Appel à manifestation d’intérêt « Le travail, la santé et la performance : quels nouveaux modèles productifs ? »
Réalisations et projets - Publié le 22 juillet 2022 - Modifié le 02 août 2024
Contexte
Les modèles usuels de la performance s'essouflent et peinent à reconnaître l’importance de la contribution du travail au fonctionnement des organisations productives. Le travail est ainsi très souvent considéré comme un coût devant être réduit et non comme une ressource essentielle à l’action collective et à la création de valeur. Il en résulte des approches et des outils gestionnaires (reporting) « hors-sol » et inadaptés pour évaluer véritablement la contribution du travail à la vie et au développement de l’entreprise.
Les modèles de performance retenus sont le plus souvent fondés sur l’optimisation des tâches et gestes individuels et une vision « court-termiste » de l’activité. L’intensification et l’accroissement de la charge de travail induits entravent le développement et la consolidation de la santé des personnes ; les salariés se plaignant également d’un manque de sens du travail. Les projets technologiques et organisationnels sont le plus souvent déployés sans anticiper leurs usages au travail et sans requérir la participation des salariés. Les entreprises, en butte à une pression actionnariale et des exigences de rentabilité posées a priori se déforment progressivement et finissent par manquer de ressources pour leur développement.
Les conséquences sur la santé (mais aussi sur l’environnement), entrainées par des modes d’organisation préjudiciables à de bonnes conditions de travail sont, quant à elles, considérées, comme des dégâts inévitables pris en charge par la collectivité au titre des dépenses sociales. Enfin, ces modèles peinent à prendre en charge les nouveaux enjeux liés à la « servicialisation » des activités de travail, à la montée des exigences de qualité et de soins (Care), et à la transition écologique.
Dans ces conditions, il semble nécessaire de rechercher des alternatives qui permettent de concevoir autrement les modalités d’articulation entre la santé des personnes, le travail et la performance des organisations.
Plusieurs enjeux et conditions peuvent être repérés pour les développer, notamment :
- Montrer et évaluer les effets utiles du travail pour les bénéficiaires et le développement de l’entreprise.Démontrer l’intérêt d’une transformation des modèles productifs existants en s’appuyant sur une meilleure reconnaissance de la valeur du travail,
- Développer la capacité des acteurs à interroger les modèles productifs,
- Collaborer avec les acteurs qui peuvent agir sur le fonctionnement de l’entreprise, la conception du travail, son organisation et son importance stratégique,
- Mieux appréhender les finalités économiques du travail pour lui donner une place centrale.
- Redonner une dimension politique au travail et appréhender le travail comme source de création de valeur.
Les travaux attendus doivent cibler en priorité les TPE/PME (et non les grands groupes), c’est-à-dire :
- Des contextes d’autonomie de gestion, d’accès facilité au dirigeant et aux représentants du personnel,
- Une capacité à revoir la stratégie et de réinterroger le modèle productif,
- Enfin un ancrage territorial important, s’appuyant sur des écosystèmes locaux.
Objectifs de l'appel à projets
- Rechercher et concevoir des modèles de production alternatifs,
- Repérer et soutenir un projet d’intervention et le développement de méthodes à destination de TPE/PME afin d’accompagner cette évolution,
- Repérer et soutenir l’émergence d’un système local d’acteurs pertinent (bénéficiaires, chambres consulaires, SPSTI, acteurs du développement socio-économique, élus locaux, partenaires sociaux…) autour de l’entreprise afin de développer des logiques de coopération à l’échelle territoriale,
- Contribuer à la conception collaborative d’un référentiel sur le travail comme facteur de santé et de performance ; référentiel porté par le réseau Anact-Aract selon une approche paritaire.
Les travaux attendus devaient cibler en priorité les TPE/PME (et non les grands groupes), c’est-à-dire :
- Des contextes d’autonomie de gestion, d’accès facilité au dirigeant et aux représentants du personnel,
- Une capacité à revoir la stratégie et de réinterroger le modèle productif,
- Enfin un ancrage territorial important, s’appuyant sur des écosystèmes locaux.
Les projets devaient permettre de :
- En direction des entreprises et des territoires :
- Transformer des situations de travail et des modèles productifs,
- Améliorer les conditions de travail et la performance,
- Installer des dynamiques durables entre les acteurs à l’échelle du territoire,
- Repérer les pratiques de coopération, les compétences, les formes d’organisation qui soutiennent ces transformations.
- En direction du champ de l’amélioration des conditions de travail :
- Transférer des expériences et des méthodologies d’intervention,
- Enrichir la réflexion scientifique,
- Contribuer à l’élaboration d’un référentiel,
- Mettre à disposition les résultats, les modes opératoires et les méthodes à destination du public.
Calendrier
- 22 juillet 2022 : ouverture des candidatures :
- 11 octobre 2022 : Sélection des projets
- 30 novembre 2023 : date limite d'achèvement des projets financés