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Analyse des risques : l’indispensable association des salariés
Publié le 09/01/2007

A propos
Publié le 09/01/2007
Cette structure, qui emploie environ 20 salariés, accueille des personnes ayant une déficience auditive ou visuelle, dont la quasi-totalité sont des femmes. Elle se compose d'une section foyer (public de 20 à 60 ans) et d'une section personnes âgées de plus de 60 ans. Elle s'est développée régulièrement et est en cours de structuration face à une demande croissante. La prise en charge médicalisée des personnes âgées fait partie d'un projet de développement de la structure.
Le directeur a connaissance d’accidents du travail dans sa structure. Aucune analyse n'a pourtant été menée à ce jour. Un document unique a certes été rédigé. Mais le directeur a conscience de l'avoir fait seul, même si le personnel l'a validé. Il souhaiterait pouvoir engager une réflexion de fond avec le personnel afin de pouvoir le sensibiliser et identifier certains risques qui auraient été omis dans un premier temps, dans le but de trouver ensemble des solutions de prévention. La demande porte sur un appui organisationnel plutôt que technique.
L’analyse du travail réel des salariés se déroule en plusieurs temps : un temps d’échange « ouvert » avec les salariés afin d’aborder leur représentation des risques, un temps oral plus détaillé où a lieu un échange sur leurs pratiques professionnelles et enfin un temps d’analyse et d’observation de leur travail « in situ ». La déléguée du personnel est associée à l’ensemble de la démarche.
Le contexte organisationnel.
L’association est soutenue par des sœurs dont la moyenne d’âge augmente alors que leur nombre tend à diminuer. Leur travail doit donc être reporté vers du personnel salarié. Cette évolution est liée au changement dans les fonctions des salariés. Jusque là , chaque fonction avait un rôle particulier. Les sœurs s’occupaient beaucoup des soins aux résidents et des toilettes. De son côté, la fonction « animation » impliquait peu de contact « physique » avec les résidentes.
La volonté de la direction est de partager l’ensemble des tâches de base (toilette, repas, animation) en distinguant les rôles en fonction des qualifications : « faire faire » pour une monitrice éducative, et « faire » pour une aide soignante.
Cette évolution se retrouve dans les fiches de poste qui finissent par se ressembler. Mais elle est difficilement acceptée par certains. Elle amène en effet les différents métiers de l’équipe éducative à être exposés aux mêmes risques.
La représentation des risques.
Les risques évoqués prioritairement par les salariés sont : le risque épidémiologique, la charge mentale, les violences physiques et les risques liés à la manipulation des personnes. Sont cités dans un deuxième temps, les risques de glissade à la sortie de la salle de bain, de soulèvement de poids (fauteuil roulant à entrer dans l’ascenseur), de coupure ou de brûlure.
La charge mentale est liée notamment au vieillissement des résidentes. Le foyer s’oriente de plus en plus vers une maison de retraite spécialisée. La dépendance des résidentes augmente. Les salariés doivent faire face à leur fin de vie.
L’organisation du travail contribue à la charge mentale. Les procédures d’urgence obligent les salariés à abandonner la personne dont ils s’occupent pour aller chercher de l’aide. Face au sentiment d’abandon ressenti par les résidentes, les salariés préfèrent traiter le problème seul, au prix d’un risque pour eux (manipulation de personne essentiellement).
A cela s’ajoute la multiplication des tâches qui fait apparaître un sentiment d’éparpillement et l’impression que la relation avec les résidentes se dégrade, qu’elle devient secondaire.
Le risque de manutention manuelle, lié à la manipulation des résidentes sera de plus en plus important du fait de leur perte d’autonomie, face à la vieillesse et la maladie.
Le risque épidémiologique est sensible surtout pour les salariés ayant une ancienneté importante dans l’association. Les « procédures » misent en place, comme les gants en plastique, ne sont pas des réflexes pour eux qui n’étaient pas habitués au contact physique avec les résidentes
La démarche menée a permis à la direction de changer les plans de la construction d'une nouvelle partie du bâtiment. Cette démarche a également permis de renouer le dialogue et d'engager des réflexions de fond avec les salariés sur l'organisation.
Si, la représentation des risques par les salariés semble pertinente, elle doit être précisée en fonction des différences de situation entre les résidentes, selon leur dépendance physique ou la nature de leur appartement. Une chambre mal aérée, une sortie de salle de bain qui glisse ou une résidente qui ne doit pas être manipulée avec le lève-malade ; une analyse détaillée de chaque appartement, et de chaque résidente doit être faite avec l’ensemble des équipes.
Méthodes et outils associés
Formations
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