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Attractivité et fidélisation du métier de charpentier : les enjeux d’une bonne couverture

Cas entreprise Mecabourg

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Les métiers de la charpente-couverture sont réputés difficiles, et souvent l’expérience véritable n’est au rendez-vous qu’après 10 ans de pratique en moyenne. Pour les responsables d’entreprises, les enjeux sont économiques, stratégiques et sociaux. Car il s’agit non seulement de bien recruter et fidéliser de nouveaux salariés, mais aussi de bien les former afin qu’ils soient à la hauteur des nouvelles exigences de la production. Pour y parvenir, tous les leviers comptent : intéresser les jeunes pour préparer la relève, prévenir la pénibilité et mieux sécuriser l’environnement et l’organisation des chantiers, préserver et transmettre les savoirs et savoir-faire ainsi que tours de main et autres petits « trucs du métier », viser un travail de qualité pour répondre à des marchés de plus en plus concurrentiels… Autant de paramètres qu’il importe de maîtriser si l’on veut durer et progresser dans ce métier…

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Qui ? 

L’entreprise réalise des travaux de levage de charpente, de couverture, bardage et zinguerie. Elle effectue des travaux de rénovation et de construction, des extensions et/ou surélévations et de l’isolation énergétique. Elle fabrique, dans son propre atelier, des murs en ossature bois et des charpentes.

L’organisation du travail évolue selon les chantiers. Ses équipes sont composées selon la complexité du chantier, la polyvalence, les compétences (et habiletés), la confiance du dirigeant à l’égard de ses salariés (niveau d’autonomie), les déplacements. L’entreprise fonctionne autour de 4 équipes, toujours constituées d’un chef d’équipe (charpentier expérimenté), d’un charpentier (niveau intermédiaire) et d’un apprenti.

Quel était le problème à régler ?  

Le métier de charpentier est réputé difficile physiquement (manipulation de matériaux lourds et d’outils coupants) et exigeant mentalement (capacité d’anticipation, d’organisation des chantiers et d’adaptation par chantier). Un métier qui également se modernise avec l’évolution des types et modes de construction, et du développement durable (écologie : choix des matériaux et maîtrise des coûts énergétiques, gestion des déchets, etc.). De plus, les nouvelles technologies investissent de plus en plus ce secteur (outils mécanisés, à commandes numériques…).

Or, malgré ces évolutions qui pourraient rendre le métier plus attractif et moins difficile, l’entreprise évoque des difficultés pour recruter.

Qu’ont-ils fait ?  

Après avoir réalisé des observations de cinq situations de travail et des entretiens auprès du dirigeant et des salariés, plusieurs thèmes apparaissent :


• Apprendre le métier : outre que le métier de charpentier s’apprend dans le cadre de formation scolaires (mathématiques, lecture d’un plan, technologie, dessin…), il s’affine sur le terrain avec la prise en compte :
- de la variabilité des contextes environnementaux des chantiers ;

- de l’accessibilité du chantier ;

- des différents corps de métiers en co-activité ;

- des relations diverses avec les donneurs d’ordres, des architectes, SPS, Bureau d’Étude, etc. ;

- Des moyens de sécurité mis en œuvre sur les chantiers ;

- Du climat et des infrastructures, etc.

• Transmission du savoir-faire : l’expérience des plus anciens permet d’anticiper à la fois sur les repères dans l’espace, l’environnement et les « réactions » des machines, outils et des matériaux (le bois est sensible aux variations climatiques, le zinc et l’inox subissent de fortes dilatations selon les variations thermiques).


Une transmission des savoir-faire est d’autant plus importante pour les novices les plus qualifiés qui se font ainsi une vision plus précise de leurs perspectives professionnelles. Cette transmission ne se focalise pas uniquement sur les aspects techniques. Elle se joue aussi sur les apports esthétiques du produit et sur un travail de qualité (du produit et du façonnage).

• Des compétences multiples, classables comme suit :

- maîtrise intellectuelle : mathématiques, géométrie et physique, repères dans l’espace et lecture de plan et traçage ;

- maîtrise manuelle : connaissance et appréhension des outils et matériaux, fabrication et manutention.
- maîtrise gestuelle : possibilité d’appréhender son environnement de travail et de pouvoir adapter son poste et sa façon de faire en fonction des diverses contraintes des chantiers.

- maîtrise relationnelle : équipes de travail, de la co-activité à de la coopération. La qualité du travail collectif est souvent liée aux contraintes (temporelles et spatiales) du chantier ; elle est déterminée et/ou par le maître d’œuvre, le maître d’ouvrage et les différentes entreprises selon les étapes de la construction.


• Management et évolutions du métier : pour répondre aux nouvelles demandes des clients, il est nécessaire de recruter de nouveaux profils de salariés. avec des niveaux de qualifications qui évoluent sans cesse, le dirigeant doit modifier son modèle de management pour répondre aux nouvelles exigences de ces nouveaux salariés (perspectives professionnelles, par exemple).


• Les risques professionnels sont multiples : les situations de travail sont très variées et les expositions aux risques se succèdent ou/et se superposent et peuvent avoir un effet « domino ». Chaque chantier est spécifique :

- environnement de travail : variation du climat ; infrastructures ; éloignement des chantiers et déplacement ; mise en sécurité.

- équipements & outils : EPI, manutention de matériaux et manipulation des outils ;

- travail en hauteur.

Pour quels effets ?  

Après une rencontre collective salariés et dirigeant, des actions d’amélioration ont été engagées, particulièrement autour de l’organisation des chantiers :

• Avoir une plus grande visibilité sur les chantiers à venir pour pouvoir anticiper à la fois planning et les contraintes physiques, et ainsi mieux prévenir et gérer la fatigue.

• La connaissance des futurs chantiers doit permettre de mieux gérer les approvisionnements sur les chantiers et en atelier.

• Finaliser les chantiers pour éviter les oublis et ne pas être « pollué » par les chantiers à terminer : une nécessité pour être plus efficace sur les chantiers en cours de réalisation.

• Obtenir des explications détaillées des travaux à réaliser, en ayant une meilleure connaissance des devis et contrats conclu, et du temps impartis pour le chantier (délai et durée).


Le dirigeant vise à améliorer attractivité et fidélisation des charpentiers, notamment par un travail sur le management :

- en prenant en compte les évolutions du métier et les conséquences sur les recrutements et les différents niveaux de qualifications intégrant l’entreprise ;

- en prenant soin de mieux identifier les parcours professionnels de cette nouvelle population.

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