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Appel à contributions "Travail, parcours et prévention de l'usure professionnelle"

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La Revue des conditions de travail lance un nouvel appel à contributions pour son numéro 10 qui paraîtra en décembre 2019. 

Le numéro 10 de La revue des conditions de travail s'intéressera au rôle du travail dans la construction de parcours professionnels soutenables. Pourquoi ce thème ?

« Les travaux de l’Anact tendent à démontrer que l’expérience acquise (savoirs, savoir-faire, connaissance de soi et des autres) contribue, tout au long de la vie professionnelle, à renouveler les ressources que mobilisent les individus au travail. Prévenir l’usure, c’est ainsi s’intéresser en priorité aux situations de travail et transformer celles-ci pour fournir aux individus des opportunités de développement et d’apprentissage. Il s'agit ainsi de leur permettre à la fois de faire face à leur activité et d’agir sur leur environnement et leur parcours. Sur cet aspect, nos travaux rejoignent les résultats de nombreuses recherches scientifiques. La notion de parcours caractérise les impacts à long terme du travail sur la santé. C’est par des expositions à des situations de travail – positives et négatives – au cours du temps, et à leur cumul, que les salariés peuvent connaître une altération de leur état de santé. Encore faut-il ne pas considérer de façon mécanique l’usure qui peut en résulter. »

Le contenu du travail et les conditions dans lesquelles il se réalise influent donc positivement ou négativement sur la possibilité de travailler plus longtemps et en bonne santé. N'est-ce pas une idée communément admise ?

« Il faut sans doute dépasser une représentation univoque du travail comme étant à la source d’un « impact » forcément négatif sur la santé. Dans ce sens, l’usure professionnelle  doit être considérée moins comme le résultat naturel du vieillissement que comme une « construction » qui dépend du vécu professionnel et de la trajectoire des travailleurs. Mais il ne va pas de soi que le travail peut contribuer positivement à la construction de la capacité d’agir des personnes. Pour qu'il devienne un véritable opérateur de santé, il faut des conditions précises et un engagement sans faille des entreprises. Comment fonder cette action et démontrer la validité de ce postulat ? Quelles sont les bons exemples en la matière et comment faire ? C'est là toute l'ambition de ce numéro : s'intéresser aux conditions et aux méthodes qui peuvent permettre de passer d'un constat partagé à l'action. »

L'Anact lance donc aujourd'hui un appel à contributions. Quel types d'articles attendez-vous ?

« Tout d'abord des contributions qui s'intéresseraient au renouvellement des cadres d’analyse et des choix théoriques. Une réflexion sur la notion de « risque professionnel » peut par exemple être engagée. Que signifie une approche qui entend traiter avant tout des situations de travail globales vécues par les individus ? Quelles sont les implications de cette posture ? Quel lien avec les pratiques de prévention et ce que l’on entend par « culture de prévention » ? La question de l’analyse démographique et de sa mobilisation en entreprise peut également être traitée : quels outils, quels résultats, quels sont les contextes dans lesquels cette méthodologie a été utilisée et quels bénéfices obtenus en matière de prévention des risques professionnels permise par celle-ci ?

Deuxième type d'article attendus : des retours d'expérimentations sur le terrain, conduites autant par des préventeurs, des consultants que des chercheurs académiques et que celles-ci aient pu mener à des réussites ou à des échecs.

Des contributions qui interrogeraient les liaisons entre « travail », « emploi » et « activité » sont aussi espérées. Les parcours des individus semblent en effet de plus en plus marqués du sceau de l’incertitude et du passage entre activité, inactivité ou encore des formes d’activités qui ne sont pas directement marchandes (bénévolat, retraites actives ou encore travail domestique, par exemple). Les temps sociaux usuels de la période fordiste – éducation pendant la jeunesse, activité dans le travail et l’emploi à l’âge adulte, inactivité à la retraite ou invalidité pour raisons de santé – semblent remis en question et des va-et-vient, volontaires ou non, peuvent être observés à différents âges de la vie. Qu’en est-il réellement de ces évolutions ? Comment le travail peut-il soutenir ces différentes formes d’activités et servir de « transition » vers des formes alternatives au salariat classique au bénéfice de toutes et tous ? Bien entendu, il sera également attendu des articles qui feront état des mobilisations observées dans le champ de l'entreprise et de la façon dont les acteurs internes sont impliqués.

Enfin, nous attendons également des productions qui se pencheraient le rôle et la place des acteurs. Des articles qui pourraient faire état d'expériences sur le développement d'un « système institutionnel d’actions » qui mobilise autant les entreprises, les services publics proprement dits (Direccte, Carsat, Aract), les branches professionnelles et les chambres consulaires (OPCA, Maison de l’emploi, CCI, etc.), les associations qui s’occupent du développement territorial et du maintien en activité des personnes, etc. seront bienvenus et pourront servir d’inspirations à des acteurs qui tenteraient de raffermir l’ancrage territorial des pratiques de préservation et de développement de la santé au travail. Bien entendu, des articles qui traiteraient de la manière dont les acteurs en entreprises sont mobilisés sont également espérés. »

Quelle est la marche à suivre pour proposer sa contribution ?

Nous invitons tout d'abord les personnes intéressées à consulter le texte intégral de l'appel à contributions, puis nos recommandations aux auteurs. Les intentions d’articles doivent ensuite nous parvenir avant le 15 juin 2019, à l'adresse t.rousseau@anact.fr. Celles-ci doivent contenir le titre de l’article, accompagné d'un résumé de la problématique et la méthodologie utilisée (1 page maximum). L'Anact adressera alors une réponse à l'auteur. L’acceptation de l’intention d’article ne présume pas de l’acceptation de l’article final. Celui-ci sera évalué par deux personnes désignées par le comité éditorial de la revue.

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