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Former les conseillers de prévention et leur donner les moyens d’agir efficaces

Auvergne - Rhône-alpes

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Pour mieux caractériser certaines données et utiliser les indicateurs pertinents dans leur mission de prévention des risques, les conseillers de prévention de cette académie misent sur leur montée en compétence par la formation. Une demande d’autant plus pragmatique que ces données varient d’une année et d’un établissement à l’autre… Sur le terrain, une difficulté réelle existe : comment passer de signalements individuels nécessitant des actions de correction à la construction d’objets de prévention collectifs ? L’intervention de l’Aract vise à sensibiliser les différents acteurs de la prévention à une démarche de compréhension et d’action dans l’instant et dans la durée.

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Qui ? 

L’académie de Grenoble couvre 5 départements et emploie, en 2017, 47 110 agents répartis dans 2800 établissements (écoles, collèges, lycées, établissements régionaux adaptés). Les instances traitant de la prévention de la santé et des conditions de travail sont organisées comme suit : 1 CHSCT regroupant environ 15 personnes pour chaque département et un CHSCT au niveau académique. Un conseiller de prévention académique et des conseillers départementaux ont pour rôle de mettre en œuvre la politique de prévention académique et d’animer un réseau d’assistants de prévention.

 
Quel était le problème à régler ?  

Les représentants du personnel de deux CHSCT souhaitent engager une réflexion pour mieux utiliser les indicateurs dans leur mission de prévention des risques. Déjà sensibilisés à la prévention des risques psychosociaux, ils souhaitent poursuivre leur montée en compétence et être outillés pour identifier les indicateurs qui pourraient être utiles à leur démarche de prévention. Au niveau académique, si de nombreuses données sont saisies, les CHSCT ne savent pas comment les exploiter dans le cadre de leur mission de prévention. S’ils suivent certains taux d’une année sur l’autre (absentéisme, nombre d’accidents), ces derniers ne renseignent en rien sur les conditions de travail qui pourraient être source de dysfonctionnements. Ils souhaitent bénéficier d’une formation-action de 3 jours pour partager un langage commun sur les indicateurs, connaître leurs usages et leurs limites, s’approprier une méthode pour repérer les bons indicateurs et déterminer des pistes d’actions pour les intégrer dans leur démarche.

 
Qu’ont-ils fait ?  

Phase de préparation

L’intervention a été préparée en amont avec le service prévention, aux niveaux académique et départemental, les représentants du personnel des deux CHSCT et la MGEN qui finance la formation-action. Lors de cette phase, l’Aract a demandé aux représentants du personnel leurs attentes mais aussi les modalités de fonctionnement des CHSCT et les problématiques pour lesquelles des actions ont été menées.

 

Partager un cadre commun : clarifier les notions, poser les limites des chiffres.

Avant de construire des indicateurs utiles, il est fondamental de définir ce qu’est un indicateur.

La première journée de formation-action s’est centrée sur le transfert de repères pour distinguer les notions de données et d’indicateurs. Dans le cadre d’une démarche de prévention, 6 grandes familles de données sont souvent utilisées : production-service, démographie, absentéisme, conditions de travail et sécurité, parcours, santé. Ces données sont utiles pour suivre l’évolution d’une situation dans la durée, mais ne disent rien sur les causes expliquant cette évolution (évolution du contexte, des conditions de travail, des pratiques managériales, de l’équipement ?…).

On parle d’indicateurs quand des acteurs cherchent à évaluer un fonctionnement ou un système.

Ce sont des données chiffrées qui livrent une information sur ce que les acteurs cherchent à évaluer. Ils mesurent un phénomène à un instant T en lien avec un objectif à atteindre et un critère à évaluer. Ils sont donc le résultat d’un construit social, d’une démarche de questionnement. Deux types d’indicateurs peuvent être distingués : les indicateurs de moyens (les moyens prévus ont-ils bien été mis en œuvre ?) et les indicateurs de résultats (les résultats souhaités ont-ils été atteints ?)

 

Construire des indicateurs utiles

Les deux autres journées ont été consacrées à la définition d’indicateurs, avec un travail d’inter-cession. Un des pré-requis fondamental : la définition d’un indicateur pertinent est le résultat d’un questionnement. Il ne se définit pas a priori mais a posteriori, selon ce que le préventeur cherche à évaluer. Cela suppose au préalable de repérer et formaliser une problématique de prévention, c’est-à-dire l’ensemble des problèmes se posant sur un sujet déterminé. L’analyse de la situation de travail posant problème est donc incontournable pour bien formuler une problématique (où cela s’est passé, quand, avec qui…).

 

Un des moyens à disposition des préventeurs pour repérer des conditions de travail dégradées est l’inventaire des fiches de signalements rédigées par les agents. Ceux-ci y décrivent une situation de travail ayant un impact sur leur santé, le collectif de travail ou le travail. Une des difficultés pour les préventeurs est alors de passer de signalements individuels nécessitant des actions de correction à la définition d’objets de prévention collectifs. Pour les y aider, l’Aract leur a proposé une méthode comprenant 10 étapes. La définition des indicateurs fait partie des dernières étapes :

 

Étape 1 : formaliser le constat initial (ex. : les enseignants en maternelle doivent faire face à une agressivité de plus en plus prononcée de la part des parents lors des relations dans l’enceinte de l’école. Leurs reproches peuvent porter sur la pédagogie ou sur les activités proposées).

Étape 2 : vérifier dans le constat s’il y a un sujet de prévention (ex. : il s’agit de prévenir la survenue des agressions des parents car elles dégradent les conditions de travail des enseignants. Elles génèrent du mal-être et sont un facteur de risques psychosociaux important).

Étape 3 : préciser ce que le CHSCT va prendre en compte dans son analyse (ex. : le CHSCT va préciser ce qu’est une situation d’agressivité : les agresseurs possibles, les caractéristiques de l’agression, le dommage, les conséquences…)

Étape 4 : lister les moyens de recueil de d’information existants pour apprécier le constat (ex. : fiche santé et sécurité au travail, entretien avec le médecin du travail, alerte des familles…).

Étape 5 : identifier la manière d’obtenir les informations complémentaires souhaitées (ex. : visite au sein d’un panel d’écoles maternelles, élaboration d’un questionnaire…).

Étape 6 : analyser les causes et les conséquences (ex. : un manque d’information des parents sur les activités pédagogiques, des moyens de communication pas assez diversifiés…).

Étape 7 : formaliser des hypothèses en lien avec la prévention des risques (ex. : les enseignants exposés à des altercations fréquentes avec les parents ont de moins en moins envie d’être innovants dans leurs projets pédagogiques).

Étape 8 : identifier des actions de prévention (ex. : sensibiliser les enseignants à travers une plaquette sur les pratiques favorisant des situations d’agressivité et sur les procédures existantes, proposer des formations pour mieux gérer les conflits relationnels avec les parents, sur la posture à adopter…).

Étape 9 : bâtir des indicateurs (ex. : d’indicateur de suivi des situations d’agressivité : évolution du nombre par an, par établissement, par département, nombre d’enseignement demandant à changer d’établissement…. Indicateurs pour évaluer les actions de prévention : nombre d’enseignants formés, nombre de réunion du comité de pilotage suivant les situations d’agressivité…).

Étape 10 : suivre les indicateurs et ajuster les actions de prévention

 
Pour quels effets ?  

A ce jour, et même si les préventeurs ont apprécié la méthode proposée, ils rencontrent des difficultés à formaliser des objets de prévention sur lesquels ils pourraient agir. Le manque de temps à leur disposition est un autre frein évoqué. En 2022, dans la fonction publique, des comités sociaux d’administration (CSA) vont remplacer les comités techniques (CT) et des comités d’hygiène sécurité santé et conditions de travail (CHSCT) qui fusionnent. L’accompagnement d’un tiers pourrait faciliter la mise en place de ces nouvelles instances et aider les préventeurs à identifier des objets de prévention.

 
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