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Aven réduit significativement l'exposition aux facteurs de risques TMS de ses agents

Provence-Alpes-Côte d'Azur

A propos

Secteur d'activité
Effectif
La tentation est grande, pour réaliser une analyse ergonomique d’un poste de travail dans une entreprise, y compris les modes opératoires du salarié qui y est affecté, de faire appel à un « expert » externe, comme si le salarié lui-même ne l’était pas pour sa propre activité. Car en effet, au-delà des mesures objectives, les petits trucs et l’expérience sur le poste, surtout lorsque celle-ci est verbalisée par l’opérateur lui-même, sont d’une utilité et d’une spécificité évidentes. Et cela, d’un opérateur à l’autre, d’un collectif à l’autre. L’implication des salariés dans la conduite de tels changements qui impactent les conditions de réalisation de leur propre activité de travail est donc nécessaire pour en assurer le succès sur tous les plans.

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Qui ? 

L’entreprise, une SARL de 142 salariés dont 132 agents de service, est implantée en région PACA. À ses divers clients du secteur privé (entreprises industrielles, grande distribution, tertiaire…) et du secteur public (mairies, collectivités, universités…), elle propose, entre autres services: l’entretien des locaux, des interventions techniques (remise en état après travaux, traitement des sols, travaux en hauteur, débarras…), la rénovation des façades (lavage haute pression, nettoyage et protection des façades en mur rideau, rénovation et polissage des vitrages, mise en place de dispositifs anti-pigeons…) et des interventions après sinistre (nettoyage et décontamination après incendie, dégâts des eaux et/ou pollutions).

Quel était le problème à régler ?  

Les agents de service sont en permanence exposés aux risques TMS par les manutentions manuelles de charges souvent lourdes (machines, poubelles, mobiliers…) la manipulation d’appareils électroménagers (aspirateurs, autolaveuses…) et autres matériels de nettoyage), la répétitivité des gestes particulièrement au niveau des membres supérieurs, les contraintes posturales (à genoux, accroupi, penché en avant, bras en élongation et/ou étirement), les vibrations de certaines machines (marteau piqueur, perceuses, outils de terrassement, etc.).

Consciente de ce que le métier d’agent de service est le plus exposé aux TMS, la direction décide de faire réaliser une analyse ergonomique du poste de travail « agent de service »; elle attend de cette analyse des propositions de mesures de prévention en termes d’aménagements, d’organisation, de formation et d’accompagnement pour réduire voire supprimer les facteurs de risque sources de TMS.

Qu’ont-ils fait ?  

L’intervention ergonomique du consultant vise à identifier les déterminants de l’activité qui concourent à créer les conditions de travail qui aggravent le risque de développement des lésions musculosquelettiques chez les salariés affectés au poste « d’agent de service ». Mais cela ne peut être l’affaire du seul « expert ». C’est pourquoi la participation et l’implication de la direction, des salariés et des personnes externes ayant un rôle à jouer en matière de sécurité et de santé dans l’entreprise sont indispensables pour non seulement le succès du diagnostic mais aussi pour une meilleure maîtrise du risque TMS.



• Une démarche en 6 phases successives:

1- Constitution des groupes de pilote et de travail

2- Analyse ergonomique du poste de travail « agent de service »

3- Élaboration d’un plan d’actions

4- Rédaction du rapport d’intervention par les intervenants

5- Présentation du rapport au groupe de travail et sensibilisation du personnel

6- Accompagnement dans la mise en œuvre du plan d’action



• focus sur les phases 2, 3 et 6



A) – L’analyse ergonomique du poste de travail « agent de service »

Elle s’est réalisée sur une période représentative de l’activité la plus fréquemment rencontrée. Les opérateurs étaient à leur poste dans les conditions habituelles de travail, et activement associés à l’analyse de leur activité ; elle a consisté à:



1)- recueillir et étudier les documents de l’entreprise (organigramme, Document Unique, tout document renseignant sur l’activité des opérateurs concernés par l’étude, les machines/outils, etc.) ; 2)- mener des entretiens auprès de la direction, des agents de maîtrise, des salariés et du médecin du travail en vue d’obtenir des informations sur tous les problèmes importants relatifs au travail et à la santé des opérateurs;

3)- observer les opérateurs en situations de travail (outils, modes opératoires, gestes et postures… aidés, si besoin de grilles d’évaluation issues d’organismes référents), en faisant usage, lorsque nécessaire, des moyens audiovisuels;

4)- questionner les opérateurs sur la description des opérations de travail et des difficultés rencontrées, sur l’organisation du travail, les douleurs musculosquelettiques avec leur fréquence et leur intensité…;

5)- établir, en collaboration avec les membres du groupe de travail, un diagnostic partagé à partir des informations recueillies lors des observations et des entretiens/questionnements.



B)- L’élaboration d’un plan d’actions

Le groupe de travail a ensuite hiérarchisé les problèmes identifiés comme source directe ou indirecte des TMS pour les opérateurs et préconisé des pistes d’action visant à réduire les TMS et/ou émécher leur apparition. Mais cette étape ne s’est pas contentée des seuls données matérielles ; les membres du groupe de travail ont procédé par une approche globale de la situation de travail appréhendée comme la résultante de plusieurs facteurs : organisationnels, techniques, environnementaux… mais aussi humains, contextuels, etc



. C)- L’accompagnement dans la mise en œuvre des préconisations a été une étape importante en termes de suivi des mesures par le comité de pilotage (à l’aide d’un tableau de bord) et d’évaluation. Cela a consisté à faire le point en trois moments (3, 6 et 12 mois après l’intervention), sur les actions entièrement ou partiellement, avec les difficultés rencontrées, et sur celles restant à appliquer. L’évaluation de l’ensemble du plan d’actions a été assurée par les intervenants.

Pour quels effets ?  

La réalisation de ce projet d’analyse ergonomique du poste « d’agent de service » a permis:

- une prise de conscience par l’ensemble des acteurs de l’entreprise que toute situation de travail est la résultante d’un faisceau de facteurs organisationnels, techniques, environnements et (à ne surtout pas minimiser) humains.

- Une réduction significative des facteurs directs de TMS (essentiellement les contraintes posturales et biomécaniques liées aux manutentions, la répétitivité des gestes) et indirects (stress, organisation du travail…).

- Une amélioration conséquente de la performance et de l’efficacité globale de l’entreprise liée à celle des conditions de réalisation de l’activité de travail des « agents de service ».

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