Six SIAE des Vosges progressent ensemble en prévention des risques et QVCT

Les SIAE accueillent des personnes souvent éloignées de l’emploi, parfois peu familiarisées avec les gestes de sécurité ou les risques liés à leur activité. Dans des secteurs comme le recyclage, le maraîchage ou les services à la personne, les enjeux sont nombreux :

• éviter les accidents,

• adapter les postes aux capacités des salariés,

• renforcer la motivation,

• améliorer l’image de la structure.

Mais par où commencer ? C’est la question que se posaient plusieurs SIAE vosgiennes. En 2024, l’Aract Grand Est a alors lancé sous l'égide de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des population un dispositif mêlant échanges inter-structures et appui personnalisé. Objectif : co-construire des solutions concrètes, durables et adaptées aux réalités du terrain.

Pour répondre aux enjeux spécifiques de chaque SIAE, l’Aract Grand Est a conçu une action collective sur-mesure, structurée en deux volets complémentaires.

1. Des ateliers collectifs pour créer une dynamique d’échange et d’apprentissage entre pairs

Cinq rencontres ont été organisées tout au long de l’année, réunissant des binômes direction/encadrement et parfois des membres du CSE. Ces ateliers ont permis :

• poser les bases d’une culture commune de prévention,

• décloisonner les rôles pour une meilleure appropriation collective des enjeux de sécurité.

• découvrir des outils comme le DUERP ou le diagnostic partagé,

• confronter les pratiques, de partager les réussites comme les blocages,

• s’inspirer les uns des autres dans un cadre bienveillant.

Ces ateliers ont facilité la création d’une culture commune, tout en renforçant la capacité d’action au sein de chaque structure.

2. Des accompagnements individualisés, ciblés sur des problématiques concrètes

Chaque SIAE a été accompagnée dans la résolution d’un défi spécifique, avec des méthodes participatives et des outils d’intervention adaptés au terrain :

• Chez AITHEX, face à l’arrivée d’un nouveau marché impliquant la manipulation de palettes volumineuses, l’Aract a animé des ateliers de simulation sur plan pour repenser l’organisation de l’atelier. En trois temps collectifs, quatre scénarios d’implantation ont été co-construits, puis un cinquième – issu de l’intelligence collective – a émergé comme la meilleure option. Il est actuellement testé en conditions réelles.
  
  Association loi 1901 – 41 ETP, 8 permanents – Activités : tri-recyclage, réparation de palettes, destruction d’archives – Localisation : Saint-Amé (88)
  
  Regarder le témoignage vidéo de Aithex
   

• Chez Emmaüs Vosges, il a fallu réagir à l’absence de DUERP sur deux sites, et à l’obsolescence du troisième. L’Aract a aidé les responsables de site à élaborer une méthode commune d’analyse des risques, testée à Fraize, puis partagée avec les équipes et déployée progressivement sur les autres sites. Le processus a permis aussi d’imaginer des actions correctives concrètes comme la réorganisation de certains postes.
  
  Association loi 1901 – 42,71 ETP, 15 permanents – Activité : recyclerie, ressourcerie – Localisation : Rambervillers, Neufchâteau et Fraize (88)
  
  Regarder le témoignage de Emmaüs Vosges
   

• À la Recyclerie Annie Thiébaut, un sujet ponctuel mais à fort enjeu a été identifié : les conditions d’enlèvement des textiles, jugées pénibles et à risque. L’Aract a organisé une observation de terrain, filmée, puis débriefée avec les salariés concernés. Cela a permis de croiser les regards (tri, magasin, encadrement), d’identifier les irritants, et de proposer des solutions concrètes déjà en place (signalétique, stabilisation du sol) ou à l’étude (modification du mode de collecte).
  
  Association loi 1901 – 62 ETP, 33 permanents – Activités : hébergement, collecte, recycleries – Localisation : Remiremont, Pouxeux, Gérardmer, Cornimont, Le Val-d’Ajol, Épinal (88)
  
  Regarder le témoignage vidéo de l'Abri
   

• Pour l’Atelier de Développement, qui intervient chez des particuliers, la difficulté était de faire de la prévention dans des environnements non contrôlés. L’Aract a accompagné la structure dans la création d’un support de sensibilisation clients, à remettre avec les contrats. Inspiré des pratiques du secteur médico-social, ce flyer simple, illustré et pédagogique sensibilise aux risques et donne des recommandations concrètes.
  
  Association loi 1901 – 11 ETP, 1 permanente – Activités : portage de repas, services à la personne, atelier d’artisans – Localisation : Darney (88)
  
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• Chez Vosges Ruralité Services, il s’agissait d’enrichir le DUERP avec une nouvelle activité : la cuisine. L’Aract a organisé des temps collectifs avec les salariés pour expliquer l’intérêt du DUERP, identifier ensemble les risques et construire des supports pédagogiques (affiches sur les gestes d’hygiène, les risques de coupures ou brûlures). Un lien a aussi été fait avec la formation HACCP, intégrant la prévention dans la montée en compétences.
  
  Entreprise d’insertion (EI) – 7,37 ETP, 3 permanents – Activités : maraîchage, transformation alimentaire, vente – Localisation : Saint-Dié-des-Vosges (88)
  
  Regarder le témoignage vidéo de Vosges Ruralité Services
   

• Aux Jardins de Cocagne de Thaon-les-Vosges, c’est autour de la « motteuse » qu’une réflexion a été engagée. Un atelier de terrain a permis aux salariés de s’exprimer, de proposer des améliorations (comme l’idée d’un retourneur de palox pour éviter le port de charges). Un test a été immédiatement réalisé avec le matériel disponible, ouvrant la voie à un investissement futur.
  
  Association loi 1901 – 31,5 ETP, 15 permanents – Activités : maraîchage bio, éducation à l’environnement, restauration – Localisation : Thaon-les-Vosges (88)
  
  Regarder le témoignage vidéo de Jardins de Cocagne

Ces accompagnements ont permis de passer à l’action rapidement, en valorisant l’intelligence collective :

• Des postes de travail mieux pensés

• Des documents uniques mis à jour et réellement utilisés

• Des supports simples pour sensibiliser salariés et clients

• Une parole libérée sur les risques du quotidien

• Un climat de travail apaisé et plus de motivation chez les équipes

Cette action collective a montré qu’il n’existe pas de solution toute faite, mais une multitude de façons d’agir efficacement. Ce qui compte, c’est de partir du terrain, de faire participer les équipes, et de créer des ponts entre prévention, qualité de vie et des conditions de travail et performance globale.

Chaque structure a trouvé sa façon d’agir, avec ses moyens, ses réalités, ses métiers. L’enjeu désormais est de faire essaimer cette culture de la prévention, en s’appuyant sur des outils simples, des coopérations locales et, surtout, la volonté de faire autrement.

Ces démarches sont reproductibles, inspirantes et adaptables à d’autres contextes.

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