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L'Aract Languedoc-Roussillon accompagne Selvea dans son changement de process

L'Aract Languedoc-Roussillon accompagne Selvea dans son changement de process

Une démarche d’écoute participative, mise en place avec l’appui de l’Aract Languedoc-Roussillon, a permis aux salariés d’une PME de construction bois de mieux appréhender les changements d’organisation.

Située dans la banlieue de Montpellier, l’entreprise Selvea (21 salariés) est spécialisée dans la construction bois. Elle assure de gros chantiers pour des clients publics (hôpitaux, écoles, crèches) comme privés (bureaux). En 2015, elle connaît un creux : la raréfaction des commandes l’oblige à mettre en place du chômage technique et à limiter certaines dépenses dites « sociales » (déplacements, paniers repas, heures supplémentaires). Le chef d’entreprise arrête une nouvelle stratégie : privilégier le travail en atelier pour préparer les modules bois avant de les assembler sur les chantiers.  A la clé : une optimisation des coûts pour l’entreprise, un gain de temps pour le client. Cette réorganisation nécessite de réintégrer des compétences de second œuvre en interne, auparavant sous-traitées, et de passer d’un mode de travail artisanal à une organisation semi-industrielle.

Ces changements et cette période d’incertitude génèrent de l’inquiétude et des tensions entre les différents services. « J’ai vraiment senti le besoin d’améliorer le climat social et de mieux accompagner le changement », indique Sylvain Fourel, le directeur général de Selvea.

La mise en place d'espaces de discussion sur le travail

Il s’adresse à l’Aract Languedoc-Roussillon. Après une réunion de présentation du nouveau projet de l’entreprise à l’ensemble des salariés, les deux chargés de mission de l’Aract, Philippe Contassot et Catherine Pinatel, les reçoivent tous en entretien individuel. L’objectif est de recueillir leur point de vue sur leur travail, leurs aspirations et les craintes quant à la nouvelle organisation. Résultat : des interrogations sur les rôles de chacun et des craintes liées aux activités d’atelier, de connotation « industrielle », qui percutent les cultures métiers et ont des impacts sur les conditions et le temps de travail. Point positif : une volonté de l’ensemble des équipes de développer de nouvelles compétences associées à de fortes attentes de reconnaissance.

A partir de là, trois groupes de travail par métier sont constitués (« ouvrier », « chef d’équipe », « chargé d’affaire ») pour les inviter à réfléchir sur les rôles professionnels avec comme question centrale la qualité du travail. « La clé d’entrée pour animer ces groupes a été de leur demander ‘c’est quoi faire du bon boulot ?’. A partir de là, ils ont été amenés à confronter leurs représentations sur les métiers et à avoir une vision partagée sur ce qu’était la qualité du travail », explique Philippe Contassot. A travers cette notion de travail bien fait, les charpentiers ont ainsi pris conscience que s’il y avait une plus grande formalisation des process au niveau de l’organisation, la réalisation des ouvrages continuerait à s’appuyer sur leurs compétences métiers. « Le message était le suivant : il y aura davantage de travail en atelier mais nous allons continuer à construire des cathédrales », résume le chargé de mission de l’Aract Languedoc-Roussillon.

Le développement d'une démarche d'amélioration continue

Parallèlement à l’animation de ces groupes métier, deux commissions de travail, rassemblant des salariés des services supports, du bureau d’étude et de la production, ont planché, l’une sur la reconnaissance et la classification, l’autre sur le temps de travail. Certaines décisions sont sorties de ces commissions comme le fait de rémunérer par des primes les nouvelles compétences acquises, notamment dans des spécialités de second oeuvre. Plusieurs salariés ont déjà suivi des stages de formation.

Une commission « organisation du travail » va se mettre en place dans les prochaines semaines. Elle se basera sur la synthèse des travaux de groupes animés par l’Aract . « La méthode de l’Aract est intéressante car elle amène à une vision commune des choses. Nous repartirons de cela pour mettre à plat l’organisation et le rôle de chacun », indique Sylvain Fourel.

Aujourd’hui, l'entreprise fait le constat d'un climat social nettement amélioré, sous l’effet conjugué de cette conduite du changement et de nouvelles perspectives commerciale (Selvea a remporté deux importants appels d’offre).

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