pour toute entreprise
Publié le 12/09/2013
A propos
Référence
994
Catégorie
Secteur d'activité
Effectif
Code APE
Région
Les Français aiment le bricolage et ce secteur d’activité se développe dans un fort contexte concurrentiel. Alors qu'elles souhaitent améliorer leur attractivité, les entreprises de ce secteur doivent investir dans le développement des compétences de leurs salariés et rechercher sans cesse des modes d’organisation plus performants. Pour réussir ce challenge, la seule bonne volonté ne suffit pas, ni la seule mise au niveau technologique d'ailleurs. En cas de redécollage de l’activité à la faveur d’une reprise de l’économie mondiale, il sera indispensable d’affronter la concurrence avec des salariés mieux formés.
Publié le 12/09/2013
Qui ?
Cette entreprise, créée dans les années 1970, fabrique des moulures. Elle est située sur un territoire rural et emploie 26 salariés. Elle travaille pour plusieurs réseaux de grande distribution de bricolage et se trouve de fait soumise aux contraintes des donneurs d'ordres. Si l'entreprise souffre actuellement d'une baisse des commandes, elle bénéficie néanmoins d'un marché porteur aussi longtemps que les français bricoleront et que les artisans rénoveront. Car en effet, la spécificité des ses produits l'expose peu à une concurrence mondiale. Son marché est donc susceptible de se redresser rapidement à la faveur de la reprise économique.
Quel était le problème à régler ?
L'évolution du contexte économique et légal (Loi de Modernisation de l’Économie) fait porter à l’entreprise le poids des stocks, une contrainte de plus en plus forte dans le cadre d’une production en flux tendus. Cela souligne l’extrême importance de la réactivité face à la demande du client. L'entreprise craint alors une augmentation du stress ressenti par les salariés et des difficultés de gestion des priorités en cas de dysfonctionnement, particulièrement en cas de reprise de l'activité.
De quelles compétences l’entreprise a-t-elle besoin pour faciliter ce travail de hiérarchisation, afin de garantir son organisation globale ? Comment garder ou gagner en sérénité dans la relation avec la grande distribution et les transporteurs ? Quel rôle l'encadrement de proximité doit-il jouer face à ce besoin de maintien des compétences et de prévention des risques au quotidien ?
Qu’ont-ils fait ?
Mené sur les trois sites de l'entreprise (débit, moulurage et expédition), le diagnostic a permis d'avoir un triple regard, à la fois sur la prévention des risques, les enjeux d'une GPEC et le management du travail, en réinterrogeant le rôle et le travail des managers de proximité (chefs d'équipes en l'occurrence).
La diagnostic a mis en évidence trois problématiques:
1)- Au niveau de la stratégie, il apparaît qu'au-delà de la contrainte géographique et celle du marché, l'entreprise possédait des atouts dans ses capacités à se mettre en réseau de partenariats (par exemple, en coopérant avec d'autres PME au niveau de la logistique ou de la réponse à des appels d'offres). Par contre, cela nécessite une projection des compétences et un accompagnement des populations au travail en matière de conditions de travail.
2)- Au niveau de l'organisation de la production, une partie de la charge physique et psychique était absorbée par la baisse du carnet de commandes. Mais compte tenu de la stratégie et de la dynamique de son directeur, l'entreprise aura intérêt à accompagner toute reprise d'activité par des aménagements matériels et organisationnels (travail en équipe, binômes, tutorat) pour éviter la survenue de TMS ou de stress.
3)- Enfin, a été également soulignée la nécessité de poursuivre la professionnalisation des encadrants de proximité dans une logique de transmission des compétences (transmission directe ou organisation du transfert de compétences au sein de l'équipe), de management du travail au sens d'apport de ressources et de régulation du travail (sortir un peu plus de l' "œuvrance"). Le rôle de préventeur de proximité (rôle de veille sur les accidents et incidents du travail, de suivi des obligations de travailler en sécurité au regard des enjeux liés au maintien des compétences dans l'entreprise; en effet, il faut noter que, pour cette entreprise, le marché du travail est extrêmement rural, un marché sur lequel les compétences industrielles sont quasiment inexistantes et où l'attractivité du territoire n'est que touristique.
En plus des problématiques de compétence et de management, la qualité de la matière première — les billes de bois — ainsi que les modalités de d'approvisionnement des machines ont été identifiées comme de sources de stress pour les opérateurs. En effet, les retards de livraison et la plus ou moins bonne qualité de la matière première provoquent une désorganisation récurrente de la production, avec des risques réels d'accidents liés à des manipulations perturbées par des temps contraints, des pannes et autres aléas.
Mais en dépit de ces difficultés, les atouts et ressources de l'entreprise ont été identifiés; et ils sont de loin plus importants que les contraintes. L'on peut citer: le dynamisme du chef d'entreprise, la qualité du travail effectué, la cohésion sociale et la cohésion d'équipe, un sens aigu du travail et un sentiment d'appartenance très fort. Cela explique le fait qu'en dépit de la baisse du carnet de commandes, le chef d'entreprise continue d'investir pour la performance future et l'amélioration des conditions de travail.
Pour quels effets ?
Trois axes de progrès ont été identifiés et proposés à l'entreprise:
1)- L'optimisation du budget formation en se faisant aider par l'OPCA afin d'identifier les possibilités de prise en charge de formation de tuteurs ou de formateur interne.
2)- La sollicitation du FACT (fonds pour l''amélioration des conditions de travail) et à la mettre en relation avec un consultant rompu aux méthodes du réseau Anact, un consultant en capacité à la fois d'aider l'entreprise à travailler sur le rôle et l'organisation de l'encadrement de proximité et de mettre en cohérence les différentes actions de prévention des risques professionnels certes déjà engagées mais de façon disparate et décousue.
