Agriculteurs : Articuler transition écologique et conditions de travail en Grand Est

Réalisations et projets - Publié le 11 juillet 2025 - Modifié le 21 octobre 2025

Face à la nécessité de réduire l’usage des produits phytosanitaires, ce projet porté par l’Aract Grand Est et ses partenaires explore son impact sur les organisations et les conditions de travail des agriculteurs. En croisant observations de terrain et témoignages, il met en lumière les tensions entre enjeux environnementaux, charge mentale, organisation du travail et modèle économique agricole.

concilier usage des produits phytosanitaires et conditions de travail

Le contexte : un plan écologique aux effets ambigus

Le projet naît de constats faits lors de formations pour des certifications à l’utilisation des phytosanitaires. Malgré le plan Ecophyto, la baisse de l’usage des produits reste faible (12 % au lieu de 50 %). Si les alternatives existent, elles sont souvent perçues comme un « retour en arrière » par les agriculteurs, car elles augmentent la pénibilité et la charge mentale.

On revient 30 ans en arrière !

Un agriculteur

Une charge mentale croissante : décider sous pression

L’épandage dépend fortement de la météo, des règles et des pressions commerciales. Les agriculteurs vivent un stress permanent lié à la prise de décision, craignant l’échec technique, économique ou sanitaire. Les alternatives exigent plus d’observation, de recul et de compétences, générant de l’incertitude constante

Le traitement, c’est une façon de gérer mon stress. Il faut avoir les nerfs solides.

Des agriculteurs

Réorganiser le travail : plus de temps, plus d’efforts

Les changements impliquent davantage de cultures, donc plus de semis, de récoltes, de transports, et moins de « temps morts ». Les aléas climatiques perturbent encore davantage les calendriers. L’organisation du travail devient plus instable, plus dense, plus physique, avec un impact direct sur la santé.

Un temps de travail multiplié par deux avec une efficacité divisée par deux.

Un agriculteur

Qualité du travail et reconnaissance sociale en évolution

La vision d’un « champ propre » (sans mauvaises herbes) reste fortement ancrée. Réduire les phytosanitaires peut engendrer un « champ sale », mal vu par les pairs, affectant le sentiment de compétence et de qualité du travail. L’image de leur travail, construite autour de critères classiques, est bousculée.

Un champ sale, c’est un champ mal travaillé.

Un agriculteur

Appui collectif et leviers de transformation

Le groupe Dephy joue un rôle essentiel pour rompre l’isolement, mutualiser les pratiques et alléger la pression. Ces échanges permettent de construire une vision partagée de la transition et d’ouvrir la voie à des outils d’aide à la décision. La transition écologique ne peut réussir sans repenser en profondeur l’organisation et la reconnaissance du travail agricole.

Le groupe, ça rassure.On avance ensemble, c’est moins lourd.

Des agriculteurs

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